𝐟𝐢𝐟𝐭𝐞𝐞𝐧. brume, l'inconnu

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15. 
brume, l'inconnu
 

 
   
    

  ⏤ friday, april 22nd, 2022
 

 
   
    

【 19:50 】
 

 
   
    

  Quelques jours s'étaient écoulés, et toujours encrés dans l'esprit de San, les mots rententissaient.
Il ne s'était pas rendu dans le métro, pour une seule et bonne raison.

Son esprit était occupé à nouveau, et il avait peur, tout simplement. Peur de l'inconnu, non, mais peur de ce que tout ces messages lui faisaient espérer inconsciemment. Peur d'être déçu au final, sûrement.

Cependant, son humeur n'était pas aussi impactée qu'elle avait pu l'être les jours précédents, étrangement. Elle mêlait simplement un entassement d'émotions toutes plus contradictoires les unes les autres, un cocktail de pensées sans sens concret.

Enfin, sur le moment présent, il était quand même bien maussade.

Il était une nouvelle fois sorti avec Jongho pour profiter de la fin d'après midi. Ils avaient passé un merveilleux moment, et puis était venu le moment fatidique, San expliquant ce qu'il avait découvert. Donc le plus jeune avait appris pour l'énigme résolue, et, voyant que son ami refusait catégoriquement de poser un pied dans la station de métro, avait soupiré.

Ce soupir.
San rageait rien qu'à s'en souvenir.

« Tu me laisses vraiment pas le choix, San. Pardon.  »

Et sans laisser le temps au brun de comprendre, l'autre étudiant lui avait arraché le vélo des mains sans prévenir, puis était monté dessus et parti avec, sans que San ne puisse le rattraper, trop interloqué pour pouvoir réagir assez vite. 

« Je te l'accroche devant chez toi ! » , avait-il quand même lancé, disparaissant ensuite entre les voitures flamboyantes qui habitaient la chaussée.

Il l'avait ainsi abandonné, et l'étudiant était resté planté, idiot, sur le trottoir humide, à espérer que ce soit une blague et que l'autre revienne. Qu'est ce qu'il lui avait pris aussi, d'habitude il restait inactif et le laissait dans sa merde, non ?

Il râla, pris dans un dilemme agaçant. Bon, autant y descendre, dans ce foutu métro, maintenant. Il n'allait pas rentrer à pied, et puis il fallait bien qu'il affronte M un jour.

Ainsi, le garçon laissa ses pas le mener jusqu'à la fameuse station, penaud. Fixant les escaliers qui plongeaient devant lui, il souffla un coup, comme pour se donner un peu de courage, et enfin s'engouffra dans les souterrains de Séoul, retroussant le nez à l'odeur caractéristique de ces lieux.

San fit ainsi son arrivée sur le quai. Cela devenait presque une habitude, de baigner dans cette atmosphère peu hygiénique. Le calme de l'endroit presque vide était flagrant.

Ses yeux parcourèrent la plate-forme parallèle à la sienne. Sans surprise, ils rencontrèrent ceux de l'inconnu du métro.

Pourtant, les deux semblèrent pris de court. Tellement que le garçon resta planté là, prenant un moment à réaliser que M s'élancait vers la sortie de son quai.

Un  «  Attend ! » bruyant échappa à notre protagoniste alors qu'il se ruait vers les escaliers à son tour, dans l'optique de le retrouver à l'extérieur pour l'intercepter. Il ne pouvait pas fuir après tout ça.

Les quelques personnes présentes se tournèrent vers lui avec des mines agacées sans qu'il ait la possibilité de le remarquer, ou simplement qu'il ne prenne la peine de s'excuser, lui qui était pourtant si à cheval sur les règles. La politesse passait après rattraper M.

Dehors, il se retourna pour essayer de retrouver la sortie de l'autre quai, et surtout voir dans quelle direction l'autre était parti.

Mais ce ne fut pas une nécessité.

Quelque chose tapota son épaule et San se retourna d'un geste. Il était là, juste devant lui.

Le brun resta figé un instant, mais il ne put même pas l'observer, parce que le garçon lui attrapa la main pour glisser quelque chose au creux de sa paume, avant de tourner les talons, s'apprêtant à fuir.

San réagit enfin, rattrapant son poignet temps, réussissant à le retourner vers lui l'espace d'un instant. Il portait un bonnet qui lui descendait jusqu'aux sourcils en plus d'une capuche. Son masque se soulevait dans un rythme irrégulier, comme s'il était essoufflé. Peut être stressé. Seule la ligne de peau sur laquelle étaient criblés ses yeux était visible.

San tiqua. Il connaissait ces yeux. Et il connaissait ce grain de beauté.

L'inconnu réussit à échapper à sa poigne desserrée à ce moment là, et fuit, enfourchant non loin de là une belle moto et laissant un San inderdit planté en plein milieu du trottoir, la main enveloppant toujours le présent du jeune homme.

  ⏤ Wooyoung...?

𝐃𝐄𝐍𝐘 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐆𝐑𝐀𝐕𝐈𝐓𝐘⎯ woosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant