Sang et Jade : Jewels of the Ocean

III

Chapitre 3 : Ornements d'or et gouttes de rubis.

Les lèvres, au rouge ensorcelant et d'une beauté aussi délicate que celle de la fleur d'un sublime chrysanthème, de Xie Lian s'esquissèrent, d'une jolie manière, en un faible sourire, gênée. D'une démarche emplie de grâce et d'élégance, d'une majesté divine, la princesse de XianLe vint s'asseoir sur le siège qui faisait face au miroir. Le siège, sculpté dans un bois clair, était doté d'un coussin, qui était terriblement moelleux et délicieusement confortable, en velours doux et à la superbe teinte bordeaux. Des ornements en or, représentant des animaux divins, royaux, tels que le paon ou le dragon, venaient décorer les quatres pieds de cette assise. Assise qui pourrait bien aider une famille de pauvres paysans à gagner en fortune pendant des siècles tant elle était enjolivée et parée d'or et de diverses pierres précieuses. La jeune femme releva son visage face au miroir.

La glace, à la surface aussi claire, lisse et froide que l'eau, lui renvoya une image, l'image de son reflet et de celui de Mu Qing. Ainsi, si elle ne pouvait contempler son reflet, elle se surprit à analyser, voire admirer, celui de son amie. Cette dernière, une brosse à cheveux dans une main et de multiples épingles à cheveux, ainsi qu'autres ornements, dans l'autre, semblait pensive au vu de la moue qui venait étirer ses lèvres, pulpeuses et exquisement charnues, laquées d'un séduisant et profond rouge carmin, voire sanguin. Peut-être cherchait-elle comment elle allait la coiffer... Cela lui rappelait ce temps, qui n'était pas si lointain, où Mu Qing réfléchissait, pendant de longues minutes, aux diverses coiffures qui pouvaient seoir à merveille à sa princesse. "Et, au final, c'était toujours la même chose..." pensa-t-elle, douce, sans méchanceté ou moquerie. Un sourire, faible et léger, s'esquissa joliment des belles lèvres délicates, au rouge ensorcelant, de Lian ; son visage, aux traits délicats, d'une féerie éthérée et divine, s'inclina en avant, dans un mouvement imperceptible. Ainsi, elle laissa libre accès à Mu Qing pour la coiffer.

Un frisson, doux et chaud, parcourut son dos, à la courbe sensuelle et voluptueuse, en sentant la brosse passer dans ses mèches noisettes. Ses boucles brunes, lisses et fines, semblaient devenir de plus en plus légères à mesure que la brosse venait défaire les petits nœuds qui s'étaient créés durant la nuit. Pendant de longues minutes, Mu Qing prenait le plus grand soin à brosser la chevelure de Lian en de lents va-et-vient, elle savait que sa princesse, malgré elle, se détendait en sentant la caresse de la brosse dans ses cheveux noisettes aussi douces et scintillantes que de la soie.

Une fois que l'infinie chevelure princière de Xie Lian coulait avec grâce, majesté, dans son dos, son dos à la courbe sensuelle, la Générale laissa ses doigts, fins et précis, se glisser dans les mèches châtain de Xie Lian. Avec une certaine minutie, presque délicate, elle prit quelques-unes de ses boucles satinées, leur donna un bref coup de brosse, et les coiffa en un raffiné et élégant demi chignon gracilement relâché. Deux infinies mèches retombaient, avec grâce, sur la poitrine de Xie Lian, comme si elles essayaient d'échapper au superbe chignon à l'aspect lâche. D'autres, qui effleuraient ses contours délicats, semblaient encadrer son visage d'une beauté féerique, éthérée. Un ruban, d'un blanc immaculé, vint s'enrouler autour de ces délicates mèches, les retenant ainsi. Le reste de cette cascade de soie, qui se balançait avec sensualité à chaque mouvement de hanche de la princesse, s'écoulait, avec majesté, dans son dos.

En soi, Xie Lian pouvait se contenter de cet unique ruban, c'était un accessoire aussi discret que délicat. Mais cela n'était pas au goût de Mu Qing qui, pour une raison inconnue, avait décidé d'enjoliver la coiffure. Ainsi, sous le regard gêné, timide de la princesse de XianLe, la Générale, aux traits séducteurs et félins, ajouta de sublimes bijoux, tels que des épingles superbement ouvragées qui prenaient la forme de branches fleuries, les pétales étaient sertis de rubis, d'autres ornements s'écoulaient en une cascade de perles et de délicats fils d'or.