Chapitre 15 : L'œuf d'or

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Une magiar à pointe. Une dragonne qui protège sa progéniture. Et on lui demande d'aller voler un œuf ? Quelle stupidité !

A son plus grand amusement, les trois concurrents sont tour à tour venu l'informer de la première tâche, ayant été eux-mêmes informés par leurs professeurs. Sans se concerter, les trois véritables champions ont voulu l'aider, prenant le risque de perdre l'avantage. Pour les remercier, Harriet envoya à chacun, le matin de l'épreuve, un protège-baguette résistant aux flammes, produit indispensable pour tout dragonnier. A la vue des regards enchantés en comprenant l'intérêt de l'objet, la jeune fille su qu'elle a fait des heureux. Evidemment, pour des sorciers, utiliser des atouts n'est pas habituel. En revanche, ça l'est pour un mafieux.

***

Sous la tente des champions, Harriet réfléchit encore à sa stratégie. La première, fournie par Blaise, consiste à invoquer la Varia. En effet, rien dans le règlement n'interdit au champion d'être représenté par un tier. Simplement, cela irait à l'encontre de son statut de champion de Poudlard. Elle doit forcément se battre elle-même.

Théodore, lui, a proposé de faire éclore les œufs. Si l'idée est bonne, ceux-ci ne sont probablement pas à maturation et Harriet se refuse de détruire une créature magique innocente si elle peut faire autrement.

Hermione proposa des sorts de conjonctivite, mais les dragons ne pourront pas fuir, donc elle se retrouvera face à un monstre énervé.

C'est Tsuna qui lui donna l'idée. Ayant repris contact avec sa sœur de cœur une fois qu'elle s'est liée à Dobby, celui-ci lui dit de simplement faire comme avec Xanxus, d'être elle-même. Si elle a réussi à enrouler le démon de la Varia autour de son petit doigt, un dragon ne devrait pas être difficile. Et étrangement, toute la Quality fut d'accord avec ce résonnement. Comme quoi, l'intuition des Vongola est incroyable.

Et n'ayant clairement pas d'autre plan, Harriet Potter décida de laisser la place à Ipomea Evans, ce ciel si ouvert. A son plus grand étonnement, revenir dans la peau de la mafieuse lui fit un choc. Depuis quatre ans, elle n'a fait que porter un masque et s'en défaire lui donne l'impression de se mettre à nu. Pourtant, c'est exactement ce dont elle a besoin.

C'est dans un état presque second qu'Ipomea entra dans l'arène et tous tournèrent un regard surprit vers elle. Inconsciemment, comme chaque sorcier, Harriet laisse échapper une partie de son aura. Celle-ci, chargé en flamme du nuage et de la foudre, n'a strictement rien à voir avec l'aura de pure harmonie du ciel. Pour de nombreuses personne, s'il y avait pu y avoir un doute, tous se serait cru face à une jumelle d'Harriet et ils n'auraient pas eu tort. Les deux personnalités étant tellement différente que la demoiselle a commencé à dissocier ses deux vies, parallèle.

D'un pas calme, Ipomea avança vers la dragonne, qui réagit aussitôt. Enlevée à son nid, transportée dans un autre pays, mise dans une situation de stress intense, tous ses sens sont en alerte. L'arrivée d'une menace dans son espace vitale la fit immédiatement réagir et elle cracha une longue langue de flamme, qui percuta sa cible sous les hurlements du public.

Pendant plusieurs interminables secondes, les sorciers virent leur espoir disparaitre, avant que la colonne de feu ne laisse transparaitre la silhouette intacte de la demoiselle, entouré de flammes orange. Sans se soucier de son environnement, Ipomea s'approcha de la dragonne, la laissant renifler ses flammes. A la plus consternation des dragonniers, la magiar cessa ses attaques, cataloguant Ipomea comme un petit à protéger.

Profitant de sa proximité avec la dragonne, Ipomea caressa doucement ses écailles, tout en fredonnant son air fétiche d'enfant. A son plus grand amusement, la magiar agit comme Xanxus, la capturant pour la mettre en sécurité, c'est-à-dire, dans son nid, à portée de l'œuf d'or. Maintenant, plus qu'à sortir.

Prenant son temps, Ipomea cajola la dragonne, lui expliquant son besoin. Comme toute créature magique, la magiar comprend toutes les langues existantes, du moment que suffisamment de magie ou flamme soit infusé dedans. C'est d'ailleurs grâce à cette technique que les mafieux peuvent parler une quinzaine de langues en quelques années d'étude. S'en s'embarrasser de parler anglais, après tout, Ipomea Evans est une mi-japonaise, mi-italienne, la mafieuse expliqua son problème dans la langue de son cœur. Plusieurs minutes furent nécessaires avant que la magiar ne la laisse partir, l'œuf sous le bras.

En sortant du nid de la dragonne, Ipomea s'étonna de voir les dragonniers prêts au combat. Sans faire plus attention à ces imbéciles, elle se rendit jusqu'à la tente de fin, reprenant à chaque pas le caractère d'Harriet.

***

Dans la grande salle, Harriet referma d'un claquement sec l'œuf d'or, brisant le hurlement strident des sirènes.

L'épreuve terminée, elle a voulu rentrer dans son dortoir, mais la foule l'a obligé à se rendre dans la grande salle, où des stupides adolescents ont voulu organiser une immense fête. Furieuse d'avoir été trainé contre son gré et devoir montrer sa félicité d'avoir affronté un dragon, Harriet a fait le seul geste lui venant à l'esprit, ouvrir œuf. Le résultat a été au-delà de ses espérances.

De sa position sur une table, où elle a été forcée de monter, elle prit doucement la parole, d'un ton semblable à son directeur de maison.

-          Vous semblez oublier qu'il y a moins d'un quart d'heure, j'étais face à un dragon. C'est vrai, me direz-vous, je ne me suis pas battue et je n'ai pas reçu de blessure grave. Mon cas n'est clairement pas la règle. Vous faites une fête pour les champions alors que les trois officiels sont à l'infirmerie... A votre place, j'aurais honte.

Descendant tranquillement de son perchoir, Harriet Potter quitta la grande salle, ses amis sur les talons. Elle a une mélodie à écouter plus en détail.

La fleur du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant