Sang et Jade : Jewels of the Ocean

II

Chapitre 2 : Divagations de princesse.

La Princesse Héritière ne put empêcher un sourire, doux et mince, de s'esquisser sur ses lèvres pareil à un bouton de rose, délicates et au délicieux rouge carmin. Son visage aux traits aussi éthérés que ceux d'une Déesse, d'une beauté féerique, onirique, s'abaissa avec légèreté, grâce. Ses fines oreilles entendirent les pas précipités, vifs, des jeunes servantes qui s'empressaient de sortir de la somptueuse et lumineuse chambre princière, sans manquer, bien évidemment, de laisser quelques murmures désagréables derrière elles.

Un rire, doux comme le cliquetis de la pluie, s'échappa des sublimes lèvres au rose étincelant de Lian. Son regard tendre, à la saisissante teinte dorée qui scintillait comme miel au soleil, contemplait le paysage merveilleux de Xianle. La brise, chaude et enveloppante, souleva, avec légèreté et grâce, les feuilles des majestueux érables qui se coloraient des magnifiques couleurs de l'automne ; le zéphyr à la tendre étreinte vint caresser le visage, à la beauté éthérée et onirique, de la Princesse Héritière.

- Xuan Zhen JiangJun, vous êtes trop sévère, taquina-t-elle avec gentillesse de sa voix douce, délicate. Le temps est doux aujourd'hui, ça ne peut être qu'une belle journée. Pourquoi ne pas troquer votre armure contre des habits plus confortables ? Vous n'êtes pas en fonction.

Un claquement de langue agacé parvint à Lian ; ses beaux yeux dorés, à la douce et saisissante forme d'amande, virent Xuan Zhen gonfler, avec sensualité, son infinie chevelure aussi sombre que les profondeurs des abysses.

- Et vous, Gongzhu Dianxia, vous êtes trop gentille.

Lian baissa son regard vermeil, aussi scintillant que du miel au soleil, avec douceur. Un faible et petit sourire s'esquissa sur son visage à la beauté rayonnante, pure et éthérée.

- Ce n'est pas une question de gentillesse, Mu Qing. Si je traitais mes servants avec sévérité, comment pourrais-je gouverner mon Royaume avec bonté et justice...?

Cette réponse, qui n'en était plus une, semblait déplaire à la Générale Xuan Zhen. Lian posa son regard vermeil, à l'or si vif qu'il paraissait vivre dans ses superbes iris, sur son amie. Amie qui, d'un geste empli de grâce, défit son infinie cape au bleu profond et la déposa, avec tendresse, sur les draps, faits dans une délicate soie blanche, du lit de Lian. Bien sûr, il n'était pas rare que Mu Qing montre une affection toute particulière à ses vêtements et à leur pliage. En fait, il était inhabituel, pour ne pas dire extraordinaire, que la jeune Générale aux séduisants yeux félins témoignait de la douceur à ses comparses humains. Cependant, Lian savait que sous ses airs méprisants, qui la rendaient pourtant très attirante pour qui en pouvait apprécier la beauté, Mu Qing était très attachée à elle, sa seule amie et confidente, et à Feng Xin, sa «rivale». Car, pour Lian, ces deux-là partageaient plus que de l'aversion l'un pour l'autre, comme s'elles n'étaient, en réalité, qu'une seule âme qui aurait été divisée en deux corps. La Princesse Héritière, éternelle romantique, espérait qu'un jour, elle rencontrerait, elle aussi, son âme sœur.

Un faible soupir franchit les lèvres sublimes, au doux et étincelant rose, de Xie Lian. Elle était et resterait la Princesse Héritière de Xianle. Jamais elle ne pourrait connaître le véritable amour. Tandis que son amie pourrait se marier avec la personne qu'elle aimait, elle, elle se verra contrainte de s'unir avec un homme qu'elle ne connaissait aucunement, et qu'elle n'aimera pas. Aussi, elle ne pouvait se plaindre. Pas devant Mu Qing qui avait travaillé si dur pour obtenir ce qu'elle désirait tant. Une princesse tel que Lian se doit de faire des sacrifices. Elle se devait de renoncer à l'amour faisait partie des sacrifices afin d'assurer la pérennité du Royaume de Xianle. Malgré son affection profonde et sincère pour son peuple, elle ne pouvait se résoudre à s'abandonner à un homme qu'elle n'aimait pas.