Une évolution heureuse

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Minerva demanda au chauffeur de s'arrêter à nouveau et ouvrit la portière de la voiture. Chester, pâle comme du coton se pencha et vomit sur le bas côté de la route. Il tremblait et gémissait en se tenant le ventre. Il n'aimait pas la « voiture ».

— Tiens, dit Minerva en lui tendant un mouchoir. Et il faut boire de l'eau.

Elle sortit une bouteille d'eau qu'elle déboucha pour ne pas subir encore l'étrange scène d'un adolescent utilisant ses dents pour tenter de l'ouvrir.

— Hmmm, gémit Chester.

Elle l'aida à boire, et essuya son visage.

Après une semaine, Chester avait fini par accepter qu'on lui touche le visage, mais jamais bien longtemps.

— J'espère qu'il ne vomit pas dans la voiture, grommela le chauffeur du taxi. Vraiment bizarre... J'espère qu'il a pas une maladie transmissible...

— Taisez-vous et démarrez, répliqua sèchement Minerva.

Chester gémit et comme depuis la veille après un cauchemar, il se colla à Minerva. Elle était gentille avec lui. Elle lui apprenait plein de choses et lisait aussi des choses à haute voix pour lui, lui montrant alors des images dans des « grimoires ».

— Tout va bien, dit-elle. On arrive bientôt.

Chester renifla, étouffant un gémissement. Il n'aimait pas l'homme à l'avant de la voiture qui tenait quelque chose de rond, ressemblant à une roue de vélo.

— Mi...

Il grogna et se frotta le nez contre Minerva. Elle savait qu'il essayait de parler depuis ce matin. Il faisait quelque sons mais rien de plus. Elle le sentait frustré. Elle glissa sa main sur le dos de Chester qui frémit mais ne la repoussa pas cette fois. Il commençait à apprécier ce genre de geste.

La voiture tourna d'un coup sur un chemin de campagne et Chester gémit alors bruyamment sentant le véhicule vibrer sur le chemin de terre et surtout entendant le conducteur jurer contre l'état du chemin.

— Ah ! Dit Minerva. Nous sommes arrivés !

Au bout du chemin de terre, il y avait un jolie cottage derrière une barrière en pierre avec un petit portail en bois peint en blanc.

— Tant mieux, marmonna le chauffeur en coupant le moteur.

Chester se redressa et regarda par la fenêtre la maison entourée d'un « parc » avec de l'herbe très haute et certaines avec des couleurs formant des choses que Chester ne connaissait pas. Il colla son nez contre la vitre, les yeux écarquillés. C'était plus petit que Poudlard. Minerva ouvrit l'autre portière et fit le tour de la voiture. Chester la regarda de l'autre côté de la vitre et se recula alors qu'elle ouvrait sa portière.

— Viens, dit Minerva. C'est la maison où je vis pendant l'été. Je suis sûr que Mycroft dort encore... Laissez les bagages devant le portail, dit-elle au chauffeur de taxi.

— Comme vous voulez...

Chester se glissa hors de la voiture et huma les parfums. Minerva le laissa s'habituer à ce nouvel environnement. Elle paya le taxi, puis attrapa les deux sacs de voyage en toile écossaise comme son châle.

— On y va ? Demanda-t-elle.

Chester montra alors du doigt la maison et Minerva hocha de la tête. Il la regarda ouvrir le petit portail puis passa un moment à le fermer et le rouvrir. Minerva eut un rictus amusée par ce comportement d'un enfant de trois ans.

— Viens, dit-elle.

Chester se précipita vers elle et montra alors les fleurs qui jalonnaient le petit chemin jusqu'à la porte d'entrée.

C., Le Garçon du Département des MystèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant