Chapitre 6 : Soutien

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En ce vendredi soir, quelques instants après cette terrible agression, Manon était assise à la chaise en cuir rembourré du bureau de la mère de Sofia. Elle ne savait pas comment, mais elle s'était retrouvée ici. Elle n'avait aucune idée de ce qui s'était passé du moment où Sofia et sa mère étaient venues la sauver, au moment où elle s'était retrouvée ici. Un vrai trou noir.


Ce qu'elle savait en revanche était à quel point elles avaient été gentilles, tendres et adorables avec elle.


La mère de Sofia lui avait donné un grand plaid épais qu'elle avait de suite posé sur ses épaules. Sa veste et son t-shirt étaient tout déchirés. Sofia lui avait passé sa veste mais par la suite, sa mère lui avait donné le plaid qui portait son odeur pour la réchauffer d'autant plus dès lors qu'elles étaient arrivées au commissariat. Car Manon s'en était pas rendue compte sur le coup, mais elle tremblait. De tout son corps. L'odeur rassurante et apaisante d'Aurore l'avait enveloppé, bien loin de cette odeur nauséabonde de cigarette qui avait envahi ses narines.


Sofia était restée près d'elle, tout le long. Elle avait pris la chaise de la collègue de sa mère et s'était installée près d'elle. Sofia n'avait pas de contact physique avec elle, et ne lui parlait pas. Manon lui en était reconnaissante. Extrêmement. Elle ne connaissait personne ici, et elle avait besoin de se sentir en sécurité. Et Sofia respectait les barrières que Manon avait inconsciemment forgé.


Manon n'avait pas cessé de pleurer. Elle n'avait plus ces grands soubresauts qui l'avait fait pleurer à chaudes larmes, mais à présent, des larmes silencieuses coulaient sur ses joues.

Elle était livide. Sans vie. Elle avait les yeux dans le vide. Elle ne pensait à rien, et lorsqu'elle fermait les yeux, elle ressentait cet homme qui était collé contre elle, ses mains sur son corps...


« Je t'ai apporté un chocolat chaud », lui dit la mère de Sofia, lui tendant un grosse tasse fumante, l'interrompant.


Manon lui rendit un triste sourire et la remercia en prenant la tasse.


Aurore lui sourit, et se mit à sa hauteur, agenouillée face à la jeune brune.


« Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Tout ce que tu veux, tu me le dis, et je te l'apporte » lui dit Aurore, toujours en souriant.


Manon secoua la tête, et la remercia silencieusement pour ce qu'elles avaient fait.


« Qu'est ce qui va se passer maintenant maman ? » demanda Sofia, inquiète. Sa fille avait toujours les larmes aux yeux et attendait impatiemment des réponses.


« Tu veux savoir Manon ? », lui demanda d'abord Aurore. Elle hocha la tête. Aurore lui prit la main et commença à lui expliquer la procédure.


« Tu as subis une agression sexuelle. Dans ce genre d'affaires, il faut que tu fasses un dépôt de plainte, et le procureur doit prendre la décision d'ouvrir une enquête ou non. Dans ton cas Manon, tu as la chance, je sais que ce mot est mal choisi mais c'est une chance je te l'assure, qu'il y ait deux témoins, dont moi. On va avoir le portrait robot de ton agresseur, tu pourras témoigner, Sofia et moi aussi, et avec les caméras de surveillance de la ville, je suis sûre qu'on le retrouvera rapidement », lui expliqua Aurore, posant une main sur son bras.


Manon continua de pleurer, mais hocha la tête, comprenant ce qui se passait à présent.


« Et après ? » continua Sofia, essuyant ses joues.


« Et après il sera amener devant le tribunal et jugé pour ce qu'il t'a fait », poursuivit Aurore. « Ce que tu as à faire à présent est de témoigner auprès de mon collègue ».


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