Chapitre 12 : Plus c'est long, plus c'est bon

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Aurore n'avait que ce mot là à la bouche depuis deux jours : ''salopard''.


Elle ne pouvait plus dormir.


Fermer les yeux était devenue une épreuve insoutenable.


A chaque fois qu'elle laissait ses pensées la submerger, ou bien qu'elle fermait les yeux, elle le ressentait.

Dans son dos. Près d'elle. Dans son cou. Sur sa poitrine.

Elle sentait son odeur, sa présence, masculines et tellement enivrante.


Elle le détestait. Elle le détestait autant qu'elle le désirait. Et elle le désirait énormément.


Encore plus après son petit numéro.


Elle se pensait bien plus forte que lui.


Mais finalement, non. Elle était faible.


Faible face à son regard, à son sourire...


Faible face à lui.

















« Manon nous a invité à passer la journée du dimanche dans sa piscine... » lui dit Sofia, revenant du lycée le soir-même.


« Nous ? » demanda Aurore, terminant un énième rapport.


« Ouais, nous. Toi et moi. Je crois qu'elle a même invité sa tante, son oncle et Dorian », ajouta la jeune blonde.


Aurore leva le regard et vit sa fille lui lancer des yeux malicieux, la regardant avec anticipation.


« Et tu penses que je vais y croire à votre petite manigance ? » rigola Aurore.


« De quoi tu parles ? » demanda Sofia, faussement innocente.


« T'as oublié à qui tu t'adressais jeune fille.. » lui fit remarquer Aurore.


Sofia sourit et capitula : « Ouais bon ok, tu as peut-être raison. Mais en attendant, cette histoire de journée au bord de la piscine, c'est vraie ! Dorian et ses parents seront là. Et William est d'accord... j'te jure ! », dit elle, sourire en coin.


« Je vais voir ce que je peux faire... » dit Aurore, lui souriant.


« Ok ! J'espère que tu sauras te contrôler cette fois-ci », dit sa fille, esquivant au dernier moment un crayon qui vola en direction de sa tête.

















Sofia n'avait pas perdu de temps dès le dimanche en début d'après-midi. Dès 13h30, elle n'avait pas attendu sa mère et avait pris le premier bus pour rejoindre la villa des Daunier.

Elle savait que Manon l'attendait ; Dorian avait dormi la veille chez sa cousine et son oncle, ses parents avaient déjeuné le midi chez William et Manon.


Les Jacob étaient donc les deux dernières arrivées, et Sofia avait pris les devants. Aurore lui avait indiqué qu'elle avait un rapport à terminer, et qu'elle ne pouvait pas partir dès 13h.


« On ne bosse pas un dimanche... et encore moins quand il fait 28°... à l'ombre », lui avait dit Sofia, terminant son sac.


« Je dois le rendre pour demain à la première heure... Mais pars devant, je te rattrape », lui avait sourit Aurore.


« Tu cherches plutôt une excuse pour esquiver William », dit Sofia en éclatant de rire.


Et son rire redoubla quand elle reçu une énième fois un crayon en pleine tête. Sa mère était très douée pour viser visiblement. Si Sofia devait compter le nombre de crayons que sa mère lui avait envoyé quand elle l'a taquiné au sujet du docteur...


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