Prologue

66 4 2
                                    

PDV Hermione

« J'ai tué Sirius Black, j'ai tué Sirius Black...

« Harry, non !! »

(...)

« Tu es un idiot Harry Potter, et tu vas perdre, tout perdre... je réduirais à néant tes amis, les traîtres à leur sang que tu considères comme ta famille... Tiens, tiens, des sentiments envers une jeune rouquine ? Une Weasley ? Elle sera la première que je tuerais, sous tes yeux, comme tous les autres misérables auxquels tu tiens tant... ».

Cette voix. Sifflante. Glaçante. Terrifiante. Qui revient sans cesse, chaque nuit depuis notre confrontation avec les mangemorts au ministère de la magie. Elle hante mes nuits. Accapare mes rêves, au point d'en faire des cauchemars pendant tout l'été précédant ma sixième année.

Trempée par les sueurs froides, je me lève le plus silencieusement possible en cette nuit chaude du 5 août 1995, attrapant ma baguette sous mon oreiller. Le plus silencieusement possible, je murmure un temporis afin de prendre connaissance de l'heure.

Sans surprise, je constate qu'il est à peine deux heures du matin. Incapable de me rendormir, je me lève, comme toutes les nuits depuis environ un mois. Je m'installe sur le rebord de la fenêtre grande ouverte, en faisant léviter une petite bougie éclairant à peine mon visage.

« Accio Histoire de Poudlard ».

Je me replonge dans ce volume épais, que je connais quasiment au mot près, dans l'attente de pouvoir contempler, d'ici quelques heures, le soleil de lever sur la campagne paisible du Terrier.

Et encore une fois, je ne prête quasiment pas attention à ma lecture, et replonge dans mes souvenirs de cette horrible nuit. Comment en étions-nous arrivés là ? Dupés et trompés par Voldemort, nous nous étions jetés dans la gueule du loup. Acte lourd de conséquences, ayant entrainé la mort de Sirius. Et révélant notre immense faiblesse face au pouvoir grandissant de cet être maléfique.

Cette nuit-là, nous étions à deux doigts de tous y passer. Mon esprit analytique m'avait fait réaliser trois choses :

- Harry devait absolument apprendre à contrôler son esprit, auquel cas nous courrions tous à notre perte.

- Malgré les cours clandestins de l'Armée de Dumbledore, nous étions très loin de pouvoir faire face aux mangemorts. Notre maitrise de la magie ne devait pas se limiter aux sortilèges de défense.

- Cette sixième année serait décisive, et ne serait qu'un prélude à la guerre imminente, pour laquelle nous n'avions désormais que trop peu de temps pour nous préparer.

Nous devions redoubler de vigilance, maintenant le monde entier avait ouvert les yeux sur le retour du Mage noir.

Perdue dans mes réflexions, les premières lueurs de l'aube ont commencé à apparaitre sous mes yeux fatigués.

« Accio cigarettes ».

Attrapant au vol le paquet de cigarettes, je forme autours de moi une bulle protectrice invisible, afin de ne pas importuner Ginny, paisiblement endormie. Cigarette allumée, je tire une longue bouffée salvatrice, qui m'apaise instantanément. Tous ces événements m'avaient conduite à fumer, alors que je n'avais touché une cigarette de toute ma vie.

Harry et Ron en seraient plus que surpris s'ils l'apprenaient. Les événements tragiques au ministère m'avaient profondément affectée, plus que ce qu'ils pensaient – j'y trouvais là un genre d'apaisement. Harry, inconsolable, ne répondait pas aux lettres que nous lui avions envoyées cet été. Quelque chose s'était brisé dans notre trio. Au fond, rien de surprenant. Qui pourrait se relever d'un tel traumatisme ? A peine avait-il retrouvé Sirius, qu'on lui arrachait cruellement.

Et encore, nous n'étions pas au bout de nos peines... Chacun de nous devait à présent prendre les bonnes, ou mauvaises décisions. Sans savoir de quoi l'avenir serait fait. Perdue dans mes incertitudes, j'écrase discrètement sur le rebord de la fenêtre mon mégot, avant de le faire disparaitre d'un coup de baguette.

Les lueurs orangées de l'aube commencent à apparaitre. Colorant la campagne d'une douce lueur, et annonçant une journée caniculaire.

Au même moment, un garçon aux cheveux blond, les larmes aux yeux, et le corps endolori par les sévices physiques subis depuis plusieurs semaines, contemple de ses yeux cernés le même lever de soleil, cigarette au coin de la bouche. 

Sans Logique (TOME I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant