Sans Logique (TOME I)

Chapitre XI - Têtes de mule

Lundi 18 septembre 1995 – Grande salle

PDV Blaise

Je m'assois lourdement sur le banc, regrettant mon peu d'heures de sommeil. J'avais quasiment passé une nuit blanche, tout ça pour la bonne cause, cela allait de soi. Qui aurait dit que Luna était aussi... demandeuse ? En tout cas, pas moi. Plongé dans mes souvenirs lubriques, je ne vois pas Malefoy s'asseoir lourdement à côté de moi, l'air malheureux.

« Ça ne s'est toujours pas arrangé ? » ais-je déduit, sans qu'il ne me dise quoique ce soit, scrutant attentivement son visage. Il secoue la tête, l'air découragé.

« Bon Drago, pas que je sois un pro des relations de couple hein, loin de là, mais va falloir prendre l'hippogriffe par les plumes et que l'un de vous cède. Sinon, je ne donne pas cher de votre relation si au moindre désaccord, ça part en sucette » lui dis-je.

Il hausse les épaules et semble ne pas vraiment avoir entendu ce que je viens de lui dire. Comme si mon petit discours n'avait aucune importance.

« Tu t'en fou d'elle ou quoi ? Faut grandir, Drago, ne déconne pas avec elle. Ce n'est pas n'importe quelle fille que tu te tapes, t'en a conscience ? » lui dis-je, furieux de son attitude complètement désinvolte. Petit con.

« Déjà d'une, je ne me la tape pas. De deux, elle a le don de faire monter en moi des émotions...contradictoires. Elle a le pouvoir de me rendre le plus heureux, tout ayant la faculté de m'énerver au plus haut point. Elle a du caractère, et du répondant. Ce qui me plait assez. Bon sang Blaise cette fille est géniale, elle a tout pour elle. Elle est intelligente, généreuse, perspicace. Mais en même temps, tête de mule, insupportable lorsqu'elle se donne des grands airs... Elle est épuisante à toujours vouloir avoir raison sur tout, et à fouiner dans les affaires des autres. Elle ne lâche pas tant qu'elle n'a pas eu gain de cause » m'avoua alors Drago.

Par Merlin, il est vraiment accro à elle.

« Je suis un idiot, elle va me filer entre les doigts, et à raison » se contente-t-il d'ajouter, tout en se servant une tasse de thé. Je comprends immédiatement que son problème est beaucoup plus grave que ce qu'il sous-entend. A croire qu'il essaye de merder sa relation avec Hermione pour qu'elle s'éloigne de lui et de tout ce qu'il représente.

« Drago, ce n'est pas à toi de décider si tu es digne d'elle, t'en a conscience hein ? Elle n'a pas à rougir d'être avec toi, c'est juste que... bah vu les circonstances, vous ne pouvez pas faire autrement. La représentation que tu viens de m'en faire est hilarante. Vous êtes pareils, et t'en a même pas conscience mon vieux. Ou alors tu ne veux pas l'admettre » essayais-je de plaisanter. Il ne semble pas trouver ça drôle du tout vu le regard noir qu'il me jette.

« Aller, assied-toi sur ta foutue fierté et fait ce qu'il faut pour la ramener vers toi, ou crois-moi, d'autres personnes vont s'en charger... c'est qu'elle attire l'œil, la petite lionne » lui dis-je, tout en frappant de mon poing son épaule musclée. Ouille, merde, j'avais oublié qu'il avait des muscles en béton...

« Qu'est-ce que tu ressens lorsque tu es avec elle ? » lui demandais-je, tout en sachant que si Drago se prenait autant la tête, c'est qu'il avait des sentiments pour Hermione.

« Comme je te le disais tout à l'heure, elle a le don de provoquer un ouragan d'émotions en moi. J'ai des papillons dans le ventre rien qu'en pensant à elle. Je suis capable de la regarder pendant des heures sans voir le temps passer. De discuter avec elle, peu important le sujet, même si cela ne m'intéresse pas plus que ça, juste pour lui faire plaisir. Je voudrais exhiber fièrement notre relation, faire comprendre à tous ces connards qui lui tournent autours qu'elle est à moi. Je... je la désire, physiquement, comme je n'ai jamais désiré aucune fille » finit-il dans un murmure, gêné.