C., Le Garçon du Département des Mystères

Que fait Chester ?

Est-ce que le temps avait-il toujours été aussi lent ? Mondingus se le demandait alors qu'il rouspétait contre deux elfes de maison et Harry Potter. Il n'avait aucune idée de ce qu'il avait pu bien faire pour mériter autant d'ennuis alors qu'il y en avait bien assez depuis la chute du ministère de la Magie. Non, depuis la mort de Dumbledore.

- Où t'étais !? Cria la voix d'un adolescent en colère quand il entra dans sa nouvelle cachette.

Mondingus grogna et sortit sa pipe puis leva les yeux vers l'escalier à sa gauche.

- Tiens... t'es déjà d'bout, toi ? S'étonna-t-il.

- Tu étais où ? Répéta Chester en croisant ses bras.

- Je faisais mes affaires ! Ça te regarde pas... T'as pris ta douche ? T'as mis ton linge à la cuisine ? T'as mangé ?

- Hmm... Tu fais toujours ça...

- Hein ? Grogna Mondingus en bourrant sa pipe.

Chester repartit alors à l'étage et se glissa dans le salon. Il se laissa tomber sur le divan et se recouvrit avec un plaid.

- J'ai vu tes potes, lança Mondingus en entrant dans la pièce. Ils ont l'air d'aller bien.

- C'est quoi « tes potes » ? Demanda Chester qui bien qu'il était de mauvaise humeur, restait très curieux sur les mots et expressions que lui disait Mondingus.

Ce dernier soupira comme à chaque fois que Chester lui posait des questions.

- Tes amis, traduit-il.

- Ron ? S'exclama Chester en se mettant à genoux sur le divan. Hermione ?

- Ouais et Potter... ils sont au QG de l'Ordre, dit Mondingus. Et... sérieux, gamin ?

Maintenant qu'il était proche de Chester, il pouvait remarquer l'étrange tenu du garçon.

- Tu pourrais mettre un pantalon ! Dit-il.

- La robe de sorcier suffit ! Répliqua Chester. Je veux sortir ! Pourquoi je ne peux pas ? Qu'est-ce qu'il se passe ? J'arrive pas à aller à Poudlard ! Pourquoi ?

Mondingus grogna. Il fallait que ça tombe sur lui. Alors, lentement, tout en fumant, il expliqua à nouveau que pour des raisons de sécurité, Chester devait rester à l'abri dans cette maison, prévue rien que pour lui.

- Toi aussi tu vis ici, remarqua Chester.

- Moi, je squatte, corrigea Mondingus. Je profite de trois repas par jour en plus, et gratis !

- Gratis ? Ça veut dire quoi ?

Mondingus ne répondit pas.

- Tu sais ce qu'il nous faudrait ?

Chester fit un signe de la tête, négatif.

- Boire un coup ! Les jeunes de ton âge, ça fait la fête, normalement ! On t'a vraiment rien appris...

Heureusement Mondingus était là. Il n'aurait pas pensé que Chester pouvait tenir aussi bien l'alcool.

- Ch'est pas chuste... Che suis qu'un type qu'fait ses affaires... m' voilà à faire du baby-sitting... T'sais... tu m' rappelle le frère d'une fille... Comment qu'elle s'appelait déjà ?

Mondingus se gratta le menton. Chester l'écoutait en faisant beaucoup d'efforts pour le comprendre alors qu'il sentait très mauvais. Mondingus rota et Chester pouffa de rire.

Alors que dans une maison, cachée au fond d'une impasse d'un village moldu, il y avait un ivrogne et un adolescent curieux, à Londres, trois jeunes sorciers se préparaient pour une quête différente et plein de danger.