Chapitre 8

2.4K 28 0
                                    

Les vacances terminées, je retrouve mon quotidien peu palpitant : transports, cours, devoirs... Je vois Ismaël tous les jours, mais nous nous parlons à peine pour nous saluer. Il traîne avec ses amis, je traîne avec les miens. Nos vies se ressemblent peu et nous n'avons plus de prétexte académique pour passer du temps ensemble. Cette situation me rend triste, mais il ne semble pas manifester autant d'intérêt pour moi. Au fil des jours, je me résigne à ce que l'attraction ne soit pas réciproque.

En revanche, ces dernières aventures ont éveillé en moi des envies que je comptais bien assouvir. Je me sais attiré par les garçons depuis plusieurs années, sans m'être jamais permis d'explorer cet aspect de ma sexualité. Il est temps que cela change. Je veux connaitre la sensualité masculine. Pour y parvenir, je télécharge la plus populaire des applications de rencontres entre hommes. Elle s'avère pour le moins... directe. J'avais entendu parler des dragueurs de Tinder, mais jamais des chasseurs de Grindr. Je n'y trouve pas vraiment ma place, les profils se ressemblent dans leur médiocrité, incapables d'enchaîner deux phrases courtoises ou cohérentes. La plupart des mecs sont uniquement là pour des coups d'un soir, rien de sérieux. J'entame quelques conversations mais ne donne pas suite aux échanges. Je suis aussi limité car je préfère ne pas montrer de photos de moi, sans doute un peu parano...

Si l'on ne peut obliger autrui à nous aimer, on peut se consoler par le plaisir matériel. Après tout, il n'y a pas qu'Ismaël qui peut se procurer des couches. Je me décide un jeudi après-midi à aller au centre-commercial suffisamment éloigné pour n'y rencontrer personne. Je fais quelques courses pour rendre ma démarche moins suspecte, et me dirige au rayon fournitures pour bébé. Je n'y trouve rien à ma taille -évidemment-, et continue d'errer jusqu'à trouver un rayon plus pertinent. Dans cette allée, on vend toutes sortes de protections : des serviettes menstruelles, des coquilles pour sous-vêtement, des pads absorbants, des couches culottes discrètes et des changes complets pour adultes incontinents. Ne souhaitant pas m'attarder ici, j'embarque dans mon panier un petit paquet d'une dizaine de changes complets et file vers la caisse. Visiblement blasée par son métier, la caissière fait passer chaque article mécaniquement sans y prêter la moindre attention. Je range mes achats dans un sac de sport et prend la direction de chez mes parents.

Une fois rentré, je m'empresse de cacher mon achat au fond d'une armoire de ma chambre. J'ai encore quelques heures avant le dîner et décide d'en profiter pour essayer une première pièce du paquet. Le modèle est un peu différent de ceux portés d'habitude par Ismaël. Je remarque tout de suite que le revêtement n'est pas fait de tissu mais de plastique. Ce matériau a l'air plus étanche, mais surtout plus agréable au toucher. En revanche, manipuler l'objet fait beaucoup plus de bruit. Je me presse cul nu sur mon lit et parvient non sans mal à fermer ma couche sur mon sexe au garde à vous. Je n'ai vu faire Ismaël qu'une fois, mais avec tant de passion que je me rappelle qu'il faut d'abord rabattre les attaches du bas puis celles du haut.

D'humeur aventureuse, j'enfile un pantalon suffisamment ample pour dîner avec mes parents sans éveiller de soupçons. La soirée se passe normalement et je profite cette fois-ci de mon change complet bien plus résistant que les pull-ups que j'ai pu porter par le passé. Pendant que nous regardions un film en famille, j'ai même eu l'insolence de mouiller mon change dans le plus grand des secrets. Dans ma chambre avant de me coucher, la chaleur de la couche compense un peu ma solitude... 

Accidents : Débuts à l'universitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant