Chapitre 4 : Haine

514 27 11
                                    

J'étais seul depuis pas très longtemps lorsqu'elle entra dans la pièce. Elle m'adressa immédiatement un sourire engageant auquel je ne répondis pas.

- Bonjour Dr... Malefoy. Tu vas bien ?

Je ne répondis pas non plus. Elle ne sembla pas s'en soucier et prit place derrière son bureau. Moi, j'étais assis de l'autre côté. J'étais toujours paralysé mais je pouvais parler. Ce que je ne fis pas.

- Bien, Dra... Malefoy. Il y a plusieurs points dont nous devons discuter. Premièrement, le personnel m'a informé que tu ne te nourrissais pas. D'après eux, tu as refusé de le faire au réfectoire – ce que je peux comprendre – mais tu n'aurais pas touché, non plus, à ton dîner, à ton petit déjeuner ou à ton déjeuner pourtant apporté directement dans ta cellule.

Oui. Et ?

- Pourquoi ne te nourris-tu pas ? Est-ce que cela te déplaît ?

Et voilà : encore une blague. Mais je ne rigolais pas. Je n'avais pas envie d'être ici. Je n'avais pas envie de l'écouter parler. J'avais envie de retourner dans ma... « cellule », de m'allonger sur le sol et de dériver. Peut-être parviendrais-je même à dormir un peu ?

Quoiqu'il en soit, ce serait toujours mieux qu'être ici !

La femme reparla.

- J'ai vu ton Médicomage référent. Il m'a dit que, globalement, tu avais été relativement bien soigné en considération de ce que tu as subi. Il veut surveiller l'évolution de cette plaie que tu as au flanc ainsi que celle de tes brûlures dans le dos et sur le bras. Il va également mettre en place un programme de renforcement musculaire puisqu'il semblerait que tu ne te sois que très rarement servi de tes jambes.

Elle arrêta de parler le temps que lui prenait pour lancer un Doloris puis reprit.

- Demain, on s'occupera de tes cheveux et...

J'arrêtai d'écouter. « Mes cheveux » ? Pourquoi voulait-elle « s'occuper de mes cheveux » ? Qu'avaient-ils mes cheveux ? Ils étaient longs, blonds, sales et tout emmêlés... Comme toujours, en somme. Je ne voyais pas pourquoi elle voulait « s'occuper de mes cheveux » ! Est-ce que c'était encore une sorte de blague ?

Elle m'énervait. Cette femme m'énervait. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais je savais qu'elle m'énervait. Elle modifiait tout. Et je n'aimais pas ça. C'était de sa faute si tout ça arrivait ! Sans elle, je serais peut-être enfin mort à l'heure qu'il était !

Je la détestais !

JE LA DÉTESTAIS !

J.E. L.A. D.É.T.E.S.T.A.I.S !

Elle continua à raconter beaucoup de choses. Je n'écoutai pas. Elle me posa des questions. Je ne répondis pas.

Je la détestais, c'était tout. Un sentiment de haine si puissant qu'il s'empara de moi pour ne plus me quitter. Il m'envahit avec une telle intensité que j'en aurais très certainement tremblé si je n'avais pas été paralysé.

Je n'avais jamais ressenti une telle chose ! Tout au moins aussi loin que remontait ma courte mémoire. Avant, je n'étais que... passif. Une passivité alimentée par ce désir d'un jour m'endormir pour ne plus me réveiller. Mais, aujourd'hui, en cet instant, je n'étais plus passif. Certainement pas. J'étais dans une telle rage que j'aurais pu la tuer ! Elle était là, sous mes yeux, babillant avec bonne humeur, croyant réellement que je l'écoutais. Que j'en avais quelque chose à foutre !

Malefoy | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant