Obsession Émotionnelle (Dabi X OC)

Excuses

Le silence était de plomb dans la petite dépendance. Je sentais les regards peser sur moi, à commencer par celui de la personne juste en face de moi.

La Bête... Monsieur Loup...

Ce samedi soir, Shigaraki m'avait convoquée au repaire pour le revoir. Je ne l'avais pas revu une seule fois depuis trois semaines au moins. Et il avait follement maigri depuis.

Il refusait de manger plus qu'un morceau de pain et un verre d'eau par jour. Et encore, il fallait le menacer pour qu'il mange, paraît-il. Il ne parlait plus que très peu également. Et il avait réclamé ma présence. Une nouvelle fois.

Mais cette fois ci il avait demandé à être détaché en ma présence.

Ce qui expliquait la venue de tout le monde dans la petite dépendance, scrutant tour à tour la bête et moi.

Son regard sur moi était pesant. Et j'avouais avoir un peu peur de le libérer. Il pouvait me sauter dessus et m'évicèrer en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Et le pire dans l'histoire, c'est que je ne pouvais même pas le laisser transparaître car comme Dabi me l'avait dit si souvent, montrer de la faiblesse devant Shigaraki lui donnait une raison supplémentaire de me supprimer.

Tout le monde ici se tenait pourtant aux aguets. La possibilité qu'il se serve de moi comme otage pour s'enfuir n'était pas exclue. Il avait déjà essayé avec Toga au tout début, étant la membre la plus petite de l'alliance.

Grave erreur, malheureux... Son ventre s'en souvient encore...

Pour moi, c'est autre chose.

"Détachez moi."

Froid. Impassible. C'était un ordre, que Monsieur Loup donnait là. Et malgré moi, je sursautai.

"Pas si vite, sac à puces. C'est nous qui posons les conditions ici... Répondit Shigaraki calmement."

"Il faut bien que j'aie mes mains libres pour manger. Vous ne croyez pas ?"

"... Doctor Psycho... Donne lui son repas, m'indiqua alors le chef."

Mr Compress se chargea alors de libérer les mains de l'otage pendant que je lui tendait son bol. J'eus un frisson en voyant la taille des griffes de ses mains.

Et en silence, il mangea. Calmement. Sous le regard attentif de tout le monde. Je priais pour qu'il ne finisse pas. Jamais. Et qu'on ne le détache pas.

Pourtant, il finit. Alors Mr Compress détacha ses jambes. C'était dans le contrat.

Ne te laisses pas mourir, et tu auras droit à une faveur.

C'était ce qu'il avait conclut avec Shigaraki.

Peut être pour prouver une nouvelle fois que nous n'étions pas des monstres ? Ou, comme l'otage l'avait dit lui même, pour laisser à l'alliance tout le loisir de le tuer ensuite ?...

Je ne sais pas. Mais les deux avaient conclu un marché. Et en remplissant sa part, Monsieur Loup avait donc obtenu une faveur.

Et cette faveur, c'était ma présence.

Et à moi, on ne me demandait pas mon avis.

Une fois détaché, il ne bougea pas. Mais l'attention qui lui était portée redoubla. Dans mon dos, je sentais déjà, à un mètre de distance, la chaleur caractéristique de Dabi.

Et lentement, très lentement, comme si ça lui avait demandé un effort considérable, il se mit en mouvement. Ses jambes se levèrent, sa colonne se déroula, et sous mes yeux venait d'apparaître un colosse de plus de deux mètres de haut.