Convalescence

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Je me réveille, le corps extrêmement douloureux. Je n'ai pu faire qu'un somme de...

3 heures tout au plus, comme je le vois indiqué sur l'horloge de ma chambre d'hôpital. Il est 8 heures du matin. La montée de lait matinale m'a réveillée. Dans un gémissement de douleur, je me redresse et attrape le tire lait présent sur ma table de nuit. Bouger mon dos ne serait-ce que d'un centimètre est d'une douleur terrible. J'avais refusé qu'on me donne de la morphine, dans l'espoir de pouvoir continuer à allaiter les jumeaux, mais c'était sans penser la batterie d'autres médicaments que je devrais prendre à partir d'aujourd'hui... Je dois déjà avoir un antibiotique dans le sang d'ailleurs.

J'ai été brûlée au deuxième et troisième degré.

Mon sous pull, en polyester, avait commencé à fondre sur moi. Ce qui n'arrangeait pas mon dos. Hier, je ne sentais plus rien, au bout d'un moment. Mes connections nerveuses ont été brûlées. Mais c'était sans compter que l'hôpital de Musutafu a une unité pour les grands brûlés. Et mon dossier médical, avec les personnes à contacter s'il m'arrivait quelque chose.

Mon père a fait des pieds et des mains auprès de l'administration pour me prendre en charge. Il est venu en catastrophe de Fukuoka pour moi. La première phase de ma thérapie de guérison a commencé dans la nuit. J'ai retrouvé déjà la moitié de mon système nerveux dermique.

Donc j'ai mal.

Ayant été incapable de dormir, j'avais harcelé les infirmières pour savoir où se trouvent les jumeaux. Ils sont dans l'unité sud du bloc hospitalier, en pédiatrie, le secteur sud étant plus spécialisé. Je suis à l'hôpital ouest. Mais paraît-ils qu'ils sont bien pris en charge là bas. Et ils sont vivants.

Il est possible qu'ils rejoignent l'unité pediatrique d'ici dans la journée. Alors je pourrai les voir.

Ne sachant pas quoi faire de mon biberon et mon tire lait sale une fois fini, je me levai avec difficultés et me dirigeai dans le couloir.

Mes tibias son bandés aussi. Brûlures au deuxième degré, des cloques qui ont éclaté. C'est pas joli... Et ça fait mal aussi... Mais pas autant que mon dos.

"Madame, que faites vous ? Où allez vous comme ça ?"

Je n'avais même pas atteint le bout du couloir qu'une infirmière m'avait interpellé derrière moi, d'un ton presque inquiet.

Je me retournai et lui montrai mon attirail.

"... Je ne sais pas quoi en faire... Le lait n'est même pas bon... J'ai reçu des antibiotiques il me semble..."

"Donnez le moi, je m'en occupe, retournez vous coucher."

"... Mon dos me fait trop mal... Je ne peux pas m'allonger..."

"Vous n'avez rien eu contre le la douleur ?"

"... Non... Je pensais pouvoir allaiter mes enfants comme ça... Mais je peux même pas..."

"Je vais appeler quelqu'un, ne vous inquiétez pas, retournez dans votre chambre."

Elle m'y conduisit et m'aida à m'asseoir, à défaut de pouvoir m'allonger, sur le lit. Et en effet, une quinzaine de minutes plus tard, quelqu'un vint me voir.

Mais ce n'était pas une infirmière.

"J'ai appris que tu avais réclamé des anti douleurs. Mais dans des cas comme le tien, on a tendance à donner des médicaments très forts qui endorment, mais j'avais besoin que tu sois totalement réactive, ça attendra un petit peu."

Mon père avait fait son entrée dans la pièce. Je baissai les yeux. Hier soir, ça avait été tellement la panique que je n'avais pas eu le temps de le saluer, ou de lui expliquer. Il était arrivé dans la nuit, m'avait pris en charge, et m'avait laissé dormir.

Obsession Émotionnelle (Dabi X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant