Chapitre 6 : Conscience

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J'étais... sous le choc. Désarçonné. Désemparé. Perdu. Mais aussi en colère. Je bouillonnais d'une rage sans nom. Encore plus que lorsque je m'étais rendu compte qu'elle m'avait menti. Le mensonge était une douceur en comparaison de... ça !

J'étais... amorphe. J'étais incapable de faire quoi que ce soit. C'était trop pour moi. Beaucoup trop. Mon identité ; son identité ; les événements du monde dans lequel je vivais ; mon implication dans leur déroulement ; mon enfermement qui découlait de mon implication ; ma torture qui procédait de mon enfermement, ma torture qui expliquait la perte de mon identité, de mes souvenirs.

Maintenant que j'avais vu ses souvenirs, tout me revenait. Par vagues. Elles m'accostaient, m'envahissaient, me submergeaient totalement. Et moi... moi je ne pouvais pas lutter contre cela. Comprendre qui on est – ou plutôt qui on était -, recouvrer son identité, faisait atrocement souffrir.

C'était pire que sa torture.

Avec les Doloris, la torture était physique.

Recouvrer son identité implique une douleur psychologique.

Avec elle, la torture est mentale.

C'est ma torture.

Je m'étais oublié pendant toutes ses années et voici le prix que l'on me faisait payer. Cette douleur était ma punition. La punition pour avoir oublié, pour m'être oublié. Avant, je n'avais vécu qu'avec le désir de mourir, sans réellement savoir pourquoi. Je voulais juste mourir. C'était tout.

Mais maintenant... Maintenant, je savais.

Je savais.

Je savais qui.

Je savais .

Je savais quand.

Je savais comment.

Je savais pourquoi.

-         Drago ?

C'était instinctif. Tellement naturel. Je relevai les yeux vers elle.

Comment était-il possible que je ne l'ai pas reconnue plus tôt ? Elle n'avait pas changé. Mêmes cheveux hirsutes, même forme de visage, même aspect de rat-de-bibliothèque, mêmes défauts, mêmes qualités. Non, elle n'avait pas changé. Toujours prête à aider les cas désespérés. Toujours pas très belle. Toujours beaucoup trop chiante. Toujours elle. Toujours... Hermione Granger.

-         Je pense que je vais te raccompagner jusqu'à ta cellule. Nous parlerons demain.

Je ne répondis pas. Elle pointa sa baguette sur moi. Mon corps se relâcha. Le sortilège de pétrification était levé. Peu après, ce fut moi qui me levai. Je marchai en direction de la porte. Elle m'emboita le pas. C'était la première fois qu'elle me raccompagnait. Seule.

La savoir dans mon dos me dérangeait.

M'angoissait.

M'oppressait. 

Elle ne parla pas. Je l'en remerciai. Nous arrivâmes devant ma cellule. Elle portait le numéro 33. Je ne l'avais jamais remarqué avant. Je m'en foutais mais cela me fit quelque chose de constater que ma perception avait, dès à présent, évoluée.

Malefoy | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant