Chapitre 16 : Perdu dans le Néant

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Tout était noir. Un noir profond, absolu, une obscurité qui semblait s’étendre à l’infini, sans horizon, sans fin. J'étais là, suspendu dans cet abîme sans repère, flottant dans ce vide où rien ne semblait exister. Pas de sol sous mes pieds, pas d’air pour respirer, juste cette immense étendue de néant. Aucun bruit, aucun mouvement. Je ne ressentais même pas mon propre corps, comme s’il avait disparu. Pourtant, ma conscience flottait encore quelque part, prisonnière de ce noir sans fin.

C’était comme si j’étais emprisonné dans mes propres pensées, sans la moindre idée de comment sortir de cet état. Une sensation de flottement, mais aussi de perte. Comme si chaque fibre de mon être cherchait à comprendre ce qu’il m’arrivait, mais sans jamais trouver de réponse.

Je voulais parler, appeler Sillicia, mais ma voix ne sortait pas. Ou du moins, si elle le faisait, elle n’était qu’un écho sourd qui se dissolvait dans l’immensité vide de cet endroit. Rien ne semblait réagir. Mes pensées elles-mêmes semblaient ralentir, comme prises dans une sorte de marécage mental, chaque tentative de réflexion me tirant un peu plus vers une fatigue inconnue.

Puis, soudain, il y eut un son. Un léger murmure, comme une brise à peine audible, mais ici, dans cet endroit sans vent, cela n’avait aucun sens. Un frémissement à peine perceptible traversa l’air – ou ce qui en faisait office. Le bruit résonnait dans mon esprit, comme un écho lointain.

"Qu’est-ce que c’était ?" pensais-je.

Je me concentrai, essayant de discerner d’où venait ce son, mais rien. Juste ce murmure diffus, insaisissable. Il se répétait, comme un souffle, ou peut-être une voix lointaine. Mais rien de clair. Et si je l’avais simplement imaginé ? Et si ce son était né de mes propres pensées, une hallucination dans ce néant sans fin ?

Je tendis l’oreille, si tant est que j’avais encore des oreilles dans cet espace où même mes propres perceptions semblaient s’évaporer. Le murmure revenait, léger, flottant, mais toujours incompréhensible. Etait-ce une tentative de communication ? Était-ce Sillicia ?

"Sillicia ?" tentai-je de dire à nouveau, cette fois avec plus de volonté. Mais, encore une fois, ma voix ne portait pas. C’était comme si le son se noyait avant même de naître. Il n’y avait aucun écho, aucun retour, juste ce silence pesant, entrecoupé par ces murmures étranges.

Je commençais à me demander si ces bruits n’étaient pas simplement une création de mon propre esprit. Après tout, je n’avais aucun point de repère ici. J’étais perdu dans cet espace sans fin, sans substance. Tout ce qui se passait autour de moi n’était peut-être qu’une projection de mes pensées, une tentative désespérée de mon esprit pour rester connecté à quelque chose de tangible.

Mais alors, encore une fois, ce murmure… Il devenait plus fort, plus insistant. Non, c’était différent. Il y avait maintenant un grondement, faible, presque imperceptible, mais bien là. Un bruit qui semblait vibrer dans l’air, ou plutôt dans cette absence d’air. Un bourdonnement sourd qui grandissait peu à peu.

Je me sentais glisser, comme si je me faisais aspirer par ce bruit. Était-ce un son extérieur ? Ou encore une fois, une illusion créée par mon esprit fatigué ? Peut-être que ce néant était en train de m’écraser, de me faire perdre pied avec la réalité.

Je tentai de me concentrer, de garder mes pensées claires, mais chaque seconde qui passait dans cette obscurité me volait un peu plus de mon énergie. Je me sentais épuisé. Pourquoi était-ce si difficile de rester conscient ici ? Pourquoi tout me paraissait-il si lourd, si oppressant ? C’était comme si ce noir absorbait tout de moi, lentement, mais sûrement.

Je recommençai à chercher la présence de Sillicia. Je savais qu’elle devait être là, quelque part, perdue elle aussi dans cet océan de noirceur. Son âme devait être proche, mais tout semblait brouillé. C’était comme essayer de distinguer une silhouette à travers un épais brouillard. Je pouvais la sentir, cette présence, mais elle restait floue, inaccessible.

Chronique D'Avaloria : FUREUReOù les histoires vivent. Découvrez maintenant