11 | 𝙸𝚜𝚊𝚊𝚌

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25 Novembre,

Le décor pesant et le manque de luminosité donné à l'endroit une scène de film.

La frayeur que j'ai ressentie lors du dernier film d'horreur que j'ai regardé au cinéma, n'égale en rien celle que je ressens à cet instant. La voir apparaître d'un coup tel un screamer m'a donné l'impression de me retrouver face à un fantôme antipathique. Réflexion faite, j'aurais peut-être préféré le face à face avec un spectre, être avec un autre élève de Mitertone au milieu de la nuit en dehors du lycée et pire que tout. Combien même, elle ne devrait pas se trouver ici non plus, rien ne me garantit qu'elle ne vendra pas la mèche quant à ma présence ici.

— Qu'est-ce que tu fiches ici ?

Malgré son chuchotement, j'ai pu y décerner de la surprise et de la colère ? Il est vrai qu'à cette question, j'aurais pu inventer mille et une excuses, mais peut à cause de la fatigue qui me scie depuis quelque jours, la seule qui me vienne et digne d'un mensonge d'un enfant de cinq ans.

— Je me promène.

L'assurance avec laquelle j'ai répondu était d'autant plus suspecte, par l'endroit où l'on se trouvait, mais également à cause de mon accoutrement. Un simple pyjama par des températures frôlant l'extrême froid tout cela et très peu convaincant même pour moi.

— Tu te promènes ? Ici ?

Tout en cherchant à éviter la question, je lui réplique la même chose et puis c'est vrai que faisait-elle ici ?
Le silence qu'elle m'offre me donne raison de croire qu'elle non plus n'a pas de très bonne raison d'être ici, et puis sérieusement qui en aurait ?
Mon intuition se concrétise quand elle concède à utiliser la même excuse pourrie que moi.

— Je me promène aussi.

— Ah oui ?

— Oui, c'est un endroit assez calme pour réfléchir.

Son air faussement assuré me donne presque envie de la croire.

— C'est clairement la raison la plus stupide que tu aurais pu choisir.

— Je te demande pardon, tu viens de me dire exactement la même chose.

— Oui, mais c'est MON excuse bidon, et je l'ai utilisé avant toi, tu aurais au moins pu en inventer une autre pour être original.

— Donc tu admets avoir menti.

— Oh, parce que toi, tu dis la vérité peut-être ?

Cette discussion sans aucun sens ce stop quand un bruit lointain suivi de bruits de pas se rapproche tout doucement.

—T'es venu avec quelqu'un Isaac ?

— On peut dire ça.

— Mais encore ?

— Disons que quelqu'un est ici, mais ni toi ni moi ne voulons tomber sur lui, alors on ferait mieux d'y aller.

Je vois à son regard qu'elle s'attend à plus d'informations, mais à la place, je presse le pas vers la sortie puis par résignation, elle finit par marcher sur mes pas.
L'air glacial de la nuit me vaut instantanément de grelotter, si seulement j'avais su dans quoi j'allais m'embarquer en sortant de ma chambre, je me serais simplement passé de mes somnifères et capituler à faire une nuit blanche dans la chaleur de mes draps.
Au bout de quelques minutes, elle finit par prendre la tête de la course. Ses pas étaient beaucoup plus rapides et grands que les miens, pourtant à vue d'œil, je dirais que nos tailles sont plutôt similaires. La voyant ralentir, je jette un coup d'œil devant moi et remarque un arrêt de bus, au moins je sais comment Kalena a atterri ici.

érupitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant