Chapitre 8 : Évolutions

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- Pourquoi ne veux-tu pas de chambre ?

- Parce que j'aime ma cellule.

- Pourquoi aimes-tu ta cellule ?

- Pourquoi aimes-tu ta chambre ?

Elle soupira.

- Drago... fait un effort, s'il-te-plaît.

- C'est « Malefoy » et j'ai fait des efforts. J'en ai fait pendant trois heures, si j'ai bien compté.

Elle soupira de nouveau. J'eus un petit sourire arrogant. Ça m'arrivait souvent, maintenant.

- Tu ne fais pas d'efforts, Malefoy, tu réponds à mes questions par d'autres questions.

- Au moins, je réponds. Il y a de l'amélioration, Granger.

Un sourire étira également ses lèvres et elle secoua légèrement la tête, son épaisse chevelure virevoltant autour d'elle, comme si elle était dépassée par les évènements. Je savais qu'il n'en était rien.

- Ça fait un mois, Malefoy. Je ne comprends pas que tu souhaites rester dans cet... endroit.

- Je m'y sens bien. Je reste là-bas.

Elle arqua un sourcil. C'était la première fois que je faisais un commentaire sur ma cellule et le pourquoi je tenais à y rester.

- Tu pourrais également te sentir bien ailleurs. Dans une vraie chambre. Dans un endroit où tu pourrais accéder toi-même à une douche sans que l'on ait besoin de t'y accompagner chaque jour. Où tu pourrais avoir accès à des distractions.

- J'aime bien que l'on m'accompagne jusqu'à ma douche, c'est pour cela que vous êtes payés, non ?

Je n'avais pas réfléchi avant de parler. Pour moi, cette phrase était anodine. De toute évidence, pas pour Granger. Elle éclata de rire. ELLE ÉCLATA DE RIRE.

HERMIONE GRANGER ÉCLATA DE RIRE !

Littéralement.

Bruyamment.

Et pendant un long, très long moment.

Moi, je ne voyais pas vraiment ce qu'il y avait de drôle dans ma phrase. Au contraire, j'avais plutôt imaginé qu'elle me réprimanderait, qu'elle ferait la gueule ou qu'elle aurait je ne savais quelle autre réaction. Certainement pas qu'elle E.C.L.A.T.E D.E R.I.R.E !

Voir Granger s'esclaffer ainsi était très, très rare. En fait, je ne savais même pas si j'avais déjà vu une telle chose, un jour. Il y avait bien eu cette fois où elle avait légèrement ri après que je lui eus expliqué que j'avais tenté de m'échapper, au tout début de mon emprisonnement, en essayant d'assommer l'ancien distributeur de la ration alimentaire avec mon plateau. Comme les personnes travaillant à la prison étaient protégées par des sortilèges qui empêchaient toute attaque sur leur personne, le plateau s'était retourné contre moi et m'avait assommé pendant cinq bonnes minutes. A cause de cet imbécile de sortilège, je m'étais donc retrouvé par terre, assommé et de la bouillie dégoûtante partout sur le visage. Car même avant que le gros distributeur de la ration alimentaire n'arrive, ma ration était déjà infecte.

Je me rendais compte à quel point elle pouvait l'être à présent que j'avais accès à une nourriture de bonne qualité, qui était bien préparée et qui n'avait pas l'abjecte aspect de la bouillie qu'on avait pu me servir pendant dix longues années. Quand j'y repensais, je me demandais comment mon corps avait fait pour subir ça sans lâcher. Et Merlin savait que j'avais pourtant tout fait pour crever !

Malefoy | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant