Chapitre 12

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Le soir même, Izumi était devant l'internat assigné à la classe de Tamaki. Elle toqua, et ce fut une fille aux longs cheveux bleu clair qui lui ouvrit. Elle avait un air joyeux, qui fondit en la reconnaissant. Izumi devait être la seule élève de Yuei aux cheveux attachés en une tresse et portant un cache-œil. Mirio avait parlé d'elle à la jeune femme, elle savait donc ce que la première venait faire ici.

- Il est dans sa chambre. Deuxième étage, la porte au fond du couloir de gauche.

Le cœur lourd, et cette sensation accentuée par la froideur de la voix de cette fille, Izumi entra dans le bâtiment, et sous les yeux interrogateurs des autre élèves, elle monta donc jusqu'au deuxième étage, pour aller toquer à la porte au fond du couloir de gauche. Elle frappa trois petits coups secs, puis la porte s'ouvrit sur Tamaki. Il l'observa un instant, juste le temps que l'information monte au cerveau, puis il referma rapidement la porte. Elle resta un instant figée avant de coller son front sur le panneau de bois.

- Je viens m'expliquer Tamaki. Je n'ai pas été honnête avec toi, et je veux que tu saches tout ce qu'il s'est passé depuis la première fois que je t'ai vu à l'agence.

- Est-ce que tu t'es occupé de ce que je voulais ?

- Non, c'est pour ça que je suis là.

Il ouvrit délicatement la porte. Il faisait sombre dans la chambre du garçon, alors il ouvrit les rideaux. La délicate lumière du coucher de soleil pénétra la pièce, Tamaki regardait la brune mais il était perturbé, quelque chose l'empêchait d'y voir clair.

- Enlève ton cache-œil.

Elle s'exécuta sans broncher. Même si elle était mal à l'aise.

- Je ne tiens pas à passer par quatre chemins, dit-elle la voix froide.

Elle se mit devant la fenêtre observant Tamaki de la tête aux pieds.

- Je me suis servie de toi. J'avais besoin de quelqu'un pour me protéger, et tu es tombé du ciel pile au bon moment. J'ai eu peur que tu le voies la dernière fois, c'est pour ça que j'ai forcé mon cerveau à perdre connaissance. Mais ça me torture maintenant et il fallait que tu saches. J'ai longtemps réfléchi, et j'ai jugé que la meilleure chose à faire pour toi et moi, était que je disparaisse de ta vie. Je suis venue te dire que tu ne me verras plus jamais, et que ceci est notre dernière discussion.

-  Ce n'est pas notre dernière discussion, ce n'est pas ce que moi je veux. T'es égoïste, tu ne penses qu'à toi. Tu te dis que puisque tu penses que c'est bien pour toi, ce sera bien pour moi aussi mais c'est faux. L'unique chose que je te reproche, c'est de t'éloigner de moi sans me demander mon avis, sans m'expliquer pourquoi tu le fais.

Il fit un pas vers elle, puis deux. Elle devait lever la tête pour le regarder dans les yeux.

- Je ne veux pas que tu t'éloignes de moi. Tu es aussi resplendissante qu'un soleil, j'ai besoin de ta lumière et de ta chaleur, c'est vital pour moi. Je me sens utile et compris à tes côtés, même si ce n'était qu'une illusion.

- Tamaki je...

Il était terrorisé. Ses mains étaient moites, son cœur battait la chamade, mais il tenait bon. Izumi cherchait ses mots, elle ne trouvait rien à répondre au jeune homme face à elle. Elle commençait à bégayer, tant elle était gênée.

- T-tu ne m'en veux pas de m'être servie de toi ?

- Si, forcément. Mais je pense être capable de pardonner, qu'est-ce que t'en dis ?

Il se pencha un peu plus vers elle.

- Tu acceptes de rester avec moi ?

La situation avait changé du tout au tout. Elle était venue lui dire qu'elle disparaissait de sa vie, voilà que Tamaki était en position de force. Izumi n'avait jamais voulu s'éloigner de lui. Elle avait eu trop peur qu'il découvre la vérité, visible au fond de ses prunelles. Elle avait été lâche et égoïste, elle le savait mais s'était voilé la face. Des larmes de bonheur perlant aux coins de ses yeux, elle enlaça Tamaki dont le cœur fit un énorme bond dans sa poitrine. Il sortit ses deux grandes ailes brunes pour s'enfermer avec elle, et tant pis pour son T-Shirt.

- Je suis heureuse d'être ici avec toi.

Il voulut la serrer encore plus, mais il avait peur de la briser entre ses bras. Il se contentait de profiter de ce contact, d'humer son odeur et d'en imprégner sa mémoire. Ce moment de proximité ne dura que quelques secondes. Quelques secondes où ils ne firent qu'un, où ils étaient unis dans une cage de plumes. Puis elle s'écarta pour le regarder les yeux dans les yeux.

- C'est vrai que tu es en mission demain ?

- Oui, mais c'est pas une trop grande affaire, ça ne change rien aux horaires habituels.

- D'accord.

Elle s'éloigna de lui, il fit rentrer ses ailes.

- Je vais devoir rentrer Tamaki.

Il sortirent tous les deux de sa chambre après que le noiraud aie changé de T-shirt, puis du bâtiment, sous les regards interrogateurs de toute la classe, surtout Nejire. Une fois dehors, elle se tourna vers lui avec un léger sourire.

- Tu vas devoir affronter les questions de ta classe...

- M'en parles pas, je me sens malade rien que d'y penser.

Le silence s'invita, jusqu'à ce qu'Izumi ne serre encore une fois Tamaki dans ses bras avant de partir pour de bon. Ils se sentaient plus légers, mais ce n'était pas fini. Pas encore.

Plus rien ne pouvait arrêter Nejire, qui n'avait pas cessé d'observer son ami aux oreilles d'elfe avant et après le passage de l'ouragan Izumi. Elle avait décidé de booster un peu les choses. Lorsqu'il fut l'heure pour toute la classe de descendre manger, la bleutée s'assit en face de Tamaki.

- Vous formez un joli couple, Ishikawa et toi.

- Pardon ?! s'étrangla-t-il.

- Tu peux au moins affirmer que tu aimerais bien.

- Tu es obligée de parler de ça ici et maintenant ?

Nejire se mit à rire à gorge déployée.

- Amajiki est gêné ! J'ai vu juste, tu es amoureux !

- Tamaki est toujours gêné, laisse le maintenant.

Mirio avait prit sa défense, car Tamaki était à deux doigts de prendre son bol et ses baguettes pour manger dans sa chambre. Mais ce fut évité, car la discussion dériva sur d'autres choses classique pour des élèves de terminale héroïque.

De son côté, quand Izumi était rentrée dans sa chambre, elle avait appelé Hitoshi. Ce dernier était comme d'habitude un peu grincheux, mais Izumi sut en faire abstraction. Elle lui raconta tout, de son entrée à sa sortie dans l'internat, sans oublier bien sûr leur étreinte.

- Qu'est-ce t'en penses ? Vous êtes réconciliés ou plus que ça ?

- Je vois pas de quoi tu parles.

Il soupira. S'il devait ouvrir les yeux de son amie, il préférait autant que ce ne soit pas au téléphone.

- Demain soir, quand tu reviendras de l'apprentissage, je t'attendrais devant l'internat. Il va falloir qu'on parle tous les deux. A demain Izumi, ne sois pas en retard !


Nounouch.

Eux, tout simplement (Tamaki Amajiki x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant