fin du voyage

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Depuis que leur voyage s'était terminé, Minho n'avait revu Jisung que quelques fois, mais ce dernier lui donnait de moins en moins de signes au fil des semaines

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Depuis que leur voyage s'était terminé, Minho n'avait revu Jisung que quelques fois, mais ce dernier lui donnait de moins en moins de signes au fil des semaines. Dans le doute, l'aîné avait préféré le laisser tranquille, même si son cœur se sentait blessé de moins le voir. Aussi, ça l'avait étonné quand le numéro de la mère du châtain s'était affiché sur son portable, mais évidemment il avait répondu, curieux de savoir pour quelle raison elle l'appelait. Cependant, il ne s'était pas attendu à entendre, après un long silence, sa voix chevrotante et secouée de sanglots, comparables aux plaintes que pousserait un animal blessé.

— Euna ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Vous allez bien ?

— Minho... je... je suis d-désolée... elle articula entre deux éclats de larmes. Je n'ai pas été... je n'ai pas été une bonne mère pour Jisung. Comment ça a pu arriver, comment ça a pu... Je suis vraiment désolée Minho, je sais que... elle commença avant de s'interrompre, sanglotant de plus belle.

— Attendez, vous pouvez m'expliquer ce qui s'est passé s'il vous plaît ? Je suis pas sûr de comprendre, il lui demanda, la gorge nouée.

— Je suis à son appartement, retrouve moi là bas. Ce sera plus simple, elle conclut.

Le jeune homme ne se fit pas prier, et se précipita à l'appartement de son meilleur ami. Tout dans cet appel l'avait effrayé, et il craignait presque le pire. Une fois parvenu devant la porte d'entrée du vieil immeuble, il inspira un grand coup avant d'entrer, priant pour que rien de grave ne soit arrivé. Malheureusement, Euna assise sur le lit, la tête entre les mains et le regard vide, semblait indiquer tout le contraire.

— Il a laissé ça pour toi, elle murmura en lui indiquant d'un geste du menton la table de chevet, où reposait, à côté de la bougie presque totalement consumée, celle-là même qu'il lui avait offert des années plus tôt pour son anniversaire, une feuille de papier pliée en deux.

En s'approchant, il put déchiffrer l'écriture « Pour Minho », et son cœur se serra. Pourquoi donc Jisung lui aurait-il laissé une lettre ? Est-ce qu'il avait encore décidé de partir, mais sans lui cette fois ? Et là, il comptait aussi revenir ? Ou au contraire dire adieu à toutes ses connaissances ?

— Vous ne voulez pas m'expliquer ce que tout ça veut dire à la fin ? il s'impatienta finalement, à l'intention d'Euna.

— Il a... Il, enfin, c'est... tenta la brune, mais sa voix brisée l'empêcha de terminer sa phrase. Pourquoi est-ce que tu veux m'obliger à le formuler ? Je... je t'ai déjà dit que j'étais désolée. Et, je ne peux juste pas... elle baragouina, s'emmêlant toute seule les pinceaux dans ses propos. Je vais y aller, elle déclara soudain, les yeux rougis mais sans plus aucune larme qui en coulait, elle avait dû vider tout son stock. Les prochains mois vont être difficiles... pour tout le monde, elle reprit, sur le pas de la porte. Je t'envoie tout mon courage Minho.

Et sur ce elle partit, laissant le jeune homme seul dans cet appartement, empli de la présence de son meilleur ami. En lâchant un soupir las, toujours pas certain d'avoir compris de quoi il en retournait, ou plutôt préférant refuser de comprendre, il déplia la missive laissée par Jisung.

« Cher Minho...

Vraiment ? Me croire capable de commencer une lettre de façon si banale ? C'est mal me connaître. Je recommence :

À mon idiot préféré,

Voilà c'est déjà mieux. Enfin, c'est pas le sujet.

Minho. Pour commencer, je voudrais m'excuser. Vraiment.
Pour t'avoir caché tout ce temps cette foutue maladie, ne pas te l'avoir dit alors que je t'ai embarqué dans ce voyage, alors que tu t'attachais encore plus à moi.
M'excuser pour n'avoir pensé qu'à moi, pour t'avoir laissé croire à des chimères, des rêves que je ne pourrai jamais t'offrir.
M'excuser pour mon égoïsme.

Ensuite, je voudrais m'excuser d'être lâche. De ne pas avoir eu le courage de te dire au revoir en face, d'affronter quelques mois encore Alzheimer pour rester un peu plus à tes côtés. J'en ai juste plus la force, je me sens incapable de continuer à lutter, et rien que pour ça je me sens misérable. Parce que partir une dernière fois, pour le voyage de mes rêves avec toi, ça j'en ai été capable.

Néanmoins, tu vas peut-être trouver ça égoïste, mais je le regrette pas, notre voyage. J'ai adoré, passer tout ce temps à tes côtés. C'était formidable, j'aurais pas pu espérer mieux pour mes derniers souvenirs, et pour ça aussi je voudrais te remercier.

Merci d'être toi. Merci de m'avoir accompagné tout ce temps, de m'avoir tenu compagnie depuis le collège, d'avoir cru en moi, de m'avoir supporté malgré tous mes défauts, et puis, merci de m'avoir aimé. Merci de m'avoir offert cette vie, qui sans toi n'aurait pas été pareille.

Aussi, il faut que tu saches que pendant tout ce temps, ça a toujours été toi. T'étais le seul à mes yeux. Ma raison de vivre quand je perdais espoir, c'était ta petite bouille joyeuse. Je t'imaginais sourire, je t'imaginais à mes côtés, et ça me suffisait.

Mais cette fois, même toi tu pouvais rien y faire, alors t'en veux pas, d'accord ? Pour quoi que ce soit. C'était juste un coup de malchance. Alors pitié, ne te ronge pas les sangs pour quelque chose dont t'es absolument pas responsable.

Et tu sais, je suis pas idiot. J'ai conscience que ce sera dur. Alors laisse-moi te dire une chose : tu as le droit d'être triste. Tu as le droit de pleurer. Mais s'il te plaît, ne reste pas trop ancré dans le passé, vis ta vie comme tu l'entends. Souris, et sois heureux.

Bon, j'aurais bien ajouté quelque chose à cette lettre, mais ce serait trop cruel de ma part je pense, d'oser aligner ces trois petits mots alors que je te quitte sans même te revoir une dernière fois, et après t'avoir menti comme ça. Tu dois aller de l'avant, et je veux pas t'en empêcher.

Donc je conclurai sur ça : n'oublie pas que quoi qu'il arrive, je reste avec toi. Je pars, mais je ne t'abandonne pas. Parce que tu es la personne à qui je tiens le plus en ce monde, Minho.

Et tu vas me manquer. Beaucoup me manquer.

Jisung

PS : j'aimerais juste te demander une dernière chose !
Tu ne sais vraiment pas pourquoi, mon parfum et mon fruit préféré, c'est le citron ? Je sais que t'es aveugle quand il s'agit de ce genre de choses, mais quand même ! »

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౨ৎ 𝗕𝗜𝗧𝗧𝗘𝗥𝗦𝗪𝗘𝗘𝗧 (𝘁𝗼 𝗺𝘆 𝗰𝗶𝘁𝗿𝘂𝘀 𝗳𝗿𝗶𝗲𝗻𝗱) [minsung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant