10 | 𝑲𝒂𝒍𝒆𝒏𝒂

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24 novembre,

Le cours de Madame Brown n'était pas d'un ennui à dormir. Bien au contraire, elle savait exactement comment le rendre intéressant en s'impliquant corps et âme dans ces explications, mais surtout en répondant avec passion à chaque question que l'on lui posait.
Avec elle, on n'était pas juste des cerveaux à bourrer de connaissance. Non, on était présent, elle s'intéresse à nous et à notre avenir. Elle fait partie de ces rares professeurs prêts à tout pour te voir réussi.
Mais ce qui lui vaut cette popularité est surtout sa capacité à dériver, c'est cours sur sa vie personnelle. Beaucoup d'élèves la mènent à parler pour éviter quelques secondes de cours, et grâce, ou plutôt à cause de son esprit débordant, il est très facile pour nous de l'amener à parler d'autre chose. C'est d'ailleurs sur l'une de ces histoires de vacances que là rien de l'heure se fait entendre.

Étant la dernière heure, je pars directement vers le gymnase où se trouve mon club de sport en marchant en zigzag pour éviter les troupeaux formés par les bousculades des élèves trop pressés de sortir. C'est en ouvrant la porte principale que l'air frais frappe sur mon visage découvert, j'ai oublié mon écharpe ce matin et je le regrette maintenant.

Marcher vite sur le chemin était une bonne idée, car une fois arrivé, le vestiaire était vide, voulant dire que j'étais seule. Je me dépêche alors que ranger mes affaires dans mon casier et me changer en vitesse. C'est en mettant ma dernière couche de vêtement que les premières filles commencées à arriver.

Les filles du club son a peut près toute sympathique, même si à part Gwen, je ne traîne avec aucune d'entre elle en dehors du club, nous nous sommes toujours bien entendu.
En parlant de Gwen elle vient de faire son entrée avec une particularité, une nouvelle coupe de cheveux. Elle qui a toujours abordé des cheveux blonds et très longs, la voilà à présent avec un super carré plongeant.
Même si cette coiffure lui va comme un gant, j'ai un peu de mal à croire qu'elle est vraiment passée à l'acte. Et pour cause, elle m'a toujours affirmé qu'elle préférerait nager en compagnie de piranha que de toucher à sa longueur. C'était en quelque sorte sa plus grande fierté alors pendant l'échauffement en duo, j'en ai profité pour lui poser la question.
Les deux pieds collés contre les siens et le corps ramené en avant, cet exercice de souplesse en était l'occasion parfaite.

— Jolie coiffure.

— Merci. Me répond-elle avec son éternel sourire.

— Je croyais que t'avais juré fidélité aux cheveux longs ?

— Ouais, mais un peu de changement, c'est bien aussi. Et puis Ken a dit qu'il aimerait bien me voir avec.

— Ken ? Attends Gwen ne me dit pas que tu as coupé tes cheveux à cause de lui ?

— Ce n'est pas à cause de lui d'accord, il a proposé et j'aimais bien l'idée, c'est tout.

— Si tu le dis. Terminais-je peu convaincu surtout à cause du ton défensif qu'elle n'emprunte pratique jamais.

L'échauffement fini, on passe en trio dont l'un arbitre les deux autres. Bien que concentré dans les mouvements, je continue de remarquer Gwen du coin de l'œil qui a l'air d'être très loin de son assiette.

Après avoir enfin pris ma douche une fois, les autres partis, je regagne le dortoir. Il n'est que dix-huit heures et pourtant le ciel c'était déjà endormi il y a longtemps, et la lumière de la lune me bercer légèrement le long du chemin. J'ai beau ne pas être très fan de l'hiver, je dois avouer qu'il offre de très belle nuit, en particulier lorsqu'elles sont enneigées, même si ce soir ce n'était pas le cas. La pluie d'hiver soir l'a fait fondre ne laissant qu'un sol gelé et de la boue.

Arrivé dans ma chambre, je vois que Gwen n'est pas encore là et pas besoin de réfléchir très longtemps pour savoir où elle se trouve. N'ayant que moi-même pour seule présence, j'en profite pour sortir de sa cachette l'objet de mes tourments, et comme une certaine routine depuis à peu près une semaine lis une des pages noircis.

érupitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant