𝟎𝟏𝟐. avant que n'arrive le jour de durin

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CHAPITRE 12 : Avant que n'arrive le jour de Durin

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CHAPITRE 12 : Avant que n'arrive le jour de Durin


"Tout le monde est assis autour de la grande table de la cuisine. Beorn, lui, sert du lait à tout le monde. Je suis installé entre Fili et Kili qui, cette fois-ci, n'ont pas le courage de plaisanter devant notre hôte qui les terrifie. Quant à Thorin, il se trouve à l'écart, adossé contre un poteau.

"Alors vous êtes celui que l'on appelle Ecu-de-Chêne ?" questionne le Changeur de Peau de sa voix grave. "Dites-moi, pourquoi Azog le Profanateur est-il à vos trousses ?"

"Vous connaissez Azog ? Comment ?"

"Mon peuple fut le premier à vivre dans les montagnes avant que les Orques arrivent des contrées du nord. Le Profanateur a tué presque toute ma famille, les autres sont devenus ses esclaves," explique notre hôte. "Pas pour le travail, voyez-vous, mais pour son plaisir. Mettre en cage des changeurs de peau et les torturer l'amusait beaucoup apparemment."

"Il y en a d'autres comme vous ?" demande Bilbon.

"Il y en avait beaucoup. Maintenant, il n'en reste qu'un."

Le Changeur de Peau, l'air toujours aussi maussade, décide de changer de sujet.

"Donc il vous faut atteindre la montagne avant les derniers jours d'automne."

"Avant que n'arrive le jour de Durin, oui," répondit Gandalf.

"Le temps va nous manquer."

"C'est pourquoi nous devons traverser la Forêt Noire."

"La Forêt Noire ?" répétais-je. "C'est hors de question."

"Je crains que la Mère des Dragons n'ait raison. Un mal est à l'œuvre dans ses forêts," fit à son tour Beorn. "Sous ses arbres se cachent d'horribles créatures. Je ne m'y risquerais qu'en cas d'extrême nécessité."

"Nous prendrons le chemin des Elfes, ce chemin est encore sûr," répondit le Magicien.

"Les Elfes de la Forêt Noire ne sont pas comme leurs semblables," intervenais-je en croisant les bras. "Ils sont moins subtils et plus dangereux."

"Cela n'a pas d'importance," intervient Beorn.

"Que voulez-vous dire ?"

"Ces terres sont infestées d'Orques, leur nombre ne cesse d'augmenter. Et vous êtes à pied, vous n'atteindrez jamais la forêt vivants."

Le Changeur de Peau se lève de toute sa hauteur, face aux Nains.

"Je n'aime pas les Nains, ils sont cupides et aveugles, aveugles à toutes vies qu'ils estiment moindre que la leur," dit-il avant d'attraper une souris sur la table et de se rapprocher du chef Nain. "Mais les Orques, je les hais encore plus. Que vous faut-il ?" fait Beorn en relâchant la souris sous les regards effrayés de mes compagnons d'aventure.

"Il nous faudrait 14 poneys et deux chevaux pour Daenerys et moi," intervient le Magicien.

"Très bien. Il y a quelques jours, un nouveau pensionnaire est arrivé chez moi. Et je crois qu'il vous appartient," dit-il en se tournant vers moi.

"Boule-de-Neige est ici ?" demandais-je en me relevant immédiatement.

"Si c'est ainsi que vous appelez la jument à la robe blanche, tout à fait, Mère des Dragons."

Je souris de toutes mes dents avant de me diriger dehors. Moi qui désespérais de la retrouver. Je me dirige à l'arrière de la maison, dans l'enclos des chevaux et poneys. J'observe tout d'abord des poneys noir et blanc puis mon attention se porte sur une immense jument blanche aux airs pures. Je saute au-dessus de la barrière et me dirige vers elle avant de siffler. Quand la jument me remarque, elle vient me donner un coup de tête affectif.

"Je suis si contente de te revoir," déclarais-je en posant mon front contre sa tête.

Nous sommes rejoints par Drogon qui se pose un peu plus loin, en dehors de l'enclos. Je sens son regard sur moi et je lui offre un sourire. Mon Dragon était en train de devenir plus mature et plus fort, même si sa croissance n'était pas encore complètement terminée.

"Vous l'avez retrouvé, m'en voilà ravi."

Je me retourne vers Thorin, étonné. J'hoche de la tête, ne pouvant m'empêcher de sourire. Je monte sur le dos de la jument et elle saute au-dessus de la barrière gracieusement, rejoignant le chef Nain. Ce dernier vient caresser le museau de Boule-de-Neige avec douceur.

"Nous partons à l'aube," m'annonce-t-il.

"Je ne suis pas certaine pour cette forêt," fis-je en descendant de ma monture.

"Je sais, et je vous fais confiance. Mais c'est le seul moyen, la contourner serait trop long et nous serions rattrapés par les Orques."

"Radagast Le Brun a parlé d'araignées qui viendraient de Dol Guldur. J'ai bien peur que cette forêt en soit infestée."

"Des araignées ?"

"Des araignées géantes," assurais-je en laissant mon cheval vagabonder.

"C'est beaucoup plus problématique, effectivement."

"Nous n'avons pas le choix," soufflais-je en souriant tristement. "Il faut espérer ne pas tomber sur ces créatures."

La jument me lance un regard avant de courir vers une petite grange qui semble être le refuge des chevaux en hiver. Le Nain et moi rejoignons le cheval blanc à l'intérieur. J'attrape une brosse au sol et commence à m'occuper de la jument.

"Cet homme semble plutôt correct," reprit le brun.

"Il l'est, je vous l'assure. Ce Beorn nous aide grandement."

Le Nain se joint à mes côtés, attrape une selle et vient l'installer sur ma jument avant de venir la caresser. Le cheval vient se coller contre le Nain, lui apportant de la chaleur. Thorin continue de la caresser alors que j'escalade un mur avant de m'asseoir dans un creux, face à une fenêtre. J'observe le soleil se coucher dehors et pose ma tête contre le mur.

"Nous ferions mieux de rentrer, il commence à faire froid," fit le Nain en me tendant sa main.

J'attrape sa main chaude et saute, rattrapée par son autre main qui agrippe mes hanches. Je retrouve le sol de la grange avec douceur. Je lève la tête vers le Nain qui n'a pas quitté son emprise, tenant ma main et agrippant mes hanches. Son regard n'est pas habituel, il n'est plus froid, mais bien doux, comme ses actions avec moi ces derniers temps.

Sa main qui agrippait ma taille vient monter jusqu'à mon cou et son visage se rapproche du mien. Je décide d'enfin affronter la réalité et de fermer les yeux avant de me laisser faire. Ses douces lèvres viennent se coller contre les miennes. Ses lèvres remuent avec douceur contre les miennes et ma main glisse à l'arrière de sa tête pour caresser ses longs cheveux. Je n'ai jamais connu un baiser comme celui-ci.

Le Nain finit par se séparer de moi, se rendant compte de ce qu'il vient de faire. Thorin baisse la tête, honteux. J'attrape son menton et relève sa tête avant de moi aussi, l'embrasser.

"Il est tard, nous devrions aller dormir," déclarais-je en me séparant de lui.

"Par pitié, tutoie-moi," dit-il en souriant.

"Avec plaisir, Thorin Ecu-De-Chêne."

𝐅𝐄𝐔 𝐄𝐓 𝐒𝐀𝐍𝐆 ࿐ 𝐋𝐎𝐓𝐑 & 𝐇𝐎𝐁𝐁𝐈𝐓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant