42. MAGNUS MARTINSSON

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~Ellipse~

Presque une semaine s'est écoulée pour nous tous. Une semaine dans laquelle Jonathan n'a pas ouvert l'œil. Je me demande s'il va ouvrir les yeux un jour, ou jamais.

J'écartais cette hypothèse de la mort de ma pensée car le simple fait de l'imaginer est insupportable à réaliser.

Au téléphone, c'est soit Angela de l'agence ou Roper qui demande des nouvelles après Jonathan.

Et même si c'était compliqué de changer la sensibilité de mes deux personnalités que je devais jouer, je devais me cacher derrière un masque pour les deux personnes.

Et toute la tristesse que j'avais était traduite en larmes toutes les nuits en serrant la main de Jonathan, priant pour qu'il se réveille.

(14h38)

Il n'a rien avalé depuis une semaine. Je veux qu'il ouvre les yeux. Même moi, je n'ai pas réussi à manger à cause de sa situation.

S'il ne va pas mieux, alors je vais le soutenir dans sa souffrance. Jamais, je n'ai voulu le laisser seul. Même le jour de l'accident à Oslo.

Pendant que je réponds à Adèle en messages, j'entends un soupir tranquille. Mes yeux se sont rivés sur Jonathan qui respire paisiblement, les yeux reposés.

- Tu es réveillé, Jonathan ?

Pas de réponse. J'ai souri. À quoi je pensais, moi ? Il est encore trop fatigué pour me parler.

- Imène...

Je ne crois pas ce que j'avais entendu. Après avoir dénié son réveil, j'entends sa voix ? Est-il réveillé ? Surprise, je prends sa main et la couvre dans mes deux mains.

Mon étonnement est plus grand lorsque je vois un sourire sur les lèvres, derrière le masque qui recouvre sa bouche et son nez.

- Mon prénom n'est pas Magnus, par hasard ?

Mes yeux se sont écarquillés. Non, ce ne pouvait pas être ça... Il a retrouvé la mémoire ?! Impossible...

- Je sais, mais jusqu'à ce que tu te souviennes de tout, je t'appellerai comme ça.

Dès qu'il ouvre les yeux, des larmes viennent se remplir dans les miens. Mon Dieu, je suis si heureuse de l'entendre.

- Salut, Imène.

- Salut, souris-je, laissant couler mes larmes.

Jonathan me regarde, triste. Je renforce mon emprise sur sa main et je prie afin de ne pas pleurer.

- Pourquoi tu pleures, darling ?

- C'est rien... C'est l'émotion.

- Vous me cachez beaucoup de choses, mademoiselle Ali.

- Arrête de m'appeler par mon nom de famille.

Il rit légèrement puis me regarde intensément.

- Comment tu te sens ? je demande.

- Je respire mieux qu'il y a une semaine.

- Je vois...

Après un silence, il reprend la parole.

- Je crois que je me souviens de tout.

J'ai senti mon cœur s'arrêter.

- Q... Quoi ?

- Oui. Tous ces souvenirs, toutes les personnes que j'ai rencontrées durant les flashbacks que j'ai vus, je les connais et je les ai déjà vus dans ma vie passée.

𝐿'𝑒𝑠𝑝𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑣𝑖𝑠𝑎𝑔𝑒𝑠 (𝑇𝑂𝑀𝐸 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant