Chapitre 8

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Samedi matin , le bruit de la tondeuse à gazon me réveille. Je n'arrive pas à me rendormir. Je reste allongée dans mon lit, à contempler les murs, les photos que j'ai affichées, les objets que j'ai gardés... Je crois que j'ai besoin de changement. Repeindre ma chambre, peut-être ? La seule question, c'est : « En quelle couleur ? » Lavande ? Rose barbe à papa ? Allez, soyons fous : turquoise ! Pourquoi ne pas choisir plusieurs couleurs ? Je pourrais avoir un mur jaune et un autre saumon. Je devrais probablement attendre le retour d'écho pour prendre une décision aussi capitale. Sans compter que je n'ai jamais repeint une pièce. Écho l'a déjà fait pour une association caritative, elle saura comment s'y prendre.

Le samedi, c'est le jour du petit déjeuner spécial, normalement. On mange des pancakes ou une omelette avec des petites pommes de terre et du brocoli. Mais en l'absence de Écho et de madi, je me contente d'un bol de céréales. C'est absurde de faire des pancakes ou une omelette pour une personne. Mon père est debout depuis des heures. C'est lui qui tond la pelouse. Comme je ne tiens pas à ce qu'il me recrute pour jardiner, je m'occupe à l'intérieur. Je nettoie le rez-de-chaussée. Tout en dépoussiérant les meubles, je me creuse les méninges pour trouver une façon de me dépêtrer de cette histoire avec Woods. sans perdre ma dignité. Mais j'ai la tête comme une citrouille et aucune idée ne me vient à l'esprit.

Quand madi rentre, je suis occupée à plier le linge. Elle s'affale sur le canapé.

— T'as fait quoi, hier soir ?

— Rien. Je suis restée à la maison.

— Et ?

— J'ai mis de l'ordre dans mon
placard.

C'est humiliant de dire ça à haute voix. Je m'empresse de changer de sujet.

— Alors ? Les crêpes de la mère d'Alicia étaient salées ou sucrées ?

— Les deux. D'abord, elle en a fait au
jambon et au fromage. Ensuite, au Nu- tella. Pourquoi on n'achète jamais de Nutella ?

— écho ne peut pas manger de noisettes. Ça lui irrite la gorge.

— Est-ce qu'on pourra en prendre, la prochaine fois ?

— Bien sûr. Mais il faudra finir le pot avant son retour.

— Aucun problème ! affirme madi.

— écho te manque beaucoup ? je lui demande. Sur une échelle de un à dix ?

Madi réfléchit un moment.

— Six virgule cinq, finit-elle par déclarer.

— Seulement six virgule cinq ?

— Ouais. J'ai tellement de choses à faire ! s'exclame-t-elle en levant les yeux au ciel. Je n'ai pas le temps de penser à Écho. Tu devrais sortir plus, elle te manquerait moins.

Je lui balance une chaussette à la figure. Elle éclate de rire. Je la chatouille sous les bras lorsque papa entre avec une pile de courrier.

— On t'a retourné une lettre, Clarke , dit-il en me tendant une enveloppe.

Je reconnais mon écriture ! Je me lève et la lui arrache des mains. C'est la lettre adressée à monty, de la colonie. Elle est revenue !

— Qui est monty ? s'enquiert papa.

— C'est juste un garçon que j'ai rencontré en vacances, il y a longtemps.

Je déchire l'enveloppe.

Cher monty,

Aujourd'hui, c'est le dernier jour de la colonie et c'est probablement la dernière fois qu'on se verra, étant donné que tu habites à l'autre bout du pays. Tu te souviens du deuxième jour ? J'avais peur de faire du tir à l'arc, alors tu as fait une blague sur les petits poissons et c'était tellement drôle que j'ai failli faire pipi dans ma culotte.

A toute les personnes que j'ai aiméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant