Chapitre 10 : Instinct

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- Dis-moi ?

- Oui ?

- Est-ce que tu penses que tu pourrais m'obtenir une sorte d'entrevue avec Blaise Zabini ?

Hermione écarquilla les yeux.

- Blaise Zabini ?

- Oui. Tu m'as bien dit que tu savais où il travaillait.

- Oui...

Elle sembla suspicieuse. Je poursuivis.

- J'aimerai lui parler.

- Tu ne préfères pas attendre la fin de ta liberté conditionnelle ? C'est dans une semaine...

- Non. Peux-tu le faire, s'il-te-plaît ?

Elle me dévisagea longuement. Je demeurai stoïque et silencieux. Granger baissa les yeux, prit une nouvelle bouchée de son plat avant de reposer ses couverts sur le bord de son assiette. Elle finit par me regarder de nouveau.

- D'accord, je verrai ce que je peux faire.

- Merci.

- Mais es-tu certain qu'il acceptera ? Ça fait près de dix années, Drago et...

- Il acceptera.

Elle me regarda un peu étrangement, encore une fois, mais ne commenta pas davantage. Nous terminâmes de dîner en silence avant d'aller nous coucher. Séparément. Mais, comme souvent, depuis cette fameuse nuit, elle finit par me rejoindre dans mon lit lorsque j'eus fait mon premier cauchemar.

OoOoOoO

- Alors, comment ça s'est passé ?

- Bien.

Mon ton était un peu sec. Granger haussa un sourcil. Je n'ajoutai rien. Elle comprit.

- Je ne t'obligerais pas à me faire part de ce dont vous avez discuté avec Zabini pendant près de trois heures mais je suis là si tu as besoin d'en parler. Tu le sais.

- Je sais.

Elle inclina légèrement la tête.

- Bien. Alors rentrons à la maison.

J'acquiesçai et marchai à sa hauteur jusqu'au point de transplanage.

OoOoOoO

- A ta – bientôt - toute nouvelle liberté !

Hermione fit s'entrechoquer nos verres de vin, un grand sourire aux lèvres. Je le lui rendis du mieux que je le pus avant de prendre une gorgée d'alcool. Le vin était très bon. C'était du blanc. Il était légèrement sucré. Il coula le long de ma trachée après avoir ravi mes papilles. Je ne parvins toutefois pas à le savourer pleinement.

Je serai libre à partir de minuit, cette nuit-là. J'étais anxieux. J'essayais de ne pas le montrer. Par chance, Granger était si enthousiaste – presque euphorique – qu'elle ne sembla pas le remarquer. Comme je n'avais pas encore le droit de sortir de chez elle – hormis pour me rendre dans les locaux de l'association – elle avait fait appel aux services d'un traiteur puisqu'il fallait, selon elle, « célébrer » cette « très bonne nouvelle » du mieux possible en considération des circonstances. Comme nous ne pouvions pas nous rendre dans un restaurant, qu'elle n'était pas franchement une cuisinière hors pair et que mon niveau était encore plus médiocre que le sien, la solution du traiteur semblait s'être imposée d'elle-même dans son esprit.

Malefoy | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant