Chapitre 1 : Espoir

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Je m'appelais Malefoy. C'était, tout au moins, le nom que ces enculés me donnaient. Je ne savais pas – ou peut-être plus – ce qu'il signifiait. Tout ce que je savais, c'était que lorsque l'un d'entre eux venait ici, ses tirades débutaient ou se terminaient presque exclusivement par ce mot.

Je ne pensais plus à rien depuis bien longtemps. J'oubliais tout. Les événements historiques, les emplacements géographiques, les épisodes marquants de ma vie, les personnes de mon proche entourage, comme celles qui n'en faisaient pas partie. J'oubliais mes actes. J'oubliais pourquoi j'étais ici. J'oubliais qui j'étais moi-même.

Comme je ne pensais plus à rien, j'oubliais également mon vocabulaire. Mais je n'oubliais pas comment parler, comment supplier. Je n'oubliais pas ces deux petits mots : « tuez-moi ». Ils étaient les seuls que je prononçais. Je n'obtenais jamais satisfaction mais je ne cessais jamais de les répéter lorsqu'il était là. C'était la dernière chose qu'il me restait. Cette minuscule, infime lueur d'espoir qu'un jour, on mette fin à ma vie ou plutôt à mon cauchemar.

Je n'avais aucun répit. Éveillé, endormi, un maigre repas dans le ventre, à jeun, en pleine séance de torture ou seul dans ma cellule, il n'y avait plus aucune différence pour moi désormais.

Je n'étais plus rien qu'une coquille vide, brisé par la douleur, la peur, la misère et la désolation. Mais il me restait cette petite minuscule, infime lueur d'espoir qu'un jour, on mette fin à ma vie ou plutôt à mon cauchemar.

Ma cellule était toujours aussi étriquée et je portais toujours les mêmes vêtements qu'en arrivant là -

Cinq ? Sept ? Dix ? Vingt ? ans plus tôt.

Je n'étais pas devenu fou malgré les Doloris répétés. Ou peut-être que si, finalement. Peut-être que ma folie était d'espérer qu'un jour, on mette fin à ma vie ou plutôt à mon cauchemar. Oui, j'étais très certainement devenu fou. Mais qui en avait quelque chose à foutre de ça ? Certainement pas moi !

Si j'avais su, au début, que cela finirait ainsi, je n'aurais pas fait toutes ses tentatives d'évasions, je n'aurais pas résisté. Peut-être que si je m'étais résigné plus tôt, je serais mort et libre aujourd'hui. Mais non, j'avais lutté. Longuement, ardemment, durement. J'avais résisté.

Je ne sus jamais vraiment à quel moment j'arrêtai. Je pense que ce fut progressif. Tout d'abord, mon physique s'était dégradé à vitesse grand V, ne me permettant plus de me battre comme j'en avait pris l'habitude. Puis, mon esprit n'opposa plus autant de résistance. Peu de temps après, je ne réagissais plus. J'assistais, passivement, à ma propre décadence. Je subissais simplement en hurlant de douleur. Puis simplement en gémissant. Puis en silence. Puis en ne prononçant plus que deux mots : « tuez-moi ».

J'avais beau avoir presque tout oublié, une petite voix me répétait inlassablement que la mort serait plus appréciable que ça. Je ne savais pas qui elle était : un vestige de ma conscience ? L'expression de mes instincts primaires ? Je n'en avais aucune idée mais je m'en foutais. Je m'accrochais à cette minuscule, infime lueur d'espoir qu'un jour, on mette fin à ma vie ou plutôt à mon cauchemar.

OoOoOoO

Ce jour-là, on vint me voir six fois au lieu des trois ou quatre habituelles : torture – ration alimentaire – torture – parfois soins. Les choses se passèrent donc ainsi : torture – ration alimentaire – soins - ... rien ? – torture – torture.

Depuis ce jour, mes journées ressemblèrent à ceci : torture – ration alimentaire – torture – ration alimentaire – torture – ration alimentaire – soins.

C'était atrocement déroutant pour moi qui m'étais habitué à : torture – ration alimentaire – torture – parfois soins.

Je ne comprenais pas pourquoi ça avait changé et cela m'ébranlait profondément. Je me foutais de recevoir plus de nourriture, d'être plus souvent, plus longuement et plus cruellement torturé qu'avant ou bien d'être davantage soigné. Tout ça, je m'en foutais complètement mais j'étais tellement habitué, tellement habitué, à : torture – ration alimentaire – torture – parfois soins ! Pourquoi est-ce que cela changeait ?!

Malefoy | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant