Nouveau Départ

8

Un bruit sourd nous surprit. Derek s'arrête de parler et moi je regarde Isaac rire parce qu'il vient de tomber. J'aime bien son rire, il est réconfortant. L'alpha regarde devant lui et il m'est maintenant impossible de savoir à quoi il pense. Je me lève donc et prends le verre d'alcool que Lydia me tend.

— Stiles, tu sais que je t'adore n'est-ce pas ?

Je hoche la tête.

— Sois attentif avec Derek. Il y a quelque chose que vous ignorez l'un comme l'autre. Sois patient avec lui Stilinski.

Cette phrase, je ne la comprends pas sur le moment. Elle est comme dénuée de sens et sonne faux à mes oreilles. Qu'est-ce que nous ignorons ? Lydia seule le sait apparemment. Je bois mon verre d'une traite et retourne m'asseoir. Je constate que Derek n'est plus sur sa chaise et alors que je le cherche dans la pièce, je le vois monter à l'étage. Je le suis donc aussi discrètement que possible, mais je le sais pertinemment qu'il m'a entendu. À peine arrivé en haut, il me plaque contre le mur du couloir. Il m'a entendu arriver.

Il me toise et je remarque que son regard est encré dans le mien. Ou peut-être que c'est l'inverse. Mon esprit surchauffe, se demandant ce qu'il se passe dans l'esprit de l'Alpha.

— Suis-moi.

Je sens que c'est un ordre malgré le ton de sa voix qui est douce. Il me tire doucement la main dans la chambre la plus proche. Entré dans celle-ci, il ferme la porte puis part s'asseoir sur le lit qui est au milieu de la chambre.

-Stiles. Je ne sais pas ce que j'ai, mais je crois que je suis perdu. C'est difficile à expliquer.

Je prends place à ses côtés et prends la main dans la mienne. Être attentif et patient. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais à cet instant précis, je n'ai pas l'impression de voir un méchant loup aigri qui me menace. Mais plutôt un homme meurtri par le temps et perdu. Je n'ai aucune pitié pour lui, bien au contraire, je lui voue une admiration sans fin. Je relève la tête et le fixe dans les yeux.

— Alors, ne m'explique pas. Tu ne me dois aucune explication Derek.

J'ai à peine le temps de finir ma phrase que je sens ses lèvres se poser sur les miennes. Derek est en train de m'embrasser et mon cerveau a décidé de me lâcher pile à ce moment-là. Je n'ai pour ainsi dire jamais embrassé personne dans ma courte vie. Devant mon manque de réponse, Derek se recule lentement.

— Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris.

À peine a-t-il fini de parler que je place ma main derrière sa nuque et l'attire près de moi avant de déposer mes lèvres sur les siennes. Cette fois-ci, c'est lui qui semble étonné. Il passe lentement sa main dans mes cheveux et descend la deuxième le long de mon dos avant de la poser dans le creux de mes hanches. Son touché est doux et aérien. Je ne l'aurais jamais pensé capable d'autant de délicatesse. Il se penche un peu plus au-dessus de moi et commence à m'embrasser le cou. Mes mains maltraitent ses cheveux et je sens que nous ressentons l'un comme l'autre une excitation étrangement commune. Pour une fois que nous sommes d'accord sur quelque chose. Je suis sous son corps qui semble être brulant et pourtant, j'ai l'impression que nous sommes sur un pied d'égal...

MAINTENANT

— AH pitié Stiles ! Je ne veux pas en savoir plus sur cette soirée ! Juste l'idée que vous avez...

Il rit nerveusement avant de me dire.

— Et après ? Je veux dire, le lendemain ?

Je joue avec mes doigts, clairement mal à l'aise avec ce fameux lendemain. Je sais que si je lui explique, Scott ira parler avec Derek, voir même pire et je n'ose pas y penser. Je vérifie que les enfants dorment toujours puis reprends mon récit.

— Le lendemain a été bien différent...

UN AN PLUS TÔT

Le soleil se lève et moi je me demande si la nuit dernière n'était qu'un rêve ou si je l'ai réellement passé avec Derek Hale. C'est clairement la meilleure nuit que j'ai passé de ma vie. Je suis rapidement fixé lorsque je sens une respiration chaude dans le creux de mon cou. Bien malgré moi, je bouge afin de faire face au loup endormi à mes côtés, mais il se réveille au même moment.

— Bien dormi monsieur le loup ?

Comme si le fait d'avoir entendu ma voix lui provoque un électrochoc, il se lève précipitamment du lit. Après avoir enfilé un boxer et m'avoir donné mes affaires, il prend la parole.

— Stiles, je suis désolé pour hier c'était une connerie. Je n'aurai pas du faire ça. Tu comprends...

— Ne me dit pas que c'était une connerie, tu en as eu envie, moi aussi c'est tout.

— Non. C'était la plus grosse connerie de ma vie et tu sais pourquoi. J'ai eu pitié de toi. Toi le pauvre petit et faible humain de la bande. Hier tu étais tout seul dans ton coin et ça m'a fait pitié. N'y vois aucune trace d'amour no même d'amitié. Tu es et restera à mes yeux cet abruti hyperactif qui m'apporte que des emmerdes. De toute la bande, tu es celui qui est le plus inutile. Le maillon faible.

Je n'en reviens pas. Il vient de me ruiner le moral et de résumer ma misérable vie en seulement quelques phrases. Il a foutrement raison, je ne suis rien, ni personne. Je ravale les quelques larmes qui menacent de tomber et me rhabille rapidement.

— Maintenant, dégage Stilinski et sors de ma vie. Je ne veux plus jamais avoir à faire à toi ou à ta pauvre vie d'adolescent boutonneux.

Je sors de la maison, prends mes clés de voiture et pars en direction de chez moi. Ce n'est qu'une fois dans ma chambre que je pleure, laissant mes sentiments m'envahirent et prendre possession de mon corps. Je fais mes valises, écris une lettre à mon père et fais exactement ce que m'a dit l'Alpha. Je suis parti loin. De lui, de la ville et surtout, je sors de son existence.

MAINTENANT

— Je vais clairement aller lui montrer ma façon de penser à ce pauvre type !

— Non Scott, tu ne vas rien faire hormis te comporter comme si tu ne savais rien. Je t'en prie. Mais avant restes, dormir ici, s'il te plaît.

Scott s'allonge à mes côtés et Killian grimpa sur son ventre pour dormir. Il lui embrasse le front et s'endort rapidement. Personnellement, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Avoir reparlé de tout ça me chamboule beaucoup trop. Ce n'est qu'à trois heures du matin que mes yeux décident de enfin de se fermer.