Quand la porte se referma sur l'Alpha, Bucky s'assit lourdement sur le lit en soupirant. Il prit le temps de se repasser le fil de la discussion avec Steve, mais resta en boucle sur la partie où le blond lui avait affirmé ne pas l'avoir acheté pour en faire son esclave. Si c'était une plaisanterie, elle était de mauvais goût... Et pourtant, Steve avait l'air sincère, autant dans ses paroles que dans ses premiers actes, à commencer par cette chambre ! Bucky n'avait jamais eut de chambre, il n'avait connu que des dortoirs, plus ou moins surpeuplés, et les cellules d'isolement, celles réservées aux chaleurs. Un frisson parcouru tout le corps de l'oméga à cette pensée. Il sortit de sa rêverie en se forçant à se lever, l'Alpha ne serait peut-être pas des plus patients... Bucky ouvrit la porte de la penderie et constata que le blond lui avait acheté toutes sortes de vêtements : des survêtements, des jeans, des t-shirts, des pulls, sans oublier des sous-vêtements ! Le brun opta pour un classique survêtement; habitué à l'uniforme moulant de l'Omégalerie, il rêvait de porter des vêtements amples et confortables, qui ne mouleraient pas outrageusement ses fesses... Un mince sourire aux lèvres, il prit plaisir à se fermer à clé dans la petite salle de bains, sa petite salle de bains !
Cependant, il demeurait inquiet et sur le qui-vive tandis qu'il se déshabillait; ne cessant de jeter des pans d'œil inquiets vers la porte et de tendre l'oreille. Il pensa avec nostalgie à ses amis restés à l'Omégalerie qui, eux, ne disposaient pas de tous leurs sens pour se protéger. Toutefois, il était trop préoccupé par sa propre situation, et balaya momentanément cette pensée pour se concentrer sur sa douche. Après avoir constaté que l'Alpha n'était pas à l'affût derrière la porte, prêt à lui sauter dessus pour lui faire Dieu-sait-quoi, Bucky prit place dans la cabine. La colonne de douche fixée au mur libérait son unique bras, et c'était un luxe pour l'oméga ! Il fit couler une eau très chaude sur sa tête et son corps et se surprit à fermer les yeux, oubliant quelques instants qu'il n'était qu'un agneau à la merci d'un loup...
À l'Omégalerie, les douches étaient communes, minutées, et tièdes dans le meilleur des cas. Profitant de l'eau chaude à profusion, d'une large de gamme de shampoings, après-shampoings et gels douche, et surtout d'une intimité qu'il n'avait jamais connue; Bucky perdit complètement la notion du temps.
Aussi, lorsque l'eau ruisselant sur le sommet de son crâne commença peu à peu à tiédir, le brun sursauta et décida qu'il était grand temps de se sécher. Une épaisse buée avait envahi la salle de bains lorsque Bucky posa un pied sur le tapis pour se saisir d'une serviette dans le meuble sous vasque, si bien qu'il ne put se distinguer dans le miroir ! En se séchant, l'oméga constata avec effroi que la peau de ses doigts était toute frippée; il se sécha grossièrement, avant d'ouvrir la petite fenêtre et d'attraper ses vêtements pour aller s'habiller côté chambre. Sauf qu'une fois les dits-vêtements jetés sur le lit, l'oméga se rappela que la chambre, elle, ne disposait d'aucun verrou ! Il rattrapa donc la pile de textiles, et se referma à toute hâte dans la salle de bains !
Il s'habilla rapidement, repassa son bras en écharpe avec le morceau de tissu noir de l'Omégalerie, trouva une brosse dans un des tiroirs et après avoir essuyé le miroir avec sa serviette, démêla ses cheveux et les plaqua en arrière, décidant qu'il n'avait plus assez de temps pour se passer un coup de sèche-cheveux. Il avait déjà trop abusé de l'hypothétique patience de l'Alpha...Bucky sortit prudemment de la chambre, sa chambre, et tendit l'oreille et le nez pour localiser le blond. Il entendit rapidement un bruit de vaisselle provenant de l'étage inférieur et s'approcha nerveusement des escaliers; cependant, la panique l'étreignit à la pensée de se faire punir pour avoir passé autant de temps enfermé dans sa chambre. Et pour avoir très probablement vidé le ballon d'eau chaude. Et aussi pour avoir entamé à peu près tous les produits de beauté mis à sa disposition...
Il fit donc demi-tour, et courut dans la chambre, sa chambre, le souffle court. La main tremblante, il se précipita vers la fenêtre pour l'ouvrir en grand. Mmmm... C'était haut. Un étage, en soi c'était faisable à descendre, du moins, il fût une époque où ça n'aurait pas effrayé le brun ! Et il en avait payé le prix... Maintenant qu'il n'avait plus qu'un bras, il ne voulait pas le perdre ! C'est donc la mine affligée qu'il se décida à refermer la fenêtre pour faire demi-tour et descendre enfin ce foutu escalier pour affronter l'Alpha.
Il descendit à pas de loup et s'approcha silencieusement de la cuisine en tortillant nerveusement le nœud au-dessus de son épaule gauche.
Steve était là, devant l'évier, occupé à laver ses ustensiles.
Quand il flaira l'oméga, il ferma le robinet et se tourna vers lui tout en se séchant les mains sur un torchon posé à cet effet sur le plan de travail.
Bucky baissa instantanément la tête lorsque l'Alpha lui fit face et s'immobilisa à bonne distance.
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Sanctuary [Omégaverse]
RomansaBucky Barnes a 21 ans. Il a passé sa vie dans des Foyers Omégas, et n'a jamais été choisit. Il attend son tour, entouré par ses compagnons d'infortune. Steve Rogers-Stark en a 28. Quand l'alpha franchit les portes de l'Omégalerie, glacial et autori...