chapitre 3: Homerun

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Oxanna

Un liquide atterri brutalement sur mon corps, me réveillant en sursaut. J'ouvrais les yeux, prise de panique et complètement déboussolée.

- Allez tout le monde Débout! S'époumona un homme qui se tenait debout , juste en face de moi. Je me redressais toute pantelante, mes membres inférieurs me faisaient atrocement souffrir et mon esprit encore embrumé me donnait l'impression d'être dans un rêve trop long.

Passant une main fébrile sur mes cuisses, je découvrais que le liquide n'était rien d'autre que de l'eau. Soudain, une douleur aigu me lança au niveau de ma joue que je m'empressais d'examiner au touché. Je la sentais assez gonflée et douloureuse. Les souvenirs me revinrent. L'enlèvement, la fusillade et le poing dans ma figure . Tout s'enchaîna dans mon cerveau comme une vidéo.

Je serrai la mâchoire mais regrettais aussitôt mon geste puisqu'il eut pour effet d'aggraver ma douleur.

- Qu'est-ce que vous nous voulez à la fin! M'écriais-je à l'attention de l'homme. Je ne connaissais pas son visage, et il ne me semblait d'ailleurs pas l'avoir vu avant, sinon je m'en serais souvenue.

Il était assez court de taille, vêtu d'un jean bleu délavé et d'un polo noir de marque. Ses cheveux noirs étaient parfaitement coupés et sa barbe aussi. L'homme avait un long nez mais fin, de petit yeux noir et une bouche assez pulpeuse lui donnant un petit air Américain. Ses grosses godasses vinrent brutalement s'écraser sur mes cuisses sans que je ne m'y attende, m'arrachant un cri de souffrance.

- A l'avenir, garde ta petite bouche, elle pourra te servir à quelque chose de beaucoup plus .....lucratif si tu vois ce que je veux dire.

Je fis abstraction à son insinuation sexuel, trop aveuglée par la douleur indescriptible qui me mordait la peau, c'était comme si ses chaussures était faites en fer à cheval. Je sentis quelques larmes rouler en silence le long de mes joues sans pouvoir riposter.

Mes mains passaient et repassaient encore sur l'endroit touché comme pour atténuer la douleur lancinante.

- Bien, j'espère que cela servira d'exemple aux autres. Les gars emmenez les! S'exprima l'homme à l'égard de deux hommes que je vis sortir de nul part.

Je jetai quelques coups d'il autour de moi et découvris que d'autres filles se trouvaient à nouveau près de moi, je reconnus la jeune fille qui avait été vendue.

Un long soupir de résignation m'échappa alors que je sentis qu'on me saisit par la taille avant de me traîner de force. Après quelques instants nous pénétrâmes un bâtiment, prîmes un ascenseur , puis, empruntâmes un couloir avant que l'homme qui me tenait ne me place dans une pièce qu'il referma à clé.

Mon cœur se mit à tambouriner follement dans ma poitrine, mes yeux me brûlaient, je levai les yeux et fit le tour de la pièce du regard. C'était une petite chambre munit d'un lit et d'une armoire à linge. Pas de décoration. Seul la peinture gris foncé recouvrait les murs.

Moi qui pensais que ces hommes étaient nos libérateurs, il s'avèrent qu'eux aussi étaient de simples trafiquants de femme. Ma gorge se ressera en pensant à ma mère, à madame Kirchner et monsieur Kennedy. Une fois de plus je laissais mes émotions me submerger.

Cette grande détresse me brûlais de l'intérieur. Je ne savais pas où j'avais atterri et j'en avais plus que peur, je ne savais pas qui était ces gens ni de quoi ils étaient capable et j'en étais terrifiée.

Je finis par m'allonger sur le lit recouvert d'un simple drap blanc. Le regard dans le vide, pleine de mélancolie.

Plusieurs heures s'écroulèrent avant que l'on vienne m'ouvrir la porte. Je me relevais instinctivement, essayant de tirer inlassablement le tissu fin qui me servais de robe et qui au passage, me collait à la peau.

les Guttierez: je finirai par te tuer en te faisant mienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant