Chapitre 10

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Les jours s'enchainaient et Lindsay se sentait tester par son patron de tous les façons possibles. Elle s'était bien débrouillée et avait pris ça comme une punition. Elle avait donc enchainé les heures devant son ordinateur pour sortir les meilleurs rapports. Il ne lui avait pas rendu la tâche facile et elle avait dû enchainer d'autres réunions pour le représenter à l'entreprise. Tout ça, elle commençait à s'y habituer, même à son ton ferme et hautain.

Lindsay poussa son fauteuil dans une allée donnant sur un chemin magnifiquement beau. Monsieur MOORE avait souhaité faire une balade, ce qui l'avait un peu étonné, mais ravi. Il ne parlait pas et elle ne put s'empêcher de le regarder dans son grand manteau marron et ses gants noirs. Il avait tout d'un gentleman et elle y aurait cru si elle ne travaillait pas pour lui. Derrière cette apparence se cachait quelque chose de perturbant et de très mystérieux.

- C'est juste magnifique, dit-elle pour essayer de faire la discussion.

- Ravie que cela vous plaise, dit-il d'un ton las.

Elle leva les yeux au ciel et inspira un instant avant de continuer

- Vous êtes toujours aussi froid et hostile ou c'est juste avec moi ? Il se pencha en essayant de capturer son regard.

- Vous me trouvez froid et hostile, Mlle WHITE ? demanda-t-il d'un ton léger

- Oui

Elle continua tant bien que mal à pousser le fauteuil alors que le vent glacial fouettait son visage.

- Je suis hostile et froid avec tout le monde, Mlle WHITE.

- Pourquoi cela ?

Il bloqua les roues de la chaise roulante, l'obligeant à s'arrêter.

- Vous savez quoi ? mettez-vous à côté de moi, j'ai l'impression de parler dans le vide depuis tout à l'heure.

Lindsay obtempéra et il se mit à avancer tout seul.

- Et si on parlait plutôt de vous, mademoiselle ?

Elle n'en revenait pas, il venait de détourner la discussion.

- Oh sur moi ? Il n'y a pas grande chose à savoir. J'ai grandi à Boston avec ma mère et mon père. Mon père est décédé dans un accident de voiture et ma mère avait un cancer. Je me suis occupé d'elle, mais elle n'a pas tenu avec la mort de mon père.

- Je suis désolé...

Il était sincère, presque triste pour elle. Le souvenir douloureux de ses parents lui arrachait quelques larmes.

- J'ai donc passé le reste de mon cursus scolaire avec ma grand-mère maternelle et je suis ensuite venue à New York.

Elle marchait lentement à côté de lui histoire de suivre son rythme.

- Et vous monsieur MOORE ?

Son visage s'étendit dans un léger sourire parce qu'il s'attendait à ce qu'elle lui pose la question.

- J'ai grandi à Atlanta jusqu'à mes 19 ans, mon père est décédé il y a 5 ans.

- Oh je suis navrée...

- Ne le soyez pas, la coupa-t-il

- Sa réponse laissait aisément croire qu'il ne le portait pas particulièrement dans son cœur. Il reprit plus calmement.

- Ma mère vit toujours à Atlanta, mais maintenant elle a le cœur tranquille et vit aisément.

- Grâce à vous...

Une année sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant