Chapitre 9 : Les indépendants

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Noël passa dans un calme relatif, où le directeur tenta de profiter de l'isolement d'Ipomea pour prendre l'avantage, en vain. La fillette ne se trouvait jamais là où ses sorts l'indiquaient. Quant à ses actions, elle semble toujours avoir un coup d'avance sur lui, ne jamais être surprise.

Ce que Dumbledore ne sait pas, c'est qu'en utilisant sa flamme secondaire du nuage en flamme principale, Ipomea a gagné en puissance d'observation, dépassant de loin tout utilisateur de baguette. En effet, si l'utilisation d'un catalyseur permet une incroyable polyvalence, il est aussi un brideur de puissance. Pour quelqu'un comme Harriet, déjà plus puissante que la majorité, son niveau de maitrise de ses flammes sans baguette créer un fossé abyssal entre elle et les autres, même le directeur. De ce fait, le vieil homme ne put détecter les flammes du nuage déposées dans son bureau, permettant à la Serpentard, peu importe l'endroit où elle se trouve dans le château, d'espionner l'homme.

Pourtant, si faire tourner le directeur en bourrique l'amuse, Ipomea s'ennuie de sa famille. Même Tsuna, ce petit garçon avec qui elle a vécu moins d'un an, lui manque. Son petit-frère de cœur n'est pas là pour lui remonter le moral par ses lettres enjouées. Comment réagira-t-il à sa disparition ? Déjà, son retour seul au Japon a été une épreuve pour lui. Sa mère décédée, il est allé vivre chez sa marraine, son père ne voulant pas l'impliquer dans la mafia. Quelle idiotie ! Tsuna est le seul à pouvoir devenir le prochain boss Vongola. Au moins, elle a pu prévenir son frère à temps pour qu'il ne parle pas de ses flammes à son père. Sans ça, Iemistu les aurait fait sceller, peu importe que cela détruise la vie de son fils.

-          La petite Potter...

-          Est triste ?

Relevant la tête, Harriet tomba sur les jumeaux Weasley. Restés à Poudlard pendant les fêtes, ils en ont profité pour travailler sur leurs inventions. Seule Serpentard de sa maison et seule de son année avec Ronald, Ipomea s'est également amusée à asticoter les jumeaux. Au lieu de l'envoyer paitre, le duo lui a proposé de participer à la confection de certaines blagues. C'est ainsi que la fillette enseigna l'art de la « magie » moldue aux sorciers. En échange, les jumeaux promirent de ne plus s'en prendre exclusivement aux Serpentard.

-          Ma famille me manque, soupira Ipomea.

-          Pourquoi n'es-tu pas...

-          Rentré la voir ? S'étonnèrent les Weasley, peu habitué à voir la première année aussi abattue.

-          Je ne peux pas. Enfin, occupons-nous plutôt de ce que vous vouliez me demander, car sinon, vous ne m'auriez pas demandé de venir sans me faire suivre, non ?

-          Nous voulions te remercier en te donnant une mise en garde, commença Fred après un long échange de regard avec son frère.

-          Me mettre en garde ? Contre quoi ? Ou qui ?

-          Plutôt qui. Le directeur...

-          Il me veut sous son contrôle, je le sais déjà. Pourquoi je me cache autant à votre avis ?

-          Laisse-nous parler, l'interrompit George.

Voyant l'air sérieux des jumeaux, Ipomea se tue et les laissa prendre le contrôle de la discussion.

-          Le directeur veut te tester. Toi en particulier. Sais-tu que le troisième étage est complètement inaccessible ?

-          Un sort empêche quiconque non autorisé à entrer dans l'étage.

-          Pour nos blagues, nous avons appris à identifier les protections magiques.

-          Notre frère, Bill, qui est briseur de sort, nous a beaucoup aidé à identifier des protections.

-          Seul le professeur Dumbledore, les directeurs de maisons, Hagrid et Rusard peuvent s'y rendre... chez les adultes.

-          Chez les enfants, il y a également toi et ceux t'accompagnant. Conclue George.

-          Moi ? Oh. Il veut me mettre à l'épreuve.

-          Nous le pensons aussi.

-          Mise à part la barrière, nous pensons que les épreuves du couloir sont à la portée d'une première année...

-          Ou de plusieurs.

Les jumeaux échangèrent un signe de tête avant de se reconcentrer sur la Serpentard devant eux. Contrairement à leurs parents qui sont fan de Dumbledore, les jumeaux voient en lui que leur directeur de leur école, pas la réincarnation de Merlin. En rencontrant Harriet et l'intérêt malsain que lui porte le directeur, les deux frères ont décidé d'aider leur ami plutôt que fermer les yeux sur les méfaits du faux-gentil vieil homme. Car les jumeaux, en trois mois passé avec Ipomea se sont rendu compte que le directeur, sous ses discours d'ouverture, créait les fossés entre les maisons. Sans se soucier des : « qu'en dira-t-on ? », Harriet Potter a mis en place un groupe d'indépendant, une quatrième équipe dans la cour de Poudlard, changeant radicalement les rapports de force.

Depuis la création de l'école, trois « groupes » idéologiques sont visibles. Les « traditionalistes », principalement incarnés par les sang-pur, qui veulent continuer à pratiquer la magie selon leurs coutumes. Aujourd'hui, les traditionalistes et les mangemorts sont confondus dans cette équipe, la faisant catégoriser comme « mal ». Ensuite vient les « progressistes », représentant tous ceux voulant abattre les traditions et créer un pouvoir reposant moins sur le sang et plus sur les compétences. Ces progressistes, dont Dumbledore a fait un jour partie est devenue le camp du « bien », même si leur idéologie a changé pour devenir une parodie du monde moldu. Enfin vient les « neutres », ceux à convaincre pour gagner le point. Pendant de longues décennies, ils ont été l'électorat à séduire. Avec la montée en puissance de Voldemort et la reformulation des camps, nombre de personne sont devenues neutre, ne se retrouvant plus dans les parties devenues trop extrême.

L'apparition du quatrième camp, en revanche, change la donne. Son but est très simple, abattre ceux qui cause la discorde, c'est-à-dire Voldemort et Dumbledore. « J'en ai déjà vaincu un, la moitié du boulot est déjà fait ! ». Les jumeaux se souviennent parfaitement de ce jour-là, peu de temps avant les vacances. Une septième année avec demandé à Harriet dans quel camp elle se trouvait et elle a simplement répondu « Les indépendants. Ceux qui n'ont pas besoin d'un berger pour les guider et qui peuvent voir avec leurs propres yeux. Ceux qui comprennent que le monde n'est pas noir ou blanc, mais composé d'une infinité de couleurs. Voilà où se trouve mon camp, là où les vieux égocentristes en mal de pouvoir ne se trouvent pas. » Sa tirade s'est terminée en fixant le directeur droit dans les yeux, avant qu'elle ne quitte la grande salle dans un silence de plomb.

Depuis lors, des discrets soutiens virent le jour en faveur de la Serpentard, surtout lorsqu'elle empêche les mauvais sorts de tomber, les retournant régulièrement contre leur porteur grâce à un magnifique sort de bouclier vert vif. En empêchant les agresseurs de faire leur loi, surtout ceux remettant en cause la fraternisation exter-maison, la fillette a permis une libération de la parole, pas qu'elle en soit au courant. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les jumeaux se sont rapprochés d'Harriet pendant les vacances. Plusieurs de leurs camarades, en apprenant que les Weasley restaient à Poudlard, ont demandé aux jumeaux d'enquêter sur Potter pour savoir si elle est fiable. Veut-elle véritablement ramener la paix ? Désormais, ils en sont certains, la réponse est oui et ils appartiennent aux indépendants.

La fleur du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant