11✓ Le sort en est jeté

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-Alors l'andouille, il paraît que tu t'appelles Richmond ?

L'air amusé de Lousta fit presque rire Rich. Presque. Il passa sa main sur son visage pour cacher son sourire.

-Oncle Sam parle beaucoup trop.

-Tu m'as jamais vu discuter ou quoi ? Je monopolise littéralement toutes les conversations.

Cette fois il rit. Tout aussi étonné soit-il, il trouvait cela hilarant de la voir parler ainsi de son obsession personnelle pour raconter sa vie. Bien qu'elle ne l'ai jamais réellement fait avec lui.

-Pour quelqu'un de normal, corrigea-t-il, Oncle Sam parle beaucoup.

-Ça n'explique toujours pas pourquoi personne ne t'appelle Richmond.

Lousta forçait délibérément et Rich ne voulait pas céder à ses caprices de curiosité.

-Je ne sais pas non plus pourquoi personne ne t'appelle "la meuf insupportable".

-Parce que c'est trop long.

-Richmond aussi.

Il l'observa du coin de l'oeil pour jauger sa réaction et la vit hocher la tête plusieurs fois, comme si elle comprenait à nouveau qu'elle n'aurait pas plus de réponses sur le sujet.

-Donc je ne dois pas te parler de ta sœur, pas de ton prénom non plus... Tes potes ça va ou c'est encore un sujet délicat ?

Rich leva les yeux au ciel. Il se plaignait beaucoup de Lousta qui lui menait la vie dure mais au fond, il savait parfaitement qu'il en faisait de même.

-Ce sont ceux que tu as vu à la boutique : Hafty, James, Dacton et Kasper.

-Le fantôme ?

-Hein ?

-Kasper. Comme le fantôme !

Rich ricana.

-Ça fait tellement longtemps qu'on nous l'a pas faite que j'avais oublié cette blague.

-J'ai toujours rêvé de rencontrer un fantôme. Traverser les murs, écouter tous les potins...

-Pousser les gens dans les allées et les escaliers...

-Eh ! s'écria Lousta en le poussant sur le côté. Je suis arrogante et fière. Pas cruelle !

-Ah parce que Maléfique ne l'est pas ? J'ai dû regarder le mauvais Disney.

Lousta balaya ses moqueries d'un geste de la main et continua d'avancer sur le petit sentier, ses talons hauts vacillant de temps à autre sur les cailloux. Il ne pleuvait plus mais le froid était encore là. Après ces quelques minutes en dehors de la salle, Rich commençait à le sentir. Sa sensation ne faisait qu'empirer rien qu'à voir Lousta dans ses fines bretelles.

-Tu veux qu'on retourne à l'intérieur ? demanda-t-il en pointant ses bras dénudés.

Elle leva la tête vers lui, se frotta le bras de la main opposé et fit apparaître son sourire carnassier.

Oh non.

-Non, dit-elle. Donne-moi ta chemise.

Rich fut si étonné qu'il en oublia de répondre pendant plusieurs secondes.

-Ma chemise ?

-T'as bien un t-shirt en dessous ?

-Oui mais je ne vois toujours pas pourquoi je te donnerais ma chemise. C'est moi qui aurait froid après.

-Va chercher ta veste.

-Et pourquoi ce n'est pas toi qui prendrait la veste ?

-Parce que je veux ta chemise.

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