TW : suicide
Elle se tenait là, dans un couloir vide de l'hôpital.
Il n'y avait personne et elle portait une de ces blouses de ce lieu sans âme.
Tout son corps était zébré d'une souffrance inexplicable,
qu'elle n'a jamais pu exprimer.
Peut-être parce que personne n'était là pour l'écouter
ou peut-être que les mots s'étaient simplement effacés,
coincés dans sa gorge, se dissolvant avec le temps.
Mais l'acide de la souffrance, s'immisçant
dans tout son corps et la paralysant,
la détruisait petit à petit.
Elle avait commencé par pleurer, seule,
chaque soir pendant des heures.
Puis, elle avait fini par ne plus y arriver,
ayant probablement épuisée
toutes ses larmes,
qu'elle pensait intarissables.
Elle avait pensé l'espace d'un instant qu'elle allait mieux,
alors qu'en réalité elle continuait de chuter.
Lame saisie, corps meurtri.
Son sang coulait, son âme s'effondrait, son souffle se bloquait.
Elle suffoquait,
malgré la brise qui entrait dans sa chambre,
sa vision s'assombrit alors que les lumières éclairaient son visage pâle.
Elle se retrouva dans un couloir d'hôpital,
seule, sans vie. Elle voulait passer cette porte, la
seule qu'il y avait. Elle était
seule, mais quand elle se retourna,
ils étaient tous là.
Peut-être que finalement, elle n'avait jamais été toute seule,
ou alors seulement dans sa tête, prisonnière d'elle-même.
Elle sourit et une larme salée s'écrasa sur le sol.
Peut-être regrettait-elle,
peut-être trouvait-elle enfin la paix.
-le 26/11/21
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saudade
Poetryparfois, j'aimerais rester de marbre et ne rien ressentir, ou alors simplement ne pas en souffrir. mais je suis de ces personnes qui ressentent trop, tout le temps, démesurément. voici ce que j'ai ressenti en trois années de lycée.