Chapitre 5

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Le lendemain matin, après m'être remis de mes émotions et débarrassé de cet objet de la honte, j'appréhende mes retrouvailles avec Ismaël. Lorsqu'on se rejoint devant la bibliothèque, nous parlons des cours, de nos amis, mais ne faisons aucune allusion aux événements de la veille. Jusqu'à ce qu'arrivés à notre box, Ismaël se permette :

- Tu préfères que je te laisse quelques minutes comme hier pour mettre tu sais quoi, ou tu as fait la route avec ?

Le con. Oh le con. C'était pourtant évident, la couche qu'Ismaël m'avait offerte était destinée à notre prochaine journée de travail à la bibliothèque, là où son utilisation était -relativement- justifiée. Il faut que j'improvise, vite.

- Ah mince, je crois que j'étais tellement surpris de la trouver hier soir que je l'ai oubliée chez moi. Désolé...

- Mais comment peut-on oublier ce genre de choses enfin ? Bon, je vais te passer mes derniers pull-up, il y en a juste assez pour terminer la semaine. J'ai réussi à acheter mes changes complets habituels à Beaugrenelle, merci du conseil.

Je me sens alors particulièrement confus, comme un enfant dont la bêtise flagrante a failli être révélée. C'était moins une. Qu'est-ce qui m'a pris de mettre cette couche hier soir...

Ismaël quitte le box à la recherche d'autres documents pour me laisser un peu d'intimité. Comme la veille, je défais mon jean et enfile le plus rapidement possible le sous-vêtement interdit. Je suis désormais en couche et j'ai hâte d'en faire bon usage. Je remonte mon pantalon et ferme la ceinture non sans mal, luttant contre cette nouvelle épaisseur.

Le reste de la semaine, chaque après-midi est similaire au précédent, nous travaillons studieusement, bien protégés. Je me détends beaucoup plus vis-à-vis du port de protections et n'hésite plus à l'enfiler en partant de chez moi et à la jeter en rentrant. Il est rare qu'elle tienne au-delà de mon retour en train, et de toute façon je ne suis pas sûr qu'il soit sain de retomber dans mes folies nocturnes...

Le vendredi, on avance si bien sur notre projet qu'Ismaël propose une dernière relecture. Ça y est, le devoir qui nous a occupé nos vacances de la Toussaint est terminé. On se laisse, retrouvant chacun notre vie distincte... Comme si ces événements n'étaient qu'une parenthèse.

Et pourtant, je ne pense déjà qu'à revoir Ismaël. Une fois rentré chez mes parents, je ne veux surtout pas mettre fin à cet épisode de douceur et tiens à garder la dernière couche que mon camarade m'a offert. Pris d'un courage peu ordinaire, je me présente au diner encore langé sous son pantalon. Et pourtant, je dois reconnaître que ma couche n'était plus tout à fait sèche. Je m'étais permis de la mouiller à la bibliothèque et dans le train. De retour dans ma chambre, j'espérais pouvoir encore la garder au moins cette nuit. Malgré son poids désormais indécent pour un si petit objet, j'y parviens.

Au réveil, le rêve d'une semaine est fini et la couche est devenue froide et désagréable. Il me semble même que le drap est humide, mais pas assez pour que quelqu'un puisse le remarquer. Je me suis perdu dans mes songes, incapable d'expliquer cette nouvelle fascination et la violence du contre-coup. Je ne suis sûr que de deux choses : je veux revoir Ismaël ; et porter des couches. 

Accidents : Débuts à l'universitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant