4 | Blessures

2.4K 140 242
                                        

Nda : Je vous conseille d'écouter la musique là haut ⬆️ pour la première partie de ce chapitre.
Tw : sc@rificati0n

                                 Pandora

Novembre de l'an passé

  Il faisait beau. Le ciel était dégagé et clair tandis que le soleil brillait haut. Il faisait moins froid que le reste de la semaine, presque doux. Ironique.

Mon père se tenait devant moi, vêtu d'un ridicule costume noir que je ne lui avais jamais vu porté.

Il parlait. Toute la famille l'écoutait réciter son joli discours émouvant. Je n'entendais rien. Aucun son ne sortait de sa bouche, j'étais dans une bulle à part de la réalité. Je niais la vérité.

J'observai les branches de l'arbre qui faisait de l'ombre à la pierre tombale. Je m'intéressai aux feuilles d'automne qui jonchaient le sol. Aux visages de chaque personnes présentes en ce jour. Mais je n'y pensais pas. Je tentai par n'importe quel moyen d'occuper mon esprit à autre chose.

Quand mon père eut fini, chaque personne partit une par une en rendant un dernier hommage.

Au bout de quelques minutes il ne resta plus que lui et moi. Mon seul pilier.

Je fixais le carré de terre fraichement retourné. Je ne ressentais rien, le néant absolu depuis quatre jours. Mon père s'approcha de moi.

- Ma chérie, on va devoir rentrer.

- D'accord.

Ce fut tout. Pas de cris, de pleurs, ou de conversation. Aucunes consolation, uniquement le déni.

  Une fois à la maison, je m'enfermai seule dans ma chambre. Je n'en bougeai pas pendant plusieurs heures allongée sur mon lit, fixant le plafond.

Après un moment sans rien faire je décidai de lire quelque chose pour combler le vide que je ressentais. J'ouvris un vieux roman qui trainait au sol et une photo en tomba. Ce qu'elle représentait happa toute mon attention. Je n'arrivais pas à en détacher les yeux. Plusieurs minutes se passèrent sans que je ne bouge.

J'allai m'enfermer dans la salle de bain, la photo toujours en main, pour que mon père n'entre pas sans frapper.

Je fixais encore cette image que je tenais, et je commençai à grelotter. J'entrai dans la douche tout habillée et fis couler l'eau brulante sur mon corps.

Je regardai cette femme me tenant par les épaules, un large sourire aux lèvres tandis que je soufflais treize bougies.

L'eau tombait sur mes épaules et trempait mes cheveux.

La fine barrière entre le néant et mes émotions se brisa.

La mort. Cette prise de conscience m'étourdit. Elle était partie.

Ma respiration s'accéléra et des larmes se mirent à couler. Je me consumais de douleur.

Elle avait fait le choix de m'abandonner.

Je froissai cette stupide photo dans mes mains et la jetai le plus loin possible.

Je me retrouvai toute seule par sa faute. Il me fallait à tout prix une alternative à cette souffrance qui rongeait mon âme. Mon regard tourna tout autour de moi et s'arrêta sur ce que je croyais être la solution. Je m'emparai de la lame de rasoir tandis que mes sanglots s'intensifiaient.
Alors, pour recouvrir ma détresse émotionnelle, je me fis mal physiquement.

Soul ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant