Chapitre V Alexandra

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À peine ais-je passé le panneau de la sortie de la commune, que j'aperçois très loin au bout d'une longue ligne droite, une silhouette dans l'ombre d'un platane.

Plus on s'approche, plus la vision se précise.

Lorsqu'on arrive à quelques centaines de mètres, la silhouette se dévoile nettement à nos yeux. Il s'agit d'une femme en short jeans et tee-shirt faisant de l'auto-stop. Elle n'a pas de panneau indiquant sa destination. Elle porte des lunettes de soleil et pas de chapeau.

Je ne sais pas pourquoi, j'ai ralenti et me suis arrêté à sa hauteur. Personne dans la voiture n'a réagit, sachant que nous n'avions plus de place pour l'accueillir.

Parfois on fait des choses instinctivement.

- Bonjour ! Nous dit-elle.

- Bonjour ! dis-je

- Vous allez où ? Demande t-elle.

- On va à Gruissan, à la plage. Et vous ?

- Saint-Pierre-la-Mer. Vous connaissez ?

- Oui. C'est pas à côté, mais on va vous y emmener. Montez !

Elle s'approche et jette un coup d'œil à la voiture.

- Vous êtes au complet à ce que je vois ?

Je me retourne vers mes copains.

- Oui mais... il y a un proverbe qui dit que dans une 2cv quand on y rentre à cinq on y rentre à six ! Montez devant.

Elle me regarde avec insistance.

- Mais il y a un charmant jeune homme assis.

- C'est mon jeune frère Sébastien. Montez, vous n'avez qu'à vous asseoir sur lui, derrière y a plus de places.

Poussée par Romain et Rémi qui ensemblent l'encourage, elle finit  par monter.

Elle se tourne vers Sébastien.

- J'espère que je ne vais pas trop t'écraser. Tu le dis sinon ?

Sébastien me regarde de travers car il trouve qu'on abuse de lui.

Je n'ais pas commencé à discuter avec elle que Romain lui tend une canette de bière.

- Elle est fraîche... ça vous dit ?

- Merci, c'est gentil je veux bien, il fait très chaud.

Elle se retourne et attrape la bière.

J'enclenche la première et nous voilà parti.

- C'est sympa de t'être arrêté, il fait horriblement chaud, je commençais à cuire.

- Ça fait longtemps que vous faites du stop ?

- Une bonne demi-heure... mais personne d'aussi aimable que vous ne s'est arrêté.

- Les gens sont égoïstes, dis-je.

- Les gens sont "cons" c'est pas pareil, hurle Guillaume derrière nous.

Elle se met à rires.

- C'est quoi vos prénoms ?

- Les deux fous du volant devant ce sont • Starsky et Hutch, et à côté de moi • tic et tac.

On se regarde et rigole. Elle se retourne, et se passe la main dans les cheveux.

- Non plus sérieusement, dans la vraie vie sinon ?

- Moi c'est Romain, les deux handicapés derrière à côté de moi sont Rémi à gauche et Guillaume à droite puis Thierry au volant et Sébastien qui vous sert de coussin.

L'auto-stoppeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant