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« La croissance d'un loup-garou de naissance est beaucoup plus rapide que celle d'un humain. À partir du cinquième mois suivant sa naissance, le louveteau commencera à parler et à se comporter comme un enfant de deux ans. Il est important de bien apprendre à un enfant loup à comment se contrôler et se comporter. »

Plus je lis le paragraphe concernant l'évolution de mes enfants et plus mes yeux s'arrondissent. Il me reste exactement moins de deux semaines avant qu'ils ne prennent la taille d'un enfant de deux ans. Je sais que les nourrissons grandissent vite, mais alors là, je suis plus qu'étonné.

« Lors de la croissance accélérée des louveteaux, ceux-ci peuvent exceptionnellement calme et souvent endormie. Durant la première pleine lune qui suivra leurs cinquièmes mois, les petits loups auront besoin de reconnaissance. Ils rechercheront donc automatiquement la présence de leurs deux parents. »

Je soupire sous l'annonce de cette nouvelle qui ne m'enchante pas spécialement. Évidemment, j'ai prévu de parler de tout ça au père des louveteaux, mais je ne pensais pas être obligé de le faire si tôt. Je tourne les pages du livre lorsqu'un paragraphe attire de nouveau mon attention.

« L'odeur qu'émanent les louveteaux est plutôt spéciale. Dès leurs naissances, leurs odeurs sont un mélange de celui de la mère et du père. Ce n'est qu'à leurs seconds anniversaires que le louveteau apprendra à faire sa propre aura. »

Donc si je comprends bien, depuis leurs naissances, leurs odeurs sont un mélange de la mienne et de la sienne. Ce qui explique le fait que Deaton ne m'ait pas demandé de précision, il a senti de qui est les petits. Mais, si lui le peut, alors toute la meute le peut également ! Je ferme le livre, me promettant de me remettre à la lecture dès que possible. J'encercle les deux petits endormis entre les couvertures et oreillers disponibles. Je m'assure qu'ils soient bien en sécurité et me décide d'aller chercher Ashton dont j'ai l'impression que la respiration s'est calmée.

Arrivé dans le salon, je le vois endormi sur le canapé. Il grogne légèrement lorsque je le prends dans mes bras puis il se laisse faire.

Quatre heures sont passées depuis mon retour à Beacon Hills. Jouant avec les petits dans la chambre, j'entends la porte d'entrée claquée. Je prends place devant les louveteaux pour les protéger d'une éventuelle menace et décide de tendre l'oreille pour écouter ce qu'il se passe en bas.

— Je suppose que tu ne sais pas ce qu'est cette chose alors ?

– Honnêtement non. J'ai bien envie de demander de l'aide à Derek, mais je connais déjà sa réponse et je ne suis pas d'humeur à m'en prendre une.

J'identifie les voix comme étant celle de mon père et celle de Scott, mon meilleur ami. Le silence prend place dans la maison où les seuls sons qui se font entendre sont des pas qui semblent se diriger vers l'escalier.

— Scott, qu'est-ce qui se passe ?

— Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je sens l'odeur de Stiles. Je suppose que j'ai encore du mal avec le fait qu'il soit parti.

Le silence revient et j'entends une seconde fois la porte d'entrée se fermer. J'entends mon père souffler. Maintenant que Scott est parti, il est temps de faire face à mon père. J'ouvre la porte de ma chambre et c'est alors qu'une petite tête brune se met à courir rapidement vers le salon. Je laisse Ashton et Killian dormir et pars rejoindre Crystale.

Alors que je descends l'escalier j'entends Crystale pousser un petit grognement et mon père s'exclamer. J'accélère le pas puis me retrouve aux côtés de ma fille.

— Papa ! Range ce pistolet s'il te plait !

Je vois dans le regard de mon père qu'il a l'impression de voir un fantôme, ce qui me brise le cœur. Il pose le revolver sur le plan de travail, à quelques centimètres de lui. Je prends la petite dans mes bras et celle-ci reprend son apparence humaine en souriant.

-Stiles ? Mon fils, mais depuis quand es-tu rentré ?

— Je dirais, depuis sept heures du matin. Papa, je suis désolé d'être parti comme ça, sans donner de nouvelle pendant longtemps. Je n'ai aucune excuse et je comprends parfaitement le fait que tu m'en veuilles, mais s'il te plaît, laisse-moi t'expliquer.

Il prend une bière dans le frigo et m'en donne une, que je refuse avant d'aller m'asseoir sur le canapé. Mon père fait de même. Crystale qui s'est de nouveau transformé s'installe à côté de lui puis grogne. En vérité, je pense qu'elle essaie de communiquer. Mon père la regarde puis lui caresse les cheveux.

— As-tu ne serait-ce pensé à quel point tu m'as manqué ? Comment je me suis inquiété pour toi ? Stiles, tu ne peux pas partir du jour au lendemain et être aussi égoïste. Je ne te raconte même pas dans quel état est Scott.

Après un silence, il reprend.

— Explique-moi pourquoi tu es parti et pourquoi tu reviens avec une petite louve. Et d'ailleurs, depuis quand tu as des enfants !

C'est à cet instant précis qu'Ashton et Killian arrivent, tous les deux sous leurs formes lupines puis s'installent sur mes genoux tout en jouant avec mes cheveux.

— Papa, je te présente mes enfants, Crystale, Killian et Ashton.

Je souffle puis continue.

— Tu te souviens l'année dernière, peu de temps avant que je parte, j'ai été à une soirée chez Lydia. Avec toute la meute. Et bien, j'étais principalement avec un homme.

Mon père reste silencieux et fronce les sourcils.

— Non papa, je ne suis pas gay, mais c'est difficile à expliquer. C'est comme si je le suis, mais que pour lui. Tu comprends ?

Il acquiesce.

— J'ai eu une relation avec ce gars et ensuite j'ai appris des choses plus que blessantes et il m'a dit toutes ses horreurs... J'étais blessé, sentimentalement parlant et j'ai décidé que partir était la meilleure des solutions.

Mon père se lève et prend Crystale dans ses bras puis s'agrippa aussitôt à sa chemise.

— Et ses louveteaux sont de toi et de ce gars ? Mais comment c'est possible, je veux dire, jusqu'à preuve du contraire, tu es un homme et les hommes...

— Crois-moi, le plus surpris dans l'histoire a été le médecin que j'ai consulté.

Il se met à rire doucement.

— Mais oui, ils sont bien de moi et de lui. Quelques semaines après mon départ, je me sentais malade donc j'ai été consulter un médecin qui m'a annoncé cette étrange grossesse. Ne me demande pas de te l'expliquer, je ne savais même pas que c'était possible.

Nous continuons de discuter jusque tard dans la soirée. Il me pose toute sorte de questions sur cette année passée loin de Beacon Hills et je me demande comment il a fait pour me pardonner si vite.

Après avoir fait manger les petits et les avoir couchés, je prends moi-même place dans le lit tout en me demandant ce que le lendemain me réserve. 

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