Nouveau Départ

6

La phrase que je viens de dire lance un froid dans la chambre et j'entends Derek partir. Le silence a repris place dans la chambre. Je sais que le dialogue entre nous sera compliqué, voire impossible. Je suis toujours blessé par ce qu'il s'est passé et ce qu'il m'a dit, et lui est toujours aussi méchant et lunatique qu'avant. La vérité est qu'avant, j'avais la force de passer au-dessus de tout ça, mais maintenant ça devient compliqué. C'est donc comme ça que je passe la nuit, surveillant le sommeil de mon fils, comme le faisait ma mère lorsque j'étais malade.

— Papa ? Tu vas où, toi ? me demande Ashton avec sa petite moue.

— Je vais voir Crystale et Killian à la maison. Je n'en ai pas pour très longtemps, je vais vite revenir, je te le promets.

Il me sourit puis m'embrasse la joue.

— Derek va s'occuper de toi en attendant, tu es d'accord ?

Ashton hoche la tête puis se recouche sous la couette. Je lui fais un clin d'œil et quitte la chambre à contrecœur. Je m'apprête à sortir de la maison, mais je sens que quelque chose me tient le bras. Je fais volte-face et me retrouve nez à nez avec Derek.

— Je prends soin de lui Stiles, ne t'inquiète pas. Prends la Camaro si tu en as besoin.

— Ouais, ne lui fais pas de mal à lui. Ne lui brise pas le cœur, il n'a que quatre mois, pas dix-sept ans. Et... Je n'en ai pas besoin de ta voiture, je vais marcher.

Je commence à faire quelques pas pour sortir de la maison, mais je sens que quelque chose ne va pas. J'entends le cœur de Derek battre plus fort et plus rapidement. À peine ai-je le temps de lui demander ce qu'il y a que je suis collé contre le mur du bâtiment.

— Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? C'est quoi ton problème ? Tu m'envoies balader alors que j'essaie d'être sympa avec toi !

Je le regarde dans les yeux puis les lève au ciel. Je passe ma langue sur mes lèvres avant de me défaire de l'emprise du loup de naissance et de le plaquer durement contre le mur. À la place qui était la mienne quelques secondes auparavant. Je fais briller mes yeux qui sont devenus bleus. Je pousse un grognement.

— Je ne te dois aucune explication. Maintenant, laisse-moi partir.

Je marche dans la forêt et mon esprit ne cesse pas de me repérer : « mensonge, mensonge. Évidemment que je lui dois des explications. Un livre d'explications même. ». Je repense aussi à ce que Scott m'a dit quelques heures plus tôt. C'est vrai qu'il a été blessant, mais moi, ne l'avais-je pas blessé en partant ? En le laissant sans frère ? Parce que c'est ce que nous étions, des frères de cœur, des âmes sœurs de l'amitié en quelque sorte.

Je me demande pourquoi je suis revenu ici. J'ai à peine mis les deux pieds ici que ma famille est déjà en danger. Et puis, il faut absolument que je lui parle. À lui. Au moins pour lui dire que les enfants sont de lui, après tout, je lui dois bien ça.

— SCOTT ! Papa arrête le ! Je t'en prie.

Cette voix, je la connais bien. Ce n'est que lorsque j'entends un cœur ralentir que je me transforme et me précipite près de la personne en question. Scott. Je le vois allongé sur le sol, en sang, tandis qu'Allison pleure et que Gérard Argent, le grand-père d'Allison s'acharne sur lui avec une matraque électrifiée. Je grogne fort dans le but de les déstabiliser et courut aussi vite que je peux vers Scott que je mets sur mon dos avant de traverser la forêt à toute allure. Je prends la direction de chez lui et mets peu de temps avant d'y arriver. Je le pose sur son lit puis téléphone à Isaac pour le prévenir de faire attention et surtout pour prévenir les autres.

-Stiles... Merci... merci.

Le ton de sa voix est presque suppliant. Quelques secondes plus tard, j'aperçois que des larmes ont commencé à perler le long de ses joues. Je le prends dans mes bras, et il me serre si fort que je serais probablement mort si je n'étais encore qu'un humain. À travers cette embrassade, je ressens la tristesse et le désespoir qu'il avait eu pendant mon absence.

— Je suis tellement désolé Scott. Si tu savais comme ça a été dur de partir loin de toi si longtemps. Je ne savais plus quoi faire ni quoi penser. Je ne te demande pas de me pardonner. Je ne t'en demanderai jamais autant, je veux jute que tu essaies de comprendre.

— Alors, explique-moi lorsque tu seras prêt et je ferai un effort...

La nuit est tombée sur Beacon Hills et les informations que nous avons réussis à récolter sont presque inexistante et ça m'énerve au plus haut point d'être dans un brouillard complet. Surtout lorsque ça concerne la santé de mes enfants.

Je suis de nouveau devant le manoir Hale n'osant pas entrer après l'altercation que j'ai eu avec Derek le matin même. C'est donc doucement que je pousse la porte et pénètre dans l'enceinte du bâtiment. C'est étrangement calme, les seules choses qui attirent mon attention sont des murmures provenant de l'étage. M'approchant un peu, je m'arrête à la dernière marche de l'escalier puis écoute attentivement, la discussion qui se déroule. La curiosité n'échappe à personne après tout.

Un jeune homme blond marche dans les rues vides de la petite bourgade à présent calme. Le jeune adulte cherche quelque chose, ou plutôt quelqu'un, mais le fait qu'il ne connaisse pas la ville lui complique fortement la tâche. Regardant son téléphone portable qui lui sert à présent de GPS, il voit l'écran s'éteindre. Plus de batterie. Il souffle longuement puis continue d'avancer. Ne faisant pas attention à ce qu'il fait, trop occupé par ses pensées, il bouscule une jeune femme.

— Je suis terriblement désolé, je ne faisais pas attention.

— Il n'y a pas de mal. Vous semblez chercher quelque chose, non ?

— Effectivement, je cherche quelqu'un. Un certain Stiles Stilinski. Mon nom est Aaron Tenshi et je pense pouvoir l'aider avec le problème de santé qu'a son fils.