« Il suffit d'une nuit pour que tout bascule »
Easton Hathaway, riche héritier de l'empire familial et homme d'affaires respecté, se retrouve du jour au lendemain au cœur d'un procès pour violences conjugales. Après une violente dispute, sa femme a...
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EASTON
— Je t'ai fait parvenir le contrat par mail avec les modifications que j'y ai apportées. Relis tout, si tu en ressens le besoin et envoie-le impérativement dans la soirée. Cette négociation traîne depuis trop longtemps, expliqué-je à mon frère, à travers mon écran.
Il marque un silence, sûrement pour vérifier qu'il a tout bien reçu. Il me le confirme quelque seconde après, tout en s'avachissant sur son siège. Mon siège pour être plus spécifique, mais je ne suis pas en position de faire des manières. C'est déjà assez frustrant de devoir travailler de la maison et de n'être en contact avec personne au bureau. Je dois placer ma confiance en mon frère et même s'il est un des seuls à en avoir toujours bénéficié, c'est toujours assez délicat.
— Il est dix-neuf heures, East. Prends une putain de pause. Avec tout ce qui se passe, tu en as vraiment besoin.
Je grimace à la mention implicite du procès. Je ne peux pas prendre de pause. Parce que le travail m'empêche de penser et de ruminer. Et actuellement, j'en ai vraiment besoin si je ne veux pas devenir complètement fou. J'ai besoin de distraction et celle qui m'obsède depuis hier, n'est pas disponible. Alors travailler est mon unique option.
Depuis qu'Elyna est revenue, je n'arrête pas de penser à elle, à notre dîner, aux mots que l'on s'est échangés. Cette attraction mutuelle, qui, même après dix ans, n'a jamais disparu.
Lorsque je l'ai revu dans ce tribunal, j'ai bien cru que mon cœur allait lâcher. Cette détermination qui l'animait déjà parfaitement à l'époque — surtout quand quelque chose lui tenait à cœur ou que quelqu'un la sous-estimait — était toujours présente.
Elyna a toujours été une battante, une femme qui n'abandonnait jamais, même si elle en bavait. Et croyez-moi, ce n'est pas parce qu'elle est née avec une cuillère en argent dans la bouche, qu'elle n'a pas souffert.
Voilà pourquoi je ne voulais pas d'elle ici. Bien qu'elle puisse m'être d'une grande utilité dans cette bataille, elle devient également une cible à abattre. Et croyez-moi, avec Shelby et sa putain d'avocate, tous les coups sont permis. Elyna n'en ressortira pas indemne, je peux le garantir. Et tout ça pourquoi ? Sauver le cul d'un grand gaillard qui n'a pas su passer la bague au doigt de la bonne femme ? C'est ma merde, pas la sienne. Ça fait dix ans qu'elle n'a plus à souffrir de mes mauvais choix.
Putain de Jaxon...
— Je peux t'entendre penser d'ici, East. Et vu l'éclair meurtrier qui vient de traverser tes yeux, je suis persuadé que tu penses à Elyna et à sa présence ici.
Son petit sourire satisfait m'agace au plus haut point.
— Tu n'aurais jamais dû la contacter, petit con. Je te l'avais expressément demandé, lui rappelé-je d'un ton accusateur.
— Premièrement, lorsque tu me l'as interdit, la lettre avait déjà été envoyée.
La lettre. Qui envoie encore des lettres, de nos jours. Je retiens mon commentaire et le laisse poursuivre son superbe raisonnement.