Chapitre 8 : Seconde chance

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-          Un troll dans les cachots ! Je voulais vous prévenir...

Le professeur Quirrel s'évanouie au pied de l'estrade, déclenchant un vent de panique chez les élèves. Le directeur intervient aussitôt et renvoya chaque maison dans ses appartements. Chez les Serpentard, malgré la peur générale, tous reprirent leurs émotions et c'est en ordre qui sortirent de la salle commune, année par année.

En première position derrière le préfet, les premières années marchèrent d'un pas vif vers leur salle commune, quand un grondement sourd les fit s'arrêter.

-          Qu'est-ce que s'était ? Demanda la voix anxieuse de Malefoy, sans qu'il puisse cacher son ton plaintif.

-          Le troll évidemment, répondit méchamment Théodore, il a dû sentir ton odeur et doit te chercher.

-          Silence !

Le grondement se fit plus fort et un hurlement de fille retenti un couloir plus loin. Le préfet inspira profondément, sa baguette serrée dans sa main et ordonna aux élèves de continuer leur descente pendant qu'il surveille le couloir.

-          Vous allez l'abandonner à son sort ?

La question d'Ipomea figea tout le monde. Chez les Serpentard, l'individualisme est de mise et l'entraide ne vaut que pour soi. Se porter au secours d'une inconnue n'est pas leur genre, ni celui d'Harriet d'ailleurs. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de vouloir l'aider, comme sa flamme tertiaire la pousse.

-          Ce ne sont pas nos affaires et ce n'est pas une Serpentard.

-          Ça doit surement être une imbécile de Gryffondor qui voulait affronter le troll seul ! Ricana une voix.

-          Et vous ne pensez pas que cela va nous retomber dessus ? Le chemin le plus rapide pour nous rendre à la salle commune passe par l'endroit où le troll se trouve. Non seulement s'est stupide, irréfléchie et dangereux de la part du directeur de nous renvoyer ainsi, mais s'il arrive quelque chose à cette fille, nous serons coupables. Alors que si nous intervenons, personne ne pourra nous accuser.

-          Et comment veux-tu battre un troll ? En faisant un combat de claquette ?

-          Nous sommes plus d'une cinquantaine, nous pouvons largement le vaincre tous ensemble. A moins que certains soient trop effrayé ?

Piqué dans leur égo, les Serpentard s'organisèrent rapidement. Les trois à cinquième année protègeront les autres. Les six et sept encapaciteront le troll et les deux premières années resteront à l'écart pour ne pas gêner le combat.

De manière presque enfantine, les Serpentard trouvèrent le troll dans les toilettes des filles et l'attirèrent à l'extérieur. En quelques sorts bien placés sans que personne n'ait eu un orteil en danger, les sixième et septième année exécutèrent la bête, laissant son corps sanguinolant au milieu du couloir. Probablement attiré par les cris, les professeurs McGonagall et Snape débarquèrent. Pendant ce temps, avec l'aide de certaines deuxièmes années, le trio sombre dégagea Granger d'en dessous des toilettes explosées.

-          Que s'est-il passé ici ? S'exclama le professeur de métamorphose.

-          Nous retournions à notre salle commune quand nous sommes tombés sur le troll et nous l'avons éliminé.

-          Il y a eu des blessés ? Questionna le professeur de potion.

-          Aucun, nous avons éloigné les plus jeune et monter des boucliers pendant que les plus âgés se battaient, répondit le préfet.

-          Fructueusement il me semble. Minerva, il me semble... adéquat de récompenser cette... stratégie ?

-          Oui... évidemment...

-          Pour tous ceux ayant participer à l'élimination du troll, j'accorde 20 points.

L'air outré de la directrice adjointe face à ce massif afflue de points chez les Serpentard fit sourire le chef de maison. Avec une telle avance, les Serpentard remporteront la coupe des quatre maisons encore une fois. Cependant, avant qu'elle ne puisse contester, la silhouette de Granger apparu.

Malgré elle, Harriet eut pitié de la miss-je-sais-tout. Complètement trempée et recouverte de poussière, elle a les yeux rouges d'avoir trop pleuré. Son sac de cours est abimé, les livres imbibés d'eau. Elle a également quelques coupures ensanglantées sur les bras.

-          Miss Granger ! Que faites-vous ici ?

-          Je... Je... j'étais aux toilettes quand le troll a débarqué ! Il a essayé de me tuer ! Il a fait écrouler les toilettes sur moi et... et...

Sans pouvoir se retenir plus longtemps, Granger explosa en pleur. Comprenant qu'elle n'obtiendrait rien de plus, le professeur McGonagall renvoya les Serpentard dans leurs dortoirs, s'occupant elle-même de son lionceau.

***

Une semaine après l'incident, une étrange atmosphère règne encore dans Poudlard malgré les boniments du directeur. Dès le lendemain de l'attaque, tous apprirent que les Serpentard s'étaient retrouvé face au troll et chacune des maisons prit conscience qu'elle aurait pu être à sa place. Les choses auraient pu se tasser tout de suite après si Granger, la Gryffondor sauvée par les Serpentard, n'avait pas remercier la maison ennemie à la sienne et commencer à trainer, lors des cours en commun, avec le trio sombre. Cette nouvelle intimité poussa les premières années des deux autres maisons à s'approcher d'Harriet et ses amis. Cela posa, pour la première fois depuis des décennies, une base cordiale entre les quatre maisons.

Sans le montrer à ses élèves ou à ses professeurs, Albus Dumbledore n'approuve pas cette nouvelle attitude. A ses yeux, il est indispensable de définir les bons et les mauvais, quitte à sacrifier des innocents. Laisser la frontière entre les deux mondes se flouter mènerait à la révolution et à la disparition de son pouvoir.

La répartition d'Harriet Potter à Serpentard a déjà grandement bousculé ses plans. Etant entrée dans la maison du « mal », elle ne peut plus rester la sauveuse du monde sorcier. Ça encore, il peut le justifier. En tuant Voldemort bébé, elle a absorbé une partie de sa malfaisance. Quand elle aura rempli sa mission, il pourra aussi la faire disparaitre... Ou la transformer en mage noir et la tuer. Cela dépendra des années à venir. Mais si elle continue à rallier des gens autour d'elle, il faudra l'éliminer.

Reportant son regard sur la liste des objets disparus, Dumbledore grinça des dents. Il aurait dû s'approcher d'Harriet avant qu'elle n'aille voir les gobelins. A cause de cela, il a perdu un grand nombre d'objets prêtés par James et les gobelins ont mis leur nez crochu dans ses affaires. Comment une fille élevée chez les moldus a pu s'attirer la sympathie et l'enthousiasme des banquiers ? Normalement, elle aurait dû vivre une vie misérable chez sa tante, pas être aussi indépendante et puissante ! Et surtout, quand est-elle allée en Italie ? Aucun rapport de suivi ne l'indique !

Sans le savoir, le sort lancé cette nuit-là sur l'enfant Evans ne toucha pas Ipomea mais son cousin Dursley. Trop confiant et peu attentif, Dumbledore n'a pas fait attention en lançant son sort qui avait une chance sur deux de s'accrocher à la bonne personne. Normalement, cela n'aurait pas été gênant si Harriet était restée chez sa famille proche et non chez la cousine moldue. Pour un partisan de l'amour, le directeur n'a pas été capable de comprendre que la haine portée par Pétunia à sa sœur ne toucherait pas forcément sa fille et qu'elle offrirait à tout le monde une chance d'être heureux.

La fleur du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant