Assis à l'arrière d'une voiture, James contemple le paysage qui défile sous ses yeux. Le printemps peint sa ville de couleurs. Du vert éclatant le long des rues et des notes plus vives dans les jardins. Mais James n'a pas le cœur à s'en réjouir, il appréhende bien trop. Voilà plusieurs années qu'il n'a pas vu sa famille et dans quelques instants, il leur fera face. Sa peur grandit, il ne peut empêcher sa jambe de tressauter et ses mains de se triturer. Il arrache les peaux autour de ses doigts, allant jusqu'à les faire saigner. Il porte sa main à sa bouche, tentant de stopper le flot d'hémoglobine.
Là, par la vitre de la voiture, il reconnaît une maison. Sa jambe accélère la cadence. Le paysage devient flou sous ses yeux. Sa respiration se fait irrégulière. L'oxygène commence à manquer. James comprend qu'une crise de panique est en train de débuter. Il se détourne de la portière et fixe son attention sur le cuir de l'appuie tête devant lui. Une pensée fixe le détourne de son angoisse : « Heureusement que je ne conduis pas ! »
James s'esclaffe, seul. À quoi peut-il ressembler, riant ainsi, les yeux rougis, le teint pâle et la jambe agitée.
La voiture ralentit doucement puis s'immobilise. James ferme les yeux. Il se recroqueville sur le siège et ne semble pas décidé à quitter l'habitacle. Pourtant, la curiosité s'impose face à la terreur. À quoi vont-ils ressembler ? Les reconnaîtra-t-il ?
Sa main se dirige presque inconsciemment vers la poignée et, avant qu'il n'ait eu le temps de l'arrêter, la portière s'ouvre. James déplie lentement son grand corps, à la fois rigide et épuisé. Les yeux rivés au sol, il n'ose les relever. Pourtant, un hoquet le force à redresser la tête. Sa respiration se coupe immédiatement et ses pupilles se remplissent de larmes, comme celles qui le guettent depuis le porche de la maison. De sa maison.
« Maman, lâche-t-il dans un souffle. »
***
J'espère que vous avez passé une bonne semaine !
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ContoRecueil de petits textes, souvent réalisés avec des contraintes. Les parties sont relativement courtes (à l'heure où j'écris en tout cas) donc si vous avez du temps à perdre, n'hésitez pas ! La publication est plus qu'irrégulière. Bonne lecture !
