Déni de grossesse

Chapitre 7

J'essaie de faire connaissance avec le bébé, mais ce qui est bizarre c'est que je n'arrive pas à le voir comme mon bébé, ressentir l'amour qu'une mère donne à son enfant, ou encore ressentir la joie d'être maman. Je me sens plutôt à la place d'une sœur ou d'une cousine, mais je suis incapable de voir la vérité en face ! Je m'en veux, comment peut on faire ça à son propre enfant ? Savoir la vérité, enfin une partie de celle-ci et ne pas vouloir l'accepter, c'est horrible et cruel ! Pourtant j'aimerai pouvoir créer ces liens entre toutes les deux, mais tout me semble encore tellement irréel, cela ne fait même pas encore 24 heures que je connais son existence.
Par contre, j'ai l'impression qu'elle aussi veut me découvrir, elle me regarde avec ses petits yeux bleus magnifiques en me faisant passer toutes sortes d'émotions. Ce que j'apprécie particulièrement c'est lorsqu'elle serre mon doigt, comme si elle ne voulait plus me quitter.
J'avoue que je trouve beaucoup de points positifs à essayer de me rapprocher d'elle, de plus c'est comme si elle cherchait le moindre contacte avec moi. Je commence à l'aimer comme je devrais l'aimer, mais je pense avoir compris ce qui me freinait... Je pense que j'en veux tellement à son père, qu'elle subit en quelques sortes cette conséquence, mais pourtant elle n'y est pour rien ! Je dois absolument changer, je veux être une bonne mère, oui je suis mère désormais et j'assumerai ma fille quoi qu'il arrive. 

J'étais en quelques sortes coincée avec elle, mais il m'a fallu de longues minutes pour que tous ces gestes d'amour se font naturellement dans la joie et la bonne humeur.
Je décide de lui donner son bain seule, mais je demande la présence d'une puéricultrice pour m'assister et me donner les conseils. J'apprécie pleinement ce moment, Ninon a l'air tellement relaxée dans l'eau. Qu'est ce que j'aimerai bien pouvoir être comme elle, être insouciante et penser qu'à dormir et manger. Mais bon j'ai eu ma période moi aussi. Je me trouve une véritable passion à m'occuper de mon bébé finalement et les félicitations de la puéricultrice m'encourage beaucoup ! Je songe d'ailleurs à pourquoi pas essayer de devenir puéricultrice, cela pourrait peut être être envisagée, enfin si une formation est accessible pour moi...
Ce serait déjà mieux rémunéré comme métier, ainsi je pourrai mieux subvenir aux besoins de ma fille.

Même si je prend énormément de plaisir, je continu quand même de penser que c'est trop tôt pour être mère, l'adolescence est une période importante, la dernière avant d'avoir un tas de responsabilités mais surtout une période où on prend en maturité et celle ci est tellement importante pour élever un enfant. Je sais que je ne suis pas immature, mais seulement je me rend compte il m'en faudra plus, à l'adolescence on a tendance à ne pas prendre la vie au sérieux, comme si elle n'était qu'un jeux, mais lorsqu'un bébé surgit dans cette période l'équilibre n'est plus assuré, il y a des obligations et des contraintes qu'il faut pouvoir assumer et ce qu'on le veuille ou non. Ce que nous faisons de notre vie n'engage plus que nous, mais aussi et surtout notre enfant.