Chapitre 7 : Rédemption

446 29 8
                                    

J'ouvris les paupières,

Tentai vainement de résister,

Tournai la tête,

Rencontrai son regard,

M'y noyai quelques micro-secondes,

Compris qu'elle était ma seule chance,

L'implorai.

Je l'implorai tout d'abord avec mes yeux. Je vis qu'elle capta ma détresse mais elle me fit clairement comprendre qu'elle ne pouvait plus rien faire pour moi.

Pendant ce temps, les deux lourdauds de mon enculé de tortionnaire me tiraient toujours en avant. Je résistai du mieux que je le pus sous les rires gras et moqueurs de ce même enculé. Granger parut sincèrement désolée pour moi.

Je me fustigeai. J'avais cru que retourner à Azkaban serait simple. Que je récupèrerais ma vie d'avant, ma vie de passivité, une vie où j'attendais seulement que la mort vienne me cueillir en espérant que cela arriverait le plus rapidement possible. Mais j'avais oublié deux très légers détails.

Premièrement, j'étais redevenu... « moi ». J'avais, tout au moins, une conscience bien plus élevée et poussée de qui j'étais auparavant, à présent que j'avais, en quelque sorte, recouvré la mémoire. Et, avec cela, venait nécessairement l'insurrection contre ceux qui voulaient me faire faire quelque chose que je ne souhaitais pas.

Comme retourner avec lui, par exemple.

Voici donc le second détail que j'avais totalement occulté : lui.

Je voulais bien retourner à Azkaban. Je voulais bien que l'on me torture pour que ma mort arrive le plus rapidement possible. Mais je ne pouvais pas retourner avec lui. C'était... impossible. Je savais qu'il s'assurerai encore que je ne meure pas avant des années et, ça, je ne pouvais pas le concevoir. Granger ne semblait pas avoir compris mais lui... Lui avait parfaitement compris et il savait que je n'attendais qu'une seule chose : mourir. Elle, je ne l'avais pas suppliée de me tuer car je savais qu'elle ne le ferait jamais mais lui, oui. Chaque jour de ma vie pendant je ne savais combien d'années.

Je ne pouvais tout simplement pas y retourner.

Pas avec lui.

Alors je me tournai vers la seule personne qui était susceptible de m'aider.

Hermione Granger.

Mes regards ne suffisaient pas. Elle m'observait seulement avec pitié or, ça, je m'en foutais. Ce que je voulais, c'était qu'elle m'aide. Mais pour cela, j'avais conscience qu'il allait falloir me montrer plus convaincant. BIEN plus convaincant.

Il allait falloir que je la supplie.

Littéralement.

Sincèrement.

On me tira encore en avant. Je ne parvins pas à résister. J'avançai d'un pas. Je pivotai la tête vers l'arrière. J'emplis mes poumons d'air, entrouvris les lèvres, bloquai ma respiration dans ma poitrine, y exerçait une pression et parlai. Je ne prononçai que trois mots.

- Aide-moi, Hermione.

Il arrêta de rire. On arrêta de me tirer par les bras.

Je m'en foutais. La tête toujours dévissée pour l'avoir dans mon champ de vision, je conservai mes yeux vrillés dans les siens. Elle semblait décontenancée, perdue, mal à l'aise. J'en profitai.

Malefoy | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant