Chapitre 1

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Moi c'est Luc. J'ai 18 ans, je suis un garçon comme les autres qui s'apprête à faire sa rentrée à l'université. J'habite chez mes parents dans les beaux quartiers de Saint-Germain-en-Laye, à une trentaine de kilomètres de la capitale. En ce début de mois de septembre, je vais faire mes débuts dans un prestigieux établissement de l'Université Paris Sciences et Lettres.

Fraîchement diplômé du baccalauréat économique avec mention, je m'apprête à découvrir la vie d'étudiant. Celle où, à ce que l'on dit, je vais vivre mes plus belles aventures et décider de qui je veux devenir dans la vie. À l'approche du séminaire d'intégration, je suis un peu nerveux. La plupart de mes amis d'enfance sont partis étudier en classe préparatoire ou à l'étranger.

Je suis donc seul pour affronter les premières soirées de rentrée. Celles-ci se déroulent pourtant assez bien, même si je suis souvent contraint de les écourter afin de prendre le dernier train de banlieue vers une heure du matin. J'en profite pour faire connaissance avec d'autres étudiants de ma licence qui viennent de toute la France et ont chacun leurs parcours. Je dois reconnaître que mon regard s'attarde davantage sur certains camarades masculins, que j'observe discrètement avec une appétence prononcée. En tous cas, mes yeux ne trouvent que peu d'intérêt pour les filles, avec lesquelles je peine même à nouer des liens d'amitié. Sans que je ne m'explique pourquoi ni comment, je suis toujours parvenu à garder le secret de ma sexualité face à ma famille et mes amis.

Au milieu de la semaine d'intégration, toute ma promotion a rendez-vous sur une péniche privatisée pour un open bar d'exception, naviguant sur la Seine face aux monuments parisiens les plus grandioses. Je profite de la variété de cocktails proposés jusqu'à ressentir une envie pressante. Je patiente devant le cabinet une quinzaine de minutes qui me paraissent interminables, pour qu'un autre étudiant m'emboite le pas et me double en s'enfermant aux toilettes. Trop éméché pour protester, j'imagine sur le moment que le pauvre garçon doit être malade. En ressort un beau jeune homme aux yeux marrons et aux cheveux bruns et bouclés, dont le regard semble alors fuyant et fatigué. Je fronce les sourcils en remarquant que la couleur du pantalon de mon camarade a changé, mais je n'ai pas trop confiance en mes perceptions quelque peu altérées. Toujours est-il que c'était moins une, j'aurais pu me faire dessus si quelqu'un d'autre m'avait encore doublé ! Je suis d'ailleurs presque sûr que mon caleçon a reçu quelques gouttes...

La semaine suivante, le semestre académique débute enfin. Les informations fusent, aussi bien par mail que lors des lectures en amphithéâtres. Les diverses associations étudiantes cherchent à recruter de nouveaux membres, la direction des études insiste lourdement sur l'importance des démarches administratives, et les professeurs énoncent déjà les terribles échéances du semestre. En cours d'économétrie, le chargé de conférence de méthode dévoile un travail de recherche à rendre après les vacances d'automne, à faire en groupe qu'il avait déjà désigné arbitrairement.

Les premières semaines se ressemblent et je n'ai d'autre choix que de m'accommoder à la demi-heure de transports en commun nécessaire chaque matin et chaque soir. Les cours sont d'un niveau élevé mais pas insurmontable. Beaucoup de travail personnel est demandé pour valider cette licence d'économie. Si bien qu'à l'approche de la mi-octobre, je reçois un message d'Ismaël, un de mes camarade de classe :

- Hello Luc, on est en binôme pour le devoir d'écono et on commence à être à la bourre pour nos recherches. Va surement falloir qu'on y passe quelques journées pendant la semaine de break. T'es dispo pour bosser à la BU ?

Je lui réponds par l'affirmative et nous convenons de nous retrouver dès le lundi suivant.

Accidents : Débuts à l'universitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant