𝐞𝐥𝐞𝐯𝐞𝐧. arôme lavande

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11.
arôme lavande

  ⏤ wednesday, april 13th, 2022
 

 
   
    

【 18:21 】
  
   
    

  San lorgna l'enveloppe.

Il s'était préparé, à vrai dire. Ayant eu l'après midi de libre, il avait profité un peu entre amis, puis, lorsqu'il avait commencé à se faire tard, avait salué son cher Jongho et s'était dirigé vers ce coffee shop douillet qu'il avait pu tester, ce jour là. Celui où il avait vu Mist-ère.

Non, il n'avait toujours pas trouvé meilleur surnom. C'était ça, ou iris-océan.

Ainsi, le noiraud était agréablement plongé dans l'Eternal Flame et son atmosphère délectable, installé sur l'une de leurs banquettes devant un chocolat chaud alléchant, sa commande par défaut à présent.

Encore une fois, il n'y avait pas trop de monde. Une musique comblait le fond, ni trop bruyante ni trop silencieuse. Le parfum de croissant frais qui embaumait légèrement la pièce la rendait accueillante et affublait San d'une certaine gourmandise.

Les serveurs avaient la mine aimable et accueillante. L'un l'avait même reconnu.

Il observa ce qu'il se trouvait devant lui, songeur.

Son ordinateur portable à portée de main, et puis l'enveloppe lavande, posée, juste en face de ses prunelles attentive.

Il leva enfin les mains, et, délicatement, attrapa cet objet qui le laissait dans une curiosité monstre. Dire qu'il avait dû se retenir de l'ouvrir directement la veille.

D'abord, il préféra observer l'enveloppe de plus près, et après s'être assuré qu'il ne manquait aucune information, l'ouvrit soigneusement, veillant à ne pas trop l'abîmer.

Dedans, il trouva d'abord une note. Elle avait été pliée avec considération, et il y avait une fleur gribouillée à l'arrière, en guise de décoration.

Ensuite, un marque page translucide, emprisonnant trois fleurs séchées, dont la couleur oscillait entre le bleu et le mauve.

Il ne put que le contempler un long moment. Il avait toujours été passionné de nature. Elle le rassurait, et il admirait la beauté de ce qu'elle pouvait produire. Les moindres fleurs, les moindres animaux. Son calme était particulièrement reposant.

Il se souvint de la façon dont, avant d'emménager à Seoul, il se baladait dans les coins fleurissants près de chez lui, parfois, simplement pour profiter du bruissement des feuilles et de l'odeur forestière.

Maintenant, il se baladait dans une forêt urbaine, dans laquelle pullulaient vrombissements bruyants et plaintes de quelque humain agacé par sa journée.

La ville avait ses qualités, bien sûr. Mais son foyer lui manquait souvent. Son adolescence aussi. Et lui.

Il finit par se pencher sur la note de nouveau, chassant ses pensées envahissantes d'un secoument de la tête.

L'écriture griffonnée semblait la même que celle qui se trouvait sur le Polaroïd, et le message était signé, IdM, encore.

Il la lut, prenant soin de mettre de côté sa boisson pour éviter toute catastrophe.

Ou tenta de la lire, en fait.

«  ovh nlgh ufgrovnvmg evihvvh
ovh vuuofevh wv ezkvfi h'vxszkkzmg wv mlh kozgh ixszfuuvh
ovh hzmtolgh rwrlgh wvezmg fm uron vnlfezmg
glfg zoozrg yrvm klfigzmg

qv g'luuiv xvh znhlmrzh,
vhkvizmg erevnvmg jfv xz gv kozriz

nvgil

IdM. »

Son visage traversa plusieurs émotions. Toujours est-il qu'il se lança directement dans des hypothèses en tous genres, rien d'autre qu'excité à l'idée d'avoir un code à déchiffrer.
  
   
    

【 19:12 】
  
   
    

  Il était passé 19 heures quand il s'enfouffra dans la station de métro, tirant difficilement son vélo avec lui. À la main, sa note, sur laquelle il avait les yeux rivés. Il pleuvait de nouveau, et il n'avait pu se résoudre à se détacher de cette énigme.

L'histoire se répétait, dans un sens.

Son regard se releva, finalement, pour regarder le temps d'attente pour le prochain métro. Puis il traversa les rails pour se déposer sur le quai d'en face quand, dans sa vision périphérique, il remarqua une silhouette indistincte.

Il aucun de mal à reconnaître Mist-ère.

Bon, M suffirait.

Celui ci l'observait déjà, et il ne détourna pas le regard. Cette fois ci, ses habits étaient tous uniformes. Pas de paroles, pas de motifs. Et cette fois ci, son regard était devenu chocolat.

Mais le style était le même, la casquette était la même, la morphologie et la posture aussi étaient identiques. Et puis le regard perçant.

Le bruit lointain du métro se fit entendre. Cette fois, c'était de son côté.

M, qui avait son écran entre les mains, reporta son attention dessus pour taper quelque chose.

Puis, alors que le métro se rapprochait de plus en plus, menaçant de le faire disparaître de nouveau, il releva la tête vers San, et fit mine d'humer son poignet.

Le noiraud fronça les sourcils dans la confusion, mais il était trop tard.

Le wagon avala l'inconnu à la casquette.

Et San ne put que le regarder, impuissant, s'effacer de nouveau dans les souterrains, serrant la note qu'il avait dans les mains.

𝐃𝐄𝐍𝐘 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐆𝐑𝐀𝐕𝐈𝐓𝐘⎯ woosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant