Chapitre 3 : - Une petite fille pas comme les autres

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« Moi, je suis méchante : ça veut dire que j'ai besoin de la souffrance des autres pour exister » ; Jean Paul Sartre.

Une fois au bureau, Jant se précipite dans le couloir menant au bureau du grand patron afin de lui annoncer la bonne nouvelle. Elle n'eut même pas besoin d'aller jusqu'à son bureau car elle le croisa :

-Bonjour M. Seydi, juste pour vous dire que Mme Camara a accepté de me rencontrer.

-Je n'en attendais pas moins de vous ! Continuez comme ça, surtout !

Dès qu'il eut le dos tourné, Jant esquissa un large sourire, fière de ne l'avoir pas déçu. Après avoir échangé quelques mots avec ses collègues, elle se mit en route pour le centre pénitencier.

Cette visite étant un premier contact, ce n'était pas nécessaire de s'y rendre avec un caméraman. Elle se contenterait juste d'enregistrer leur conversation. C'est Tonton Diop qui avait été mis à sa disposition, pour tous ses déplacements. La jeune journaliste était stressée comme pas possible. C'était la première fois qu'elle devait interroger une présumée meurtrière. Une fois arrivée, elle remit son badge ainsi que sa pièce d'identité au policier qui se trouvait à l'accueil et ce dernier lui remit un laissez-passer avant qu'elle ne soit fouillée par une femme. L'une des surveillantes pénitentiaires l'escorta jusqu'à la salle d'interrogatoire. Contrairement à ce que Jant pensait, les deux femmes seraient séparées par une grille, compte tenu du passé criminel de la condamnée à mort.

La journaliste jeta un coup d'œil furtif à la salle sous le regard amusé de la surveillante qui lui dit :

-C'est votre première fois on dirait ?

-Ça se voit tant que ça ?

-Oh que oui, mais détendez-vous. Vous êtes dans le quartier le plus sécurisé du centre pénitencier. Par contre, si je peux me permettre de vous donner un petit conseil : ne vous laissez surtout pas amadouer par sa gueule d'ange !

Jant était sur le point de dire quelque chose lorsque Mme Camara fit son apparition de l'autre côté du parloir, escortée par deux gardes pénitenciers qui attendirent qu'elle soit assise avant de quitter la pièce. Elle s'était mise sur son 31 et était très bien coiffée. On sentait que c'était une femme qui aimait et savait prendre soin d'elle. En tout cas, elle n'avait vraiment pas l'air méchante, en apparence.

Madeleine afficha un rire nerveux et salua la journaliste :

-Bonjour Jant, c'est ça ?

-Oui, bonjour Mme Camara et merci d'avoir acceptée de me rencontrer.

-Je t'en prie, pas de formalité entre nous ! Appelle-moi Madeleine et puis tutoyons-nous. Ton prénom est très original et plein d'espoir !

-Euh, d'accord ! Oui, mes parents sont assez spéciaux on va dire.

-C'est une bonne chose ! Une touche d'originalité n'a jamais fait de mal à personne.

-J'imagine que les gens ont dû faire un portrait peu reluisant de ma personne hein. Soit ! c'est assez réconfortant d'avoir un peu de compagnie et c'est toujours mieux que de rester toute la journée enfermée dans une minuscule cellule de 5m² !

-5m² ?

-Waw, c'est la taille de la cellule !

Mais je ne vois pas de caméraman ? Où sont-ils ?

-Comme c'est la première fois que nous nous voyons, j'ai préféré que nous fassions connaissance avant.

-Ah d'accord, c'est bien. Donc comme ça mon histoire t'intéresse ?

Du miel au pimentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant