Lou Adams, une fille ordinaire, à un détail près : elle peut voir les esprits de certaines âmes défuntes. Tout bascule lors de sa rencontre avec l'un d'entre eux...
Petite dédicace à Papa ! Ce livre est pour toi je te fais plein de gros bisous !
Cinq minutes. Puis dix. Au bout d'un quart d'heure d'hoquètements, il se leva, posa son sac à dos à terre, et, tout chancelant, il s'avança dans l'eau jusqu'aux genoux. Il avait le visage inondé de larmes. Une autre chose étrange à propos du fantôme. Les esprits ne pleurent jamais. Le garçon renifla bruyamment et essuya son nez d'un revers de manche. Il restait là, à scruter l'eau dans l'espoir de voir apparaitre son amie.
Il était bientôt seize heure et le soleil laissait ses rayons passer au travers du jeune homme. Son ombre ne se reflétait pas dans l'eau sombre. Il bougea alors légèrement une jambe. Puis l'autre, et commença à s'extraire de la rivière à reculons, les yeux toujours rivés sur la surface.
Soudain, une lueur bleue jaillit des eaux. Le garçon se jeta alors sur la rive et regarda avec un peu de frayeur l'endroit de la rivière d'où provenait cette lumière bleue électrique. D'un coup, une masse sembla s'extraire des profondeurs. Une tête brune apparut, puis des épaules, et enfin, le corps tout entier de Lou flotta au dessus de la surface.
Ses cheveux dégoulinaient, et sa tête pendait contre sa poitrine. Ses bras étaient ballants et ses bras couverts d'hématomes. La jeune fille flottait toujours dans les airs quand elle commença à se déplacer vers la rive, toujours inconsciente. La jeune fille émanait une lumière bleue pâle et elle semblait presque translucide. Comme un fantôme.
Elle se trouvait à présent au dessus du rivage quand la force invisible qui avait l'air de la porter la lâcha. Lou tomba de deux mètres de haut pour s'écraser au sol dans un bruit sourd.
Jim se précipita sur Lou et souleva doucement sa tête. Il vit alors une éraflure sur sa joue ainsi que quelques bleus mais elle ne semblait pas s'être cassé quelque chose. Jim soupira de soulagement. -Lou ? Lou ? Souffla-t-il. Le souffle de la jeune fille était un peu saccadé mais elle n'avait pas de mal à respirer. Jim vit alors les paupières de Lou bouger et s'ouvrir lentement, afin de laisser apparaître ses yeux émeraudes. Elle inspira profondément et fit un léger sourire au garçon dont la tête se tenait au dessus de la sienne avec un grand sourire.
- De retour chez les vivants, soupira Jim. - Que c'est il passé ? Je ne me souviens de rien à part de la voiture qui traversait la barrière... dit Lou d'une voix tremblante. Lou remua un peu et commença à se lever. Jim se mit debout aussi, les bras tendus à côté de la jeune fille afin de prévenir une chute. Soudain les jambes de Lou lâchèrent et celle-ci s'écroula sur le garçon qui peina à la maintenir debout. Lou s'appuya donc sur l'épaule du jeune homme. Celui-ci récupéra son sac à dos contenant l'argent et un T-Shirt de rechange qui devait lui servir au cas où, ainsi que quelques barres de céréales.
Ils marchèrent jusqu'à la route et la suivirent pendant presque une heure avant d'arriver à l'hôtel. Les deux n'échangèrent pas un mot durant le trajet. Après avoir retrouvé un peu de mobilité, la jeune fille se détacha du garçon et ils marchèrent côte à côte.
Lou se sentait mieux mais semblait tout de même fatiguée d'après le point de vu de Jim qui ne pouvait s'empêcher de lui jeter des regards inquiets dès que celle-ci trébuchait. Ils arrivèrent dans le petit village, mais ne virent personne, les commerces étaient presque tous fermés Les deux complices arrivèrent enfin à l'entrée de l'hôtel. La façade était délabrée et ne donnait clairement pas envie mais ils n'avaient pas le choix. Ainsi, ils entrèrent dans le bâtiment. L'entrée était en piteuse état et l'homme derrière le comptoir était en train de fumer, avachit sur son fauteuil.
- Bonjour, fit l'homme sans même porter un regard à la jeune fille.
- Bonjour. Je souhaiterai avoir une chambre s'il vous plait, lui dit-elle en sortant le porte monnaie de Jim de son sac.
- C'est quarante euros la nuit, troisième porte à gauche du premier étage, dit-il tandis que Lou lui remettait l'argent.
Les deux adolescents se dirigèrent alors vers l'ascenseur avec une mine déconfite.
- L'ascenseur est en panne depuis trois ans. Prenez l'escalier de secours, leur dit l'employé en leur indiquant une porte.
Ils se dirigèrent donc vers la porte et se rendirent compte que l'escalier passait par l'extérieur du bâtiment.
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Lou et Jim passèrent donc par l'escalier et entrèrent dans un couloir et poussèrent la porte de la chambre 23. La chambre n'était pas très belle à voir dans l'ensemble mais le lit semblait en bon état. Lou s'avachit alors dessus après avoir posé le sac à dos sur la seule chaise qui ornait la chambre.
- Il faudrait que tu m'explique ce qu'il s'est passé peut être, dit alors Lou à son complice qui inspectait la pièce d'un œil minutieux.
- Heu... Et bien... Premièrement je pense que Ashley était un fantôme. Je l'ai très clairement vue passer au travers de la portière. Après j'ai fait la même chose. Puis, je me suis aperçu que tu étais restée dans la voiture et je n'ai pas fait attention à notre conductrice-fantôme, je me suis immédiatement précipité vers le point de chute de la voiture. J'ai du descendre toute la pente et quand je suis arrivé la voiture n'étais plus visible. J'attendu peut être une heure et à un moment il y a eu comme une lumière bleue et tu es apparue ! Tu lévitais au dessus de l'eau mais tu étais inconsciente. Tu ressemblais vachement à un esprit. Ta peau était presque translucide et un peu bleutée. Lou. Tu aurais du être morte depuis longtemps, et pourtant tu es bien vivante là, maintenant.
- Ok... digéra Lou. Donc si je comprend bien Ashley a réussi à trouver un moyen pour que sa peau ressemble à celle d'un vivant et moi j'ai réussi à retenir ma respiration presque une heure et je suis sortie de l'eau je ne sais pas comment.
- C'est ça, approuva le fantôme.
- Donc on s'est très clairement fait berné. Faudrait qu'on fasse beaucoup plus attention. Quelqu'un en a après nous apparemment.
- Ouais. Personne n'entre dans notre chambre et on reste tout le temps tous les deux. Capiche ?
- Oui mon colonel, acquiesça la jeune fille.
Derrière le sourire qu'ils abordaient tous les deux, une grande inquiétude était bien là.
Ils continuaient de sourire quand soudain quelqu'un frappa à la porte.
