Le test

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Ma mère m'a toujours dit de réfléchir avant d'agir. C'était certe un principe de base mais que se passait-il dans les cas où il n'y pas le temps nécessaire de mener la réflexion ? J'étais face à ce genre de situation. Moi, un coussin en main, prête à commettre l'irréparable.

J'étais maintenant au bord de la couchette sur laquelle dormais paisiblement Henry. J'étais penchée au dessus de lui mon coussin à la main, prête à l'abattre sur son visage et à l'immobiliser pour l'empêcher de se débattre. Je gardai cette position durant un temps qui me sembla immense. J'étais comme bloquée mentalement. Je me répétais alors intérieurement qu'il allait devenir Vecna et que mon monde était peu à peu en train de s'écrouler autour de moi pendant que j'hésitais.

Je pris une grande inspiration pour me donner un courage. Une larme coula sur ma joue et je murmurai.

-Je suis désolée...

J'abaissai le coussin.

***

Avant que je ne l'écrase sur le visage endormi du jeune homme, je senti tout à coup la main d'Henry m'attraper doucement le molet en murmurant d'une voix endormie.

-Reste...ne m'abandonne pas...pas une nouvelle fois...

Ce contact me stoppa net. Henry repris une respiration régulière et lente caractéristique du sommeil. Il avait dû parler en dormant. Je laissai tomber mollement le coussin sur le côté.

Ses mots avaient quelque chose de déstabilisants. " Ne m'abandonne pas...pas une nouvelle fois..." Avait-il pressenti que j'allais le tuer car j'avais abandonné l'idée de le sauver ? Ou avait il simplement peur que je reparte du laboratoire ? Je n'avais plus le courage d'aller au bout de mon action pour ce soir. Je le tuerai plus tard quand j'aurai retrouvé le courage de le faire. Me promis-je à moi même.

Henry avait toujours ses doigt délicatement enroulés autour de mon molet. J'avais peur de les enlever au risque de le réveiller et de me retrouver dans une situation plus que délicate.

Tout à coup je senti son pouce me caresser doucement la peau. Cela eu pour effet de réveiller des sortes de fourmillements au sein de mes entrailles. J'en avait la chair de poule sur tout le molet et dans mon dos.
Henry gémi dans son sommeil et dans un souffle lâcha prise avant de se retourner.

C'était le moment ! Je repartis sur la pointe des pieds, mon coussin à la mains.

***

Une fois dans ma chambre je soufflais de soulagement qu'il ne se soit pas réveillé. J'allai finir ma nuit en me glissant dans mon lit. Il me fallut un certain moment avant de m'endormir car je ne pouvais m'empêcher de rejouer en boucle la scène.

***

C'est un des gardiens qui me réveilla en frappant sur toutes les portes. Le réveil fut rude. Toute ma tête tournait. Je rinçais mon visage à l'eau pour essayer tant bien que mal de sortir de mon lit.

Je pris un petit déjeuner rapide au self et me dirigeai ensuite vers la salle arc-en-ciel.
Henry était déjà sur place avec Eleven. Ils avaient entamé une partie d'échecs. La matinée fut plutôt calme, Eleven avait battu Henry, à moins que ce soit lui qui l'avait laissée gagné.

De mon côté j'avais à peu près le même rôle qu'Henry, surveiller les enfants, les observer et noter leurs différents comportements. Henry m'avait brièvement expliqué comment marchait son job. C'est dans l'après midi que le Dr Brenner fit irruption dans la pièce. Tout les enfants s'alignèrent.

Atlas [Peter Ballard/Henry Creel/Vecna X Lectrice]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant