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Lettre à une personne qui oublie de briller,

Je t'écris pour plusieurs raisons. Toujours pour toi, ne t'inquiète pas, cependant les autres fois, je dois admettre que c'était également pour moi. Aujourd'hui ces mots te sont adressés, à toi et seulement toi, sans autre manière de complaire à personne d'autre. J'essaie de comprendre ce que ressens, de savoir à quoi tu penses. J'essaie de trouver les bons mots, pour pouvoir t'aider. J'essaie de trouver les bonnes choses pour toi. Et je me dis, que finalement il n'y a rien de spécial que je puisse faire. Parce que ce n'est pas les actions futiles qui vont changer quelque chose. Parce que c'est la personne, les mots. Je pense qu'il y a des choses que je t'ai déjà dites, mais que tu as besoin d'entendre. Soit parce que tu ne me crois pas, soit parce que tu ne les retiens pas ou soit parce que tu refuses toi-même d'y croire. Peut-être que finalement, ces mots n'auront aucun impact, rien de sensationnel et s'échapperont dans le boucan du vent. Mais dans un espoir, je vais quand même y croire. Et si jamais, ça ne change rien, trouve quelqu'un. Je ne te parle pas d'amour, d'amitié ou de je ne sais quel autre lien entre deux personnes. Je te parle de changement, de découverte. Je te parle d'inconnu. C'est con, Dieu sait que c'est con, mais va voir quelqu'un, parle avec cet inconnu dont tu ne connais que le nom. Parle avec cette personne qui ne te connaît pas. Aller mieux, se soulager de cette manière, ne veux pas dire que tu déballeras toute ta vie devant lui. Mais je te promets, que parler à quelqu'un de choses aussi futiles qu'un choix de films, aussi innocentes d'un débat sur des applications, ça fait du bien. Parle de choses que personne ne parle, pose lui des questions aussi complexe qu'intime, qui ne sera pas, par votre anonymat, gênant ou de trop. Ose. Parle. Découvre. Ne fais aucun lien ici avec moi. C'est con, hein ? Mais cette connerie, cette stupidité futile, bordel elle fait du bien. Parce qu'il n'y a plus rien après. Plus de pressions, plus ces sentiments qui te tourmentent, plus de pensées qui t'emprisonnent et plus personne pour te juger. Parce que quand on parle avec quelqu'un qui ne nous connaît pas, il n'y a pas d'a priori, pas de fausse image ou des préjugés.

Honnêtement N., tu sais que je t'aime. Tu sais que je ferais tout ce qu'il faut pour que tu te sentes mieux avec ton propre toi. Mais là, je ne sais pas. Insister n'est pas la bonne situation, je le sais. Je comprends, que tu ne me dises pas, parce que peut-être que toi-même tu ne sais pas. Et ce n'est pas grave, mais s'il te plaît, si je peux faire quelque chose, quelle qu'elle soit, dis-le-moi. Autrement, essaie. Tu sais, cette stupidité. Mais je te jure, elle fait du bien. Encore une fois, ne songe pas à moi. Certes je l'ai fait, mais il n'y a pas que de mon avis dont je t'exprime. Je te parle d'un avis d'ordre général.

La dernière fois, j'ai vu une publication sur Instagram qui disait de mentionner une de ses meilleures rencontres. Et j'ai pensé à toi. Tu es une de mes meilleures rencontres, et merci pour ça. Merci d'être quelqu'un d'exceptionnel. Merci de m'aider. Merci d'être toujours là, après chacune de mes conneries. Merci de m'aider au mieux pour les réparer. Je crois que si je n'avais pas rencontré quelqu'un comme toi, je ne sais pas où je serais aujourd'hui, physiquement comme mentalement. Et je crois que c'est terrifiant de s'avouer à soi-même que sa vie tient grâce à une personne. Parce que de cette manière, on sait que si on perd cette personne, on se perd soi-même. Je crois que c'est une des raisons pour lesquelles j'ai si peur de quitter le lycée. J'ai peur de ne plus pouvoir me gérer, plus pouvoir gérer toutes mes conneries sans toi. Pardon, excuse moi. Je n'ai pas à te dire ça. C'est horrible de dire qu'on a peur de ne plus pouvoir se gérer sans une personne dans sa vie. Parce que ça donne un poids sur les épaules. Alors pardon.

J'aimerais que tu puisses te voir comme nous te voyons. Comme une personne incroyable, capable de faire tellement de choses et qui possède tellement de force mentale c'est dingue. Tu es tellement courageux, c'est quelque chose de dingue. Tu es comme une étoile qui s'éteint petit à petit. C'est comme si tu te comparais aux autres étoiles et que tu te dénigrais face à elles et que sans le vouloir, tu t'éteins, doucement mais sûrement. Je ne crois que tu ne t'en rends pas compte, que tu le fais inconsciemment, mais maintenant, il faut que tu brilles de nouveau. Parce qu'à force de continuer à t'éteindre petit à petit, tu vas finir par te contempler dans l'obscurité et t'arriveras plus à t'éclairer de nouveau. Tu vas commencer par t'oublier et te perdre dans l'obscurité. Au début, tu diras que ce n'est pas grave, que ce n'est que temporaire, alors tu continueras à dévier. Et puis à un moment ce sera trop tard, tu seras totalement perdu, sans pouvoir voir de nouveau et par conséquent sans pouvoir éclairer de nouveau.

Je ne veux pas que tu t'éteignes. Parce que certes, ce n'est qu'une métaphore qui s'avère vraie, mais à force, ce ne sera plus une métaphore mais une réalité. Et je refuse que tu t'éteignes.

Alors je t'en prie, brille. Brille, comme aucune autre étoile. Ne le fais pas pour les autres, car pour nous tu brilles déjà. Brille pour toi. Brille à aveugler toutes les autres étoiles et les rendre jalouses de ta lumière. Brille, et souris à la lune, jalouse de ta beauté.

Parce qu'il est l'heure s'enivrer, disait Baudelaire. Moi je dis qu'il l'heure de rallumer les lumières.

Je t'aime, C.


-le 25/05/21

saudadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant