Chester et les sentiments

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— Allez, Chester... Essaie encore...

Rogue était de plus en plus inquiet devant la réaction de Chester face à une baguette magique brandit devant lui.

— Au moins le bouclier, dit le professeur.

Mais Chester se mit en boule au sol en tremblant, comme depuis que Rogue était passé aux sorts (juste un petit aguamenti qui mouillait seulement) et avait abandonné la balle à lancer sur le bouclier de l'adolescent.

— Bon... ça ne fait rien, dit Rogue en baissant sa baguette magique. On va tenter autre chose. Regarde moi, Chester. C'est très important.

Alors que le printemps s'installait doucement mais sûrement, Rogue avait commencé à pousser Chester à faire face à des sorts. Il n'avait plus beaucoup de temps pour faire de Chester au moins un jeune garçon capable de se défendre. Il ne restait plus qu'une seule chose à faire : lui enseigner la fuite. Chester renifla sur le sol, et sentit que Rogue était encore plus triste que d'habitude, il y avait même beaucoup d'inquiétude.

— Assis toi, dit Rogue avec douceur. Il faut que tu m'écoute attentivement. Tu veux bien ?

Chester s'assit donc et hocha de la tête.

— Je veux que la prochaine fois qu'on brandit une baguette magique sur toi, ou que tu sens un danger, tu disparais pour un lieu sûr, dit Rogue.

Chester fronça des sourcils.

— Minerva ?

Rogue baissa alors la tête.

— Non, Chester, dit-il. Minerva... Il faut que tu trouve une cachette où même elle ne pourra pas te trouver.

Chester était confus.

— Hmmm...

Rogue se pinça les lèvres. Il allait devoir trouver pour Chester un tel endroit.

— Pour le moment, tu peux rejoindre Minerva, mais... un jour, un sorcier très méchant, vraiment affreux, voudra te faire du mal, et alors il faudra que tu te cache, expliqua-t-il. On va déjà essayé que tu disparaisse très vite avant de te retrouver coincé ou blessé. On commence demain.

- D'accord..., murmura Chester.

Rogue lui tendit sa main, annonçant ainsi la fin de l'exercice. Puis, il conduit Chester jusqu'à la porte de la salle de classe et lui souhaita une bonne soirée. Chester disparut alors pour rejoindre ses amis dans la tour de Gryffondor.

Dans la salle commune, Hermione semblait d'excellentes humeur et consentit même à regarder (en d'autres termes à achever de rédiger) le devoir de botanique de Harry, une chose qu'elle avait obstinément refusé de faire jusqu'alors car elle savait que Harry laisserait Ron copier sur lui. Ron était encore avec Lavande quelque part dans le château. Chester observait chaque geste que faisait Hermione avec sa plume, fascinée.

- Merci beaucoup, Hermione, dit Harry.

Il lui donna une petite tape sur l'épaule et s'aperçut en consultant sa montre qu'il était près de huit heures.

- Il faut que je me dépêche si je ne veux pas être en retard chez Dumbledore...

Elle ne répondit pas et se contenta de barrer d'un air las quelques-unes des phrases les plus faibles du devoir de Harry. Avec un grand sourire, il se hâta de sortir par le trou du portrait pour se rendre dans le bureau du directeur.

- Tu peux corriger mes devoirs aussi ? Demanda Chester.

Hermione soupira mais accepta de « corriger » le « devoir » de Chester qui était très fier de savoir écrire des mots en plus.

C., Le Garçon du Département des MystèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant